Sécurité, transports, accès… Quels dispositifs pour les JO à Marseille ?

La marina du Roucas-Blanc a été construite pour les Jeux olympiques de 2024.

Ils vont durer deux semaines. Durant 15 jours, du 24 juillet au 8 août, Marseille reçoit les épreuves de voile et une partie des matchs de football des Jeux olympiques ,dont la majeure partie se déroule à Paris. Du stade Vélodrome à la marina construite pour l’occasion au Roucas-Blanc, mais plus généralement sur le littoral et dans le centre-ville, les Marseillais qui ne seront pas partis en vacances ces jours-là risquent fort de voir leur environnement perturbé. Ce vendredi, les services de l’État, de la Ville, de la métropole, du département et du comité d’organisation des Jeux donnaient une conférence de presse pour détailler les dispositifs qu’ils s’apprêtent à déployer.

“Les préparations et opérations de montage se déroulent dans de bonnes conditions, les travaux devraient s’achever dans les prochains jours. Un million de visiteurs sont attendus sur les mois de juillet et d’août ainsi que d’importantes retombées économiques”, annonce en préambule le préfet de région, Christophe Mirmand. Concrètement, qu’est-ce qui va changer durant cette période ? Marsactu fait le point.

 “Le 14 juillet s’est bien déroulé, nous sommes rodés”. Pierre-Édouard Colliex, préfet de police des Bouches-du-Rhône, se veut confiant, malgré “le niveau élevé de menaces et de risques”, prévu pour la période. Ainsi, ses fonctionnaires ne prendront pas de vacances. “Normalement, l’été, la moitié est en vacances. Là, il y a des restrictions de congés, nous aurons donc 6000 policiers et gendarmes mobilisés sur le département au lieu de 3000.” 

À Marseille plus spécifiquement, une centaine de policiers arpentera le littoral. En ce qui concerne les abords du stade, de la marina et des lieux à forte fréquentation, ce sont “entre 600 et 1400 policiers et gendarmes qui pourront être mobilisés quotidiennement”, les jours de match par exemple. Un dispositif auquel s’ajoutent cinq compagnies de CRS. L’armée sera aussi mobilisée avec des militaires de la mission Sentinelle qui pourront être présents sur les sites olympiques et les lieux fréquentés.

“Concrètement, vous ne verrez pas 6000 policiers sur le terrain, précise auprès de Marsactu Bruno Bartocetti, pour le syndicat de police Unité. Certains postes sont dans l’administration par exemple. Mais le dispositif nous parait plutôt bien organisé.” Petite originalité supplémentaire de cette période olympique, 20 policiers étrangers, “européens et américains”, précise la préfecture, seront également sur place. Enfin, des “unités spécialisées”, composées de membres de la police nationale, mais aussi de la gendarmerie, de l’armée, de la police municipale ou encore de la RTM et la SNCF, patrouilleront dans les transports.

Que les baigneurs se rassurent, la trempette sera toujours autorisée durant les JO. Du moins devant le Frioul, le long de la Corniche et des Goudes à la Pointe-Rouge. Du côté du Prado, outre les plages du Roucas, seule la plage Prado Nord sera interdite de baignade. Pour le reste, les baigneurs devront rester dans une zone qui n’excède pas “les 100-150 mètres du bord”, précise Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée à Marsactu.

En vert, les zones de baignade autorisées. (Retrouver la légende exhaustive de cette image ici)

Sur le plan d’eau, les choses se compliquent un peu. Les écoles de voile devront rester devant la Pointe-Rouge, tandis que les pêcheurs, plongeurs et plaisanciers devront emprunter des chenaux pour sortir de la zone interdite qui figure entre les îles du Frioul et le littoral de la rade sud.

En ce qui concerne la sécurité, 50 agents de la préfecture maritime opéreront des rondes sur près de 50 embarcations. “Nous nous appuierons également sur les douanes, les affaires maritimes et le Drassm, le département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines”, précise le préfet maritime.

Pour se déplacer en direction des sites olympiques, visiteurs et Marseillais pourront bénéficier de TER supplémentaires le soir entre Nice et Marseille. Mais aussi d’un renforcement des services de métro – qui restera en service tous les soirs même la semaine – et des lignes 83, qui longe le littoral du Vieux-Port au David avant de repartir vers le rond-point du Prado et 19, de Castellane à la Madrague-de-Montredon. Une offre suffisante pour accueillir comme il se doit le million de visiteurs prévus ? Pour que tout roule, les usagers devront envisager d’autres moyens de transports, sauf les voitures. “Ce n’est pas un vœu pieux, il ne faut pas venir en voiture !”, martèle Cédric Dufoix, du comité d’organisation des Jeux, en réponse à une consœur journaliste.

Les organisateurs des JO misent en effet sur les “modes de déplacement doux”, à savoir : le vélo, la trottinette et “la marche”, comme le rappelle le préfet lui-même, rejoint par les élus du département et de la Ville. “Marcher du stade Vélodrome à la marina est très agréable”, tient à préciser David Galtier, vice-président de la métropole. “Et puis c’est l’été, il n’y a aucune raison de se presser ni de polluer”, conclut sur ce sujet Samia Ghali, maire-adjointe chargée des grands événements.

Si les organisateurs attendent un million de personnes au total, ils comptabilisent dans ce nombre les badauds de l’été et touristes en goguette. En effet, ce sont pour le moment 450 000 billets qui ont été vendus pour les épreuves marseillaises. Avec encore des places libres pour les matchs de foot par exemple, dont certains billets se retrouvent désormais à prix cassés.

Pour ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer une place en tribune ou au stade, les organisateurs assurent qu’une partie des épreuves en mer sera visible directement depuis la Corniche. De son côté, la Ville met en avant son “club 2024”. Un lieu installé sur les plages du Prado, près de la marina, gratuit et accessible à tous. “Tous les Marseillais peuvent venir, c’est un lieu qui se veut inclusif, familial. Des centres sociaux viendront en car pour des journées d’animation. Il y a une piscine, on peut y faire de la plongée virtuelle, du break dance et plein de choses, déroule Samia Ghali. Mais aussi se restaurer, danser, chanter et faire la fête de 10 heures à 23 h 30.” Ouverture des portes le 25 juillet. Le rendez-vous est pris.