Sciences po Aix marchande ses diplômes à l’étranger

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le 3 Oct 2014
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Sciences po Aix marchande ses diplômes à l’étranger
Sciences po Aix marchande ses diplômes à l’étranger

Sciences po Aix marchande ses diplômes à l’étranger

En cette rentrée 2014, les tramways strasbourgeois étaient redécorés aux couleurs de l’Institut d’études politiques (IEP)… d’Aix-en-Provence. Il s’agit d’une publicité pour un master délivré par une école privée en partenariat avec l’institut aixois comme il en fleurit partout y compris dans les villes qui comptent déjà un IEP. Dans un courrier daté du 30 septembre 2014, six directeurs d’IEP s’inquiètent du développement vertigineux de partenariats avec des organismes de formation privés mis en place par l’école d’Aix. Ils menacent son directeur de l’exclure du concours commun s’il ne revient pas sur cette politique. Car le master d’études politiques de Sciences po Aix s’exporte désormais un peu partout en France et à l’étranger. Pour renflouer ses caisses, l’IEP a choisi depuis 2008 de nouer des partenariats avec plusieurs organismes de formation privés, comme l’Institut de gestion sociale (IGS), qui promettent aux étudiants du monde entier l’obtention de masters de l’IEP (bac +5) en échange de conséquents droits d’inscription.

Le directeur de Sciences po Aix Christian Duval n’a même pas pris la peine de s’expliquer face à ses pairs. Contrairement à ce qu’indique l’IEP dans un communiqué de presse portant sur un incident intervenu entre un professeur et une élève, il ne s’est pas rendu à Lille où se tenait mardi 30 septembre leur réunion. Problème d’avion officiellement. Cela ressemble fort à une dérobade, tant les questions se multiplient autour de sa politique de développement. Début juillet déjà, quatre enseignants-chercheurs de l’IEP ont démissionné de leurs fonctions administratives pour protester contre une stratégie qui transforme, selon leurs courriers, cet “établissement public prestigieux en sous-Business School dans laquelle des intérêts privés s’immiscent de plus en plus”. Jean-Charles Jauffret, historien, André Cartapanis, économiste, Franck Fregosi, spécialiste de l’Islam, et Philippe Aldrin, directeur du Cherpa, le centre de recherches de l’IEP, accusent Christian Duval de “brader” les diplômes et la marque Sciences po. Ils pointent des “masters illégaux (…) dirigés par des amateurs”. Le 10 septembre, les représentants étudiants au conseil d’administration ont à leur tour réclamé plus de “transparence” sur la politique de partenariats, s’inquiétant pour “leurs conséquences sur la valeur du diplôme”.

“Un désengagement de l’Etat”

A l’entrée de l’hôtel du 18e siècle qui abrite l’IEP à Aix-en-Provence, le mur des partenaires, inauguré en juin 2014, affiche la couleur : CMA-CGM, Banque Lazard, LCL, GDF Suez, Onet, Société des eaux de Marseille, Airbus Helicopter, Ricard, etc. L’établissement public dont le conseil d’administration est présidé par Christine Lagarde, directrice générale du FMI, est fier de son “ouverture” sur le monde privé. Une nécessité avant tout économique. Son directeur Christian Duval, arrivé en septembre 2006, pointe “un désengagement de l’Etat très net à l’égard des universités depuis les lois Pécresse en demandant aux établissements de se débrouiller”. “Quand je suis arrivé à la direction il y a huit ans, le budget de fonctionnement était financé à 80 % par l’Etat, désormais c’est à 40%”, affirme-t-il.

Il a donc fallu aller chercher de l’argent en France comme à l’étranger : certains étudiants surnomment le directeur “Air Duval” pour ses déplacements tous azimuts. En 2008, il confie cette politique de développement à un ancien diplômé en formation continue de l’IEP, Stéphane Boudrandi, ensuite nommé directeur adjoint. Ex auditeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et membre d’un cabinet d’affaires aixois, ce consultant prend la tête du master “management de l’information stratégique” de l’IEP délaissé par les étudiants de Science po. Malgré le départ de l’enseignante-chercheuse qui pilotait ce master, Sciences po le maintient. Seul aux manettes, Stéphane Boudrandi l’oriente vers l’audit social, les ressources humaines, la responsabilité sociale des entreprises. Bref, des domaines de compétence plus proches des formations d’écoles de commerce que de Sciences po, dont le cœur de métier restent les carrières publiques.

