Sophie Joissains : "Un régime commun aux métropoles de Paris et Marseille"

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le 24 Oct 2014
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Sophie Joissains : "Un régime commun aux métropoles de Paris et Marseille"
Sophie Joissains : "Un régime commun aux métropoles de Paris et Marseille"

Sophie Joissains : "Un régime commun aux métropoles de Paris et Marseille"

Ils sont remontés depuis le dernier comité paritaire. "Ils n'amènent rien dans la corbeille. C'est normal, ils n'ont plus de fric donc ils viennent nous faire les poches", s'agace alors Georges Cristiani, le virulent président de l'union des maires et premier édile de Mimet en ce vendredi 17 octobre. Les opposants à la métropole Aix-Marseille Provence n'ont pas digéré de voir Marylise Lebranchu refermer la porte qu'elle avait elle-même ouverte quelques mois plus tôt. Invitée sur notre plateau, la sénatrice Sophie Joissains revient sur ce moment de colère commune : "Le jour où nous arrivons, nous voyons cette interview de la ministre dans La Provence où elle nous dit que ce que l'on fait ne sert à rien puisqu'elle ne reculera pas". Cela n'empêche pas l'ensemble des présidents d'intercommunalité du département et la quasi totalité des maires de poursuivre leur combat pour faire changer le texte.

C'est dans cette optique qu'ils se réunissent ce samedi à Miramas. Georges Cristiani devrait dévoiler le fruit de la réflexion des maires qui ont créé des groupes de travail ces derniers mois pour plancher sur de nombreux amendements. "Nous souhaitons retenir quatre compétences stratégiques : l'attractivité et le développement économique, les transports, la fusion des universités, résume Sophie Joissains. Ça oui, ce sont des compétences que l'on peut mettre en synergie car c'est une échelle de territoire qui est cohérente."

Cette option aurait l'avantage à leurs yeux de laisser aux maires le plan local d'urbanisme et une grosse partie des recettes fiscales aux intercommunalités actuelles qui resteraient alors en fonction. "Nous souhaitons un régime le plus commun possible entre Paris et Marseille, justifie Joissains. Les communes ont pris l'habitude de travailler d'une certaine manière. Si vous leur enlevez le moyen de travailler ensemble, vous croyez franchement qu'elles vont travailler main dans la main dans une énorme structure dont elles ne connaissent pas les tenants et les aboutissants ?"

L'option est même partagée aujourd'hui par le président de Marseille Provence métropole Guy Teissier : "On a appris que la ministre accepterait une petite ouverture sur les PLU mais ce n'est pas ça qu'on veut, explique-t-il. Ensuite, il faut une période de transition entre 2016 et 2020. Pendant ce temps-là, on ne peut pas supprimer les établissements de coopération intercommunale (EPCI) puisque les conseils de territoire [censés les remplacer, ndlr] n'auront plus de fiscalité propre, plus d'autorité sur le personnel, plus de personnalité juridique… Conseil de territoire, ça ne voudra rien dire."

Dans un premier temps, ce n'est pas à l'Assemblée nationale où siège Guy Teissier que se jouera la deuxième version du texte métropole mais au Sénat. L'occasion désignée d'amender les statuts de la métropole Aix-Marseille Provence est la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, dont l'examen est prévu pour décembre[1]. Lors de son approbation, le passage au Sénat avait débouché sur une coproduction entre le gouvernement et le sénateur-maire de Marseille laissant sur le carreau les amendements des sénateurs provençaux les plus farouchement opposés à la métropole.

