Séance de mendicité devant la mairie de Marseille
Bon alors, on résume la situation. Lundi, journée mondiale du refus de la misère et première journée de la solidarité (du 17 au 19 octobre) organisée par le Samu Social, donc par la ville de Marseille, Patrick Mennucci révèle au beau milieu du conseil municipal qu’un arrêté anti-mendicité a été signé. Arrêté que Jean-Claude Gaudin semblait dénoncer quelques secondes plus tôt… « La deuxième ville de France, qui est une ville terre d’accueil, ne peut pas agir avec la brutalité de certaines villes socialistes ou de droite qui agissent dans ce domaine là en prenant notamment des arrêté anti-mendicité. Nous avons une autre attitude… » Ca fait quand même beaucoup d’un coup non ?
Choquée par la situation et la brutalité de cet arrêté qui, contrairement à ce que certains ont pu déclarer, semble condamner la mendicité dans son sens le plus général, la fondation Emmaüs, rejointe par la fondation Abbé Pierre et d’autres associations comme la Ligue des Droits de l’Homme, a appelé à un rassemblement de solidarité ce matin devant l’hôtel de ville de Marseille. Une « séance de mendicité » qui a rassemblé une bonne centaine de personnes pour protester contre une mesure « stigmatisante », assimilant pauvreté et délinquance :
Pendant la manifestation. nous avons rencontré Eddie, un sans domicile fixe. Comme il nous l’a expliqué, il y a quelques mois plus tôt, il n’aurait jamais osé parler devant une caméra, lui qui cache sa situation à sa propre famille…
Hier matin, nous sommes allés faire un tour aux Journées de la solidarité. Pour ce dernier jour, une table ronde était organisée entre les élus et les assocations, principaux acteurs de lutte contre la pauvreté. Certains attendaient Jean-Claude Gaudin pour clôturer cette matinée mais il n’est jamais venu. C’est Michel Bourgat, adjoint au Maire chargé de la lutte contre l’exclusion qui s’est chargé de le représenter. Raphaël Le Méhauté, le préfet délégué pour l’égalité des chances, était présent. Mais une fois son discours prononcé au début de la réunion, il s’est éclipsé pour ne revenir qu’à la fin…
Après la réunion, nous avons pu rencontrer Michel Bourgat qui revient sur les conclusions de cette table ronde. Mais nous l’avons aussi fait réagir sur l’arrêté anti-mendicité… Et en effet, malgré sa tentative de le justifier par la mendicité agressive ou organisée, encore une fois que la loi réprime déjà, on comprend que ce texte ne semble pas très clair :
Raphaël Le Méhauté, lui, a visiblement été dérangé par notre question sur les Roms…
Commentaires
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Ce texte est une honte, comme les Elus à qui il ressemble.
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le texte et l’attitude sont dans la continuité de cette mandature : je voudrais bien, mais je peux point.
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Comme une poule devant un couteau… c’est l’impression que m’ont donnée les 3 policiers municipaux que j’ai croisé hier matin sur longchamp. En pleine interrogation devant un clodo chantant assis sur le trottoir… Pendant ce temps une voiture a pu remonter tout Longchamp sans qu’ils lèvent une paupière. Et je ne parle pas du stationnement sauvage. Il semble donc que les voitures qui sationnent ou circulent sur les trottoirs et plateformes du tram ne troublent pas ” la tranquillité, la salubrité, la sécurité et l’ordre public des voies et espaces publics” de Marseille.
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“Optimiser, synergie, files actives, bas de chaine”…on parle de quoi, ou bien s’agit-il de qui? Mr Le préfet à l’égalité des chances: tambouille de mots réchauffés. On prétend proposer des solutions innovantes, en ignorant tout ce qui détruit à petit feu les solutions existantes de longues dates: acteurs et dispositifs du logement, éducation et emploi. Acteurs de terrain, conviés avec cynisme à faire état de leur impuissance grandissante..Ha j’oubliais, ce n’est pas une question de coût. Alors incompétence suggérée de ces acteurs de terrain, qui perdent trop de temps sur les problèmes humains.On les réunit pour leur rappeler qu’il s’agit d’être plus attentifs aux mécanismes des dispositifs des tuyaux de la chaine des files actives afin d’optimiser la synergie…Eddy n’a pas compris qu’on s’inquiète de son sort; normal, vu que c’est lui qui est en dehors de la société…
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Puisque, comme le rappelle Esther à juste titre, cet arrêté parait inutile compte tenu de la législation déjà en vigueur concernant la mendicité agressive ou organisée, on peut logiquement se demander dans quel intérêt il a été pris.
Cet arrêté anti-mendicité demandé par le Préfet de Police répond en fait à un objectif bien précis en ce qui concerne les Roms en particulier.
L’arrêté anti-mendicité va probablement servir à alimenter le fichier GESI (Gestion des étrangers en situation irrégulière).
On contrôle les personnes, on les enregistre, puis on les relâche avec un rappel à la loi. Cet enregistrement permet ensuite de contrôler la durée de présence sur le territoire (3 mois) et de qualifier les abus. Par ce biais, les procédures d’expulsion du territoire se trouvent donc largement facilitées.
C’est assez « tordu » mais on peut sérieusement se demander si ce ne sont pas les véritables intentions qui ont conduit le préfet de police à demander au maire de prendre un tel arrêté.
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