Sous la direction de Boudrandi, le master 2 devient la tête de gondole de l’IEP pour attirer des partenaires privés (Institut des études d’administration et de Management, Wesford université, IGS, Cesi, etc.). C’est ainsi que ce diplôme d’Etat est aujourd’hui proposé par Wesford université à Genève et Clermont-Ferrand pour la modique somme de  23 700 euros par an. Ou encore par l’IGS (Institut de gestion sociale) à Lyon, Paris et Toulouse pour 11 200 euros. Depuis la rentrée 2014, le Cesi (Centre d’études supérieures industrielles), un autre organisme privé, le décline également en formation continue dans neuf villes françaises moyennant 5 000 euros de frais d’inscription. Sur ces sommes, l’IEP touche environ 1 000 euros par étudiant (contre 470 euros pour les étudiants arrivés par la voie classique du concours).

Une machine à cash

En 2014, Science po Aix a ainsi diplômé “200 étudiants extérieurs pour 280 étudiants en interne”, selon le directeur qui reconnaît avoir atteint un seuil à ne pas dépasser. Une vraie machine à cash, puisque les cours sont totalement pris en charge par les organismes de formation privés, Sciences po se contentant de concevoir la maquette de l’enseignement et d’assurer le suivi et la validation des mémoires. La ligne budgétaire “autres ressources” qui recense essentiellement les gains nés des formations à l’étranger est passée en 2013 de 300 000 à 1 million d’euros. Des étudiants peuvent ainsi décrocher un master d’études politiques sans avoir jamais croisé un enseignant en science politique de l’IEP.

Pour les organismes privés qui peuvent délivrer des diplômes d’Etat, l’IEP constitue une véritable “agence de diplomation” dont ils mettent le label en avant dans leurs publicités. Certains enseignants de l’IEP se sont ainsi récemment étranglés en découvrant que le groupe IGS faisait de la retape pour recruter des étudiants en Chine en mettant en avant le master de Science po Aix. Ils ont également découvert sur Internet la création des neuf masters avec le CESI, “sans information ou validation par les instances collégiales en interne”, assure un professeur. “Nous allons vers des organismes de formation qui ont pignon sur rue”, se défend Christian Duval. Le directeur dit toutefois comprendre les inquiétudes des enseignants et des représentants étudiants.

Des thématiques étonnantes

Les universitaires démissionnaires affirment ne pas avoir été associés à la conception et à la mise en œuvre de ces formations qui portent sur des domaines très éloignés de ceux traditionnellement enseignés dans les IEP. “Ces masters n’ont reçu aucune habilitation et sont dirigés par des amateurs”, accuse Jean-Charles Jauffret dans sa lettre de démission.

En fait, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a bien validé en 2011 le master d’études politiques d’Aix-en-Provence ainsi que quatorze spécialités, dont celle de “management de l’information stratégique”. Mais il n’a jamais examiné les différents sous-parcours créés  depuis par l’institut. “Vous pouvez créer des parcours au fil des années sans en référer au ministère, s’ils ne s’éloignent pas trop de la philosophie du master, explique Thierry Paul, vice-président à la formation d’Aix-Marseille université qui appose son sceau sur les diplômes de l’IEP. Au bout de cinq ans, le ministère demande à ce que l’établissement dresse un bilan et c’est sur cette base qu’il renouvelle ou non l’habilitation.”

Sur  son site, Sciences po Aix propose aujourd’hui seize spécialités de masters aux étudiants dont seules quatorze ont été validées par le ministère. Deux semblent donc totalement hors des clous : “management et gouvernance des entreprises” ainsi que “marketing et attractivité territoriale”, toutes deux dirigées par des non-universitaires. Car Aix-en-Provence fait figure d’exception au sein du réseau des IEP : plusieurs de ses masters sont dirigés par des non-universitaires, anciens journalistes, consultants ou chefs d’entreprise.  Seul le nom de Stéphane Boudrandi figure ainsi sur la plaquette du master professionnel et recherche “management de l’information stratégique”. Face à notre étonnement, Christian Duval, lui-même professeur des universités, assure qu’il s’est personnellement impliqué dans le suivi de ce master. Et il ajoute qu’un professeur de la fac de sports de l’université Aix-Marseille, Pierre Dantin, en est le responsable scientifique. Contacté le 29 septembre, celui-ci affirme avoir découvert l’existence de ce master six jours auparavant lorsqu’il a été contacté en catastrophe par le directeur de l’IEP pour créer “un conseil scientifique de perfectionnement des masters professionnels”.