La retouche à venir pourrait encore ressembler à une coproduction. Dans son interview à La Provence, Marylise Lebranchu s'est montrée ouverte à la "méthode de travail" proposée par Jean-Claude Gaudin pour rendre aux communes le PLU. Lequel souhaite aussi rétrocéder aux communes la gestion des plages et du tourisme sans dénaturer la métropole. Quoique réélue sénatrice sur sa liste le 28 septembre, Sophie Joissains veut croire que la donne sera différente cette fois-ci : "La dernière fois, c'était un peu verrouillé. Le groupe PS allait dans le sens de son gouvernement. Il y avait le groupe UDI mais il était coincé par la métropole de Lyon [approuvée par le président du conseil général du Rhône, lui-même UDI, ndlr]. Jean-Claude Gaudin était le président du groupe UMP donc c'était difficile de se faire entendre. Je pense qu'il y a des chances cette fois-ci puisque nous sommes des représentants de l'ensemble des partis politiques. Même une sénatrice socialiste marseillaise est contre depuis le départ. Les parlementaires se rendent compte que c'est une usine à gaz. Alors, que si on réduit le nombre de compétences ont pourra la faire marcher." Dans le cas contraire, l'idée d'une grève du zèle lors de la mise en place de la métropole le 1er janvier 2016 fait son chemin dans l'esprit de certains maires

[1] Et non à partir du 28 octobre, à l'occasion de la réforme de la carte des régions, comme nous l'écrivions initialement (actualisation lundi à 11h).

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Commentaires

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  1. savon de marseille savon de marseille

    La rébellion des maires a perdu une grande partie de sa crédibilité depuis les sénatoriales : beaucoup de maires et de grands électeurs ont permis à Mr GUERINI de devenir Sénateur. Sachons nous en souvenir. On sait aussi que les conseils de territoire seront une mascarade et une usine à gaz. C’est l’impasse des 2 côté. Et nous,nous sommes au milieu de ce délitement.

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  2. Tresorier Tresorier

    Une metropole chargee du developpement economique et des transports mais pas du PLU ???

    Ils n’ont rien trouve de plus absurde ???

    La loi est votee. Elle doit etre appliquee et en 2016.
    Sinon, pas la peine de se foutre continuellement de la gueule de Gaudin, et a juste titre, sur la reforme des rytmes scolaires.
    Je pense qu’il y apression pour les prochaines cantonales, puisque PS et UMP, s’ils veulent ravir le pouvoir a Guerini, doivent compter sur tous les conseillers generaux elus. Du pouvoir de nuisance en somme.

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  3. stade vélodrome stade vélodrome

    Du goudron et des plumes pour ces profiteurs

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  4. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Pourquoi vouloir aligner le fonctionnement de la future métropole marseillaise (1,8 million d’habitants) sur les règles qui seront peut-être celles de la métropole parisienne (6,7 millions d’habitants) : l’échelle n’est pas la même. Nous sommes beaucoup plus proches de la dimension de la future métropole lyonnaise (1,3 million d’habitants)…

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  5. chris chris

    Ce qui ne me plaît pas dans cette Métropole, c’est que les représentants seront des élus communaux, lorsqu’on voit leurs réactions depuis l’idée même du projet métropolitain, on ne peut que regretter qu’il n’y-ait pas une élection métropolitaine au même titre qu’il y-a des élections communales.
    Nous aurions ainsi pour représentants de la Métropole, des représentants qui se seraient présentés aux élections avec un programme métropolitain et non plus des élus qui siégeront avec pour motivation majeure la défense du seul intérêt de la commune dont ils sont les élus.

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  6. crazy george crazy george

    tout a fait d’accord avec tresorier et JL41
    lever les pleins pouvoirs sur le PLU aux maires.
    de toute manière il y a trop d’échelon politique en france (commune , département, intercommunalité et région) perso je suis pour l’intercommunalité et la région.
    enlevons le CG et les élus municipaux ça fera déja de trés belles économies et plus d’impartialité dans les décisions.

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  7. Anonyme Anonyme

    L’héritière défend la baronnie héritée de sa maman (qui en a elle-même hérité de son ex-mari), il est temps que ces gens-là apprennent que nous sommes en république et qu’ils ne sont pas propriétaires des territoires qu’ils administrent.

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