Créer un “Sciences po Océan indien”

Ce n’est donc pas ce spécialiste des organisations sportives qui pourra éclairer la croissance exceptionnelle qu’a connue cette formation au “management de l’information stratégique”. Navire amiral des partenariats avec des organismes privés en France, ce diplôme de niveau Bac + 5 sert aussi à démarcher des institutions à l’étranger.  A l’époque, l’IEP rêve ouvertement d’un “Sciences po Océan indien basé à l’île Maurice” comme le qualifie lui-même Christian Duval lors du conseil d’administration de l’IEP le 6 avril 2013. “Le développement constitue aujourd’hui un levier essentiel de la consolidation de la santé financière de l’IEP”, martèle sur le même procès-verbal de réunion l’inévitable Boudrandi. Au programme du conseil ce jour-là, la passation d’une convention avec une entreprise privée de formation marocaine, l’institut Masnaoui. Contre des frais d’inscription de 1000 euros, l’IEP va accompagner l’Executive Master of Business Administration (EMBA) en “gouvernance et leviers de la performance” de l’Institut Masnaoui et former les cadres des entreprises marocaines. Dans sa plaquette, l’institut marocain met en avant un seul intervenant de l’IEP, Stéphane Boudrandi lui-même pour un cours de “management de l’information et des connaissances”. Malgré une première rentrée prévue à l’automne 2013, Christian Duval assure aujourd’hui que ce partenariat “n’a jamais fonctionné” : les règles administratives marocaines l’auraient rendu trop difficile à mettre en place. Un “partenariat exclusif” avec la future université Mohammed VI – publique celle-ci – serait en gestation.

(La suite en page 2)

L’épisode Masnaoui illustre la capacité de Sciences po à prospecter à tout va à l’étranger. Fort d’une marque reconnue qu’il peut utiliser comme bon lui semble à l’international, l’IEP s’est rapproché d’autres formations, privées celles-là, dispensées par la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ile Maurice (MCCI) ou encore à l’Université professionnelle d’Afrique (UPA) qui intervient notamment au Congo. Toujours à la manœuvre, le directeur du développement Stéphane Boudrandi, qui fait miroiter à l’IEP son réseau en matière d’”intelligence économique”. Il obtient l’autorisation de créer un centre d’intelligence économique chargé de délivrer de lucratifs certificats de Sciences po à des professionnels hors de tout diplôme national. “Je me suis intéressé aux problématiques liées à l’intelligence économique, explique Stéphane Boudrandi. J’ai proposé à l’ex directeur une politique en la matière, j’avais des contacts.” Bien qu’il n’ait aucun titre universitaire, Stéphane Boudrandi va alors être chargé par Christian Duval du développement des masters externalisés.

 

Des conseillers extérieurs très impliqués

Dans ce domaine, l’expérience de Sciences po Aix est quasiment nulle. L’IEP va s’appuyer sur l’Institut de gestion sociale (IGS) qui pratique déjà des formations en alternance pour développer son master. En parallèle, il se met en quête de “conseillers scientifiques qui nous aident sur des problématiques que nous ne maîtrisons pas”, explique Duval. Apparaît alors Jean-Marie Peretti, professeur d’université émérite, ancien de l’université de Corse. Il devient “conseiller de Sciences po non rémunéré” selon le terme employé par Christian Duval. Il est encore aujourd’hui présenté comme le responsable du “pôle audit social et responsabilité sociale des entreprises” sur le site de l’IEP.  À lui tout seul ou presque, il va légitimer scientifiquement la démarche de l’IEP.

Président de l’institut d’audit social (IAS), une association regroupant divers spécialistes internationaux du domaine, Peretti est lié au directeur de la recherche de l’IGS Richard Delaye puisqu’il a aussi dirigé sa thèse de sciences de gestion. Tous deux apparaissent proches de Stéphane Boudrandi.  À l’occasion, ce dernier, qui rêve de passer un doctorat pour devenir enfin un authentique universitaire, cosigne avec Delaye des articles scientifiques.

A partir de l’IGS, Richard Delaye et Jean-Marie Peretti ont mis un pied en Afrique : ils ont fondé en 2002 un réseau d’écoles africaines de management, l’Université professionnelle d’Afrique (UPA). Sur certains documents, Boudrandi apparaît comme secrétaire de l’association. Il a même son adresse mail à l’UPA. Fin décembre 2013, lors de l’organisation d’un colloque sur l’audit social placé sous la direction de Peretti et Delaye, il est désigné avec une double appartenance IEP/UPA.  “Secrétaire général de l’UPA, je ne valide pas. Si c’est le cas, c’était uniquement pour l’association chargée d’organiser le colloque (l’IAS de Peretti, ndlr), rétorque l’intéressé. Avec le directeur, nous avons toujours refusé d’être membres des organismes privés partenaires.” Ce que confirme Richard Delaye : “Boudrandi était secrétaire quand nous organisions les universités d’été. Il était présent pour représenter Sciences po.”

Les mêmes hommes dans plusieurs partenariats

En février 2013 en tout cas, l’UPA se réjoui sur son site de la délivrance d’un  “master de Sciences po Aix, diplôme d’Etat et grade de master” à ses étudiants  de “la promotion 4 de l’Executive MBA délivré par l’UPA et Sciences po Aix”. Une plaquette détaille “les douze séminaires de quatre jours tous les deux mois” assurés notamment par Stéphane Boudrandi.

Ce dernier intervient ainsi dans plusieurs formations délivrées à l’étranger. Une fonction exercée au titre de ses activités à Sciences po et “sans rémunération supplémentaire”, assure-t-il de concert avec son directeur. Cela ne l’empêche pas de laisser ses connaissances de l’IGS utiliser à tort et à travers la notoriété de Sciences po Aix, créant d’évidentes situations de conflit d’intérêts.

Richard Delaye a ainsi participé au développement d’un partenariat de Science po Aix en Guadeloupe avec Confor PME, un organisme privé de formation pour entreprises. Et Confor PME a pu délivrer des diplômes d’Etat à des cadres supérieurs prêts à débourser 20 000 euros pour un master 2 en formation continue.

Conflits d’intérêts

Autre exemple de l’influence du réseau Boudrandi, l’Institut des études d’administration et de management (IEAM) présidé par Jean-Marie Peretti possède lui aussi un double diplôme avec Sciences po Aix. Plus généralement, Jean-Marie Peretti est présent presque partout où s’installe l’IEP. Il donne ainsi une conférence dans un master externalisé à l’Île Maurice pour lequel Boudrandi et Duval ont signé un accord de partenariat avec la chambre de commerce et d’industrie. Peretti, conseiller scientifique de Sciences po Aix, se retrouve donc dans une situation de conflit d’intérêts évidente au regard de ses nombreuses casquettes. Interrogé par mail, il explique que sa responsabilité à Sciences po est une “activité totalement bénévole comme le sont tous (ses) engagements associatifs”. À ses yeux, “en apportant (sa) caution académique à l’IEAM et à l’UPA, (il) participe activement à deux projets innovants et porteurs de sens.”

Interrogé à son tour sur sa proximité avec ces partenaires, Stéphane Boudrandi minimise : “Peretti est un faire-valoir dans le domaine des ressources humaines. Dès qu’il est présent il remplit les salles. Le professeur Peretti a créé une école française de RH : dès qu’on peut l’utiliser, on l’utilise, comme d’autres professeurs dans leurs champs de compétences. M. Delaye est un proche de M. Peretti. Il n’apparaît plus chez nous, il est membre de l’IGS. Nous n’avons pas de relation contractuelle avec lui. Il est là où est Peretti.” Sur un cliché posté sur sa page Facebook en novembre 2012, on retrouve pourtant ce même Richard Delaye en Afrique hissant le drapeau de Sciences po Aix. La scène se déroule à Kinshasa lors des rencontres africaines de l’audit social où est également invité Jean-Marie Peretti.

(A gauche, Richard Delaye hisse le drapeau de l’IEP)

Quant à Stéphane Boudrandi, il est bien présent la même année lors de la remise de diplôme à l’école supérieure de management de Kinshasa, cofondée par Richard Delaye et membre du réseau UPA. “On m’a mis en photo à l’école lors de la remise de diplôme mais ça ne veut rien dire, se défend Stéphane Boudrandi. Le diplôme national est extrêmement bien sécurisé. Tout ceux qui ne sortent pas du logiciel Apogée (le registre national des diplômés)  ne sont pas diplômés. Qu’ils annoncent qu’ils ont des diplômes, on ne peut pas vraiment les en empêcher.” Il ajoute : “C’est aussi le problème d’Internet. Les gens voient des choses sur Internet et croient que c’est la vérité.” Certains les y aident : début 2014 Richard Delaye a ainsi posté sur sa page Facebook une plaquette de l’école supérieure de management de Kinshasa promettant un diplôme d’Etat de Science po Aix. Le même Richard Delaye qui au téléphone nous assure qu’il s’agit de “vieilles plaquettes qu’on épuise” et que “les Africains aiment bien mettre en avant un certain nombre de choses pour se crédibiliser”. Une question demeure : quel diplôme délivre-t-on aux étudiants africains qui déboursent plusieurs milliers d’euros pour un cursus censément auréolé du prestige de Sciences po Aix  ?

“Pas une crise profonde” selon l’IEP

Le 19 septembre, Christian Duval accepte de nous recevoir dans son bureau en compagnie de son directeur de la communication et de l’attachée de presse de l’IEP.  Il démine les sujets un à un, sans toutefois entrer dans les détails. “Ça ne fait jamais plaisir, mais ce n’est pas une crise profonde à l’IEP, minimise Christian Duval. C’est un débat qui existe dans toutes les universités, qui a existé à Science po Paris de manière très forte : qu’est-ce que l’ouverture des établissements d’enseignement supérieur ?”

(Christian Duval dans son bureau de l’IEP)

Pendant deux heures, le directeur de l’IEP a tenté de démentir l’existence des partenariats les plus douteux. Il nous a ainsi présenté le partenariat avec Confor PME en Guadeloupe comme de l’histoire ancienne. Le professeur affirme y avoir mis rapidement le holà après des retours très négatifs d’enseignants aixois. “Sur une promotion de dix-sept étudiants, nous n’en avons pris que trois (pour l’obtention du master 2, ndlr)”, détaille Christian Duval (1). Le directeur affirme même avoir depuis cessé toute collaboration avec Richard Delaye, à l’origine de l’accord. Au téléphone, Boudrandi précise : le partenariat a été rompu “à la rentrée 2013”.

Sur le site de l’école antillaise, on trouve pourtant encore en ligne un dossier d’inscription 2014-2015 et un programme détaillé des intervenants prévus. Les deux premiers séminaires doivent d’ailleurs être assurés par Stéphane Boudrandi et Richard Delaye. Cette fois encore, on ne trouve aucune trace de cours délivrés par un enseignant-chercheur de Sciences po Aix. Joint par téléphone, le directeur de Confor PME, finit par lâcher que le partenariat a été annulé “d’un commun accord au milieu du mois d’août 2014”. C’est-à-dire un mois après la démission des quatre enseignants chercheurs.

Des démentis de Duval… démentis

Christian Duval explique également que “rien n’a commencé à l’Ile Maurice. Nous faisons de la formation continue, mais pas de masters”. Las, son directeur du développement Stéphane Boudrandi n’est pas sur la même longueur d’onde. Au téléphone, il explique qu’un jury “va aller sur place fin décembre” pour faire passer leurs mémoires et leurs masters de l’IEP à “six à huit” étudiants sur “dix inscrits”. Le responsable pédagogique de la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de l’Ile Maurice confirme : “La CCI a signé un accord avec Science po Aix en janvier 2012. La première promotion, une dizaine d’étudiants, va sortir en décembre avec un master 2 de l’IEP.”

La défense du directeur de l’IEP est la même concernant l’Afrique. “Stéphane Boudrandi est venu me voir plusieurs fois pour me dire que ce serait très bien de travailler avec l’UPA. Mais nous ne travaillons pas avec eux. Je ne me suis pas déplacé, je n’ai signé aucun accord, j’ai demandé à ce que tout soit débarrassé sur leur site”, affirme-t-il.

L’IEP aurait été, selon son directeur, dépassé par des partenaires peu scrupuleux et tout serait en train de revenir à la normale. Mais depuis les démissions début juillet et le début de notre enquête, un vent de panique semble souffler sur l’IEP et des corrections apportées dans l’urgence. Une chargée de mission a été embauchée pour faire le ménage sur Internet. Plusieurs sites ont déjà disparu, comme celui de Sciences po Maurice qui reprenait trop ouvertement le logo de l’établissement, ou encore le site du centre d’intelligence économique et de gouvernance de crise dirigé par Stéphane Boudrandi, qui est officiellement “en maintenance” depuis la fin de l’été.

Un contrôle de la Cour des comptes

En toute discrétion, le directeur de l’IEP a au même moment déchu son bras droit Stéphane Boudrandi de son titre de directeur adjoint, tout en affirmant lui conserver toute sa confiance. “L’objectif à Sciences po n’a pas été d’avoir un titre, minimise Stéphane Boudrandi. Mais c’est très utile au niveau des partenariats, nos interlocuteurs préfèrent parler au directeur adjoint.” Un audit interne a également été confié à deux professeurs dont un des démissionnaires.

Il est d’autant plus urgent de clarifier les choses pour le directeur Duval qu’il doit également répondre aux questions de la Cour des comptes qui intervient depuis juillet dans les murs de l’IEP. A l’entendre, il s’agit d’un simple contrôle de routine initié par la troisième chambre qui couvre l’ensemble des secteurs de la connaissance dont l’enseignement supérieur et la recherche. “Ça faisait dix ans que nous n’avions pas été contrôlés comme l’université Aix Marseille, explique-t-il. Ils sont très très attentifs à la politique des primes, par rapport à Sciences po Paris je pense.” Il ne fait aucun doute que les magistrats de la cour s’intéresseront aussi aux flux financiers générés par les masters. En effet, les organismes extérieurs à Sciences po ne peuvent légalement pas servir d’intermédiaire au moment du versement des frais d’inscription sous peine d’être accusés de gestion de fait, c’est-à-dire d’avoir manié de l’argent public sans en avoir le droit.

La pression des autres IEP en régions est tout aussi forte. Ceux-ci ont exigé des réponses de l’IEP d’Aix avant le 10 novembre sous peine de l’écarter du concours commun d’entrée en première année. “De nombreux doutes sont aujourd’hui émis sur la légalité des pratiques de sous-traitance de la gestion pédagogique de diplômes nationaux. C’est pourquoi nous demandons qu’une démarche de renoncement aux partenariats qui menacent notre identité et la qualité de notre label soit rapidement enclenchée. En effet nous estimons que l’IEP se place de lui-même, par ces pratiques en dehors du réseau des concours communs”, écrivent dans leur lettre commune les directeurs des IEP de Toulouse, Lille, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Rennes et Lyon.

L’équipe dirigeante de l’IEP entend désormais se recentrer sur des doubles diplômes à l’international, en associant plus étroitement l’université d’Aix-Marseille (Amu). “Là, on repart mais c’est bien cerné, veut rassurer Christian Duval. Francophonie pour le moment : Maroc, Canada, Mali et j’aimerais qu’on y mette Maurice car, même si c’est un pays anglo-saxon, les gens parlent français même s’il est très créolisé.” Stéphane Boudrandi, à l’origine de ces partenariats douteux, fait lui aussi machine arrière. “On a fait des erreurs”, reconnaît-il. A l’en croire, elles relèvent déjà du passé. “Toutes les réponses, on les a déjà apportées, affirme-t-il. (…) Nous avions déjà accepté toutes les recommandations faites sur les partenariats, des process avaient déjà été mis en œuvre.”  Mais on a du mal à le suivre quand il assure plaider “depuis deux ans” en conseil d’administration pour “arrêter cette relation avec l’IGS qui nous a permis de mettre en place l’alternance”. Les faits sont têtus. Fin août 2014, juste avant la rentrée, l’Institut international d’audit social présidé par Jean-Marie Peretti tenait son raout annuel dans les locaux de l’IEP d’Aix-en-Provence, un événement organisé entre autres par Stéphane Boudrandi et Richard Delaye. Parmi les invités, figurait notamment Pierre Dinassa Kilendo, cofondateur avec Delaye et Peretti de l’Unité professionnelle d’Afrique. Ce jour-là, c’est Christian Duval qui assurait le discours d’ouverture.

(1) Actualisation le 16 mai : Dans un courrier tà Marsactu, Confor-PME dément ces chiffres et indique qu’une seule promotion de dix étudiants a effectivement suivi le diplôme. SIx l’ont obtenu.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    que fait l AMU
    que fait le recteur
    que fait la ministre
    questions simples et dont on attend les reponses

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  2. leravidemilo leravidemilo

    On ne peut l’écrire autant de fois qu’il le faudrait,mais tout de même : merci marsactu pour tant d’article trés fouillés et si bien documentés,et pour le considérable travail d’enquête que cela suppose ; C’est trés fréquemment que vous détonnez dans le monde médiatique actuel,et que vous faites honneur à votre profession,qui en a vraiment besoin. Ce que l’on constate à la lecture de cet article et réellement désolant et,à ce niveau de gravité,stupéfiant. De réseaux en coteries,de jeux de bonneteau en conflits d’intérêts et peut être en gestions de fait,ça grenouille et ça bidouille,ça gère (en silence et en toute discrétion) le désengagement de l’état; ce que l’on nomme pudiquement la raréfaction de l’argent public,pour ne pas l’appeler l’augmentation et l’accumulation des profits,le gavage des multinationales et de leurs actionnaires. La logique est la même partout et à tous les étages,on réduit les contenus et les savoirs à des marques,labels,logos… que l’ont vends,on crée ainsi des marchés la où il n’y en avait pas,on “valorise” pour s’en mettre plein les poches ou pour se sortir d’affaire et avoir son brevet de bon gestionnaire dynamique,efficace “innovant” bien sur,et ce faisant,en réalité on dévalorise l’essentiel,les savoirs,la compétence,le sérieux,la qualité. Bien entendu,au passage,on brouille les pistes,on mélange jusqu’à les confondre la gestion du public et le bisness,on apprend la gouvernance et “l’intelligence économique”,au bout de tout il n’y a même plus de sphère publique et bientôt le pantouflage n’existera même plus . Je ne sais pas si ces “masters 2” sont déjà au niveau des écoles de commerce,(dont les grandioses exploits des diplomés émaillent l’actualité) mais ils en ont déjà tout le jargon et la now langue. Les professeurs et les étudiants ont de trés bonnes et trés sérieuses raisons de s’inquiéter .Puissent ils être rapidement entendus (c’est pas gagné,avec la “présidente” dont cette école s’est vue affublée,spécialiste des “arbitrages” et à ce titre déjà inculpées,si je ne m’abuse.

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  3. Anonyme Anonyme

    …faire du beurre avec la formation c’est naturel : le fromage est COLLOSSAL…Ce ne sont pas les ex enseignants de l’IEP d’Aix qui se sont reconvertis dans la formation professionnelle et autres créations d’écoles auto-bombardées “supérieures” qui me contrediront…
    http://www.laprovence.com/photo/2598473/christine-lagarde-ancienne-diplomee-de-liep-daix-et-presidente-de-son-conseil-dadministration-en-compagnie-de-chri

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  4. anonyme anonyme

    Messieurs Ricci, Bourdon, Langeron…sauvez la Maison et notre École de la République. Cela fait mal de lire cette enquête à tout Ancien…

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  5. Anonyme Anonyme

    Après les femmes musulmanes en amphi certains professeurs démissionnent car ils considèrent que les africains et autres étudiants étrangers ne peuvent pas avoir le mérite d’obtenir un diplôme de SciencesPo?? Je suis choquée! Quels sont leurs critères de mérite? Blonds aux yeux bleus?? Mais foutez ces gens là dehors ou conservez les dans le formol!!

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  6. Anonyme Anonyme

    Anonyme, 4 octobre 2014 à 00:51 min

    Après les femmes musulmanes en amphi certains professeurs démissionnent car ils considèrent que les africains et autres étudiants étrangers ne peuvent pas avoir le mérite d’obtenir un diplôme de SciencesPo?? Je suis choquée! Quels sont leurs critères de mérite? Blonds aux yeux bleus?? Mais foutez ces gens là dehors ou conservez les dans le formol!!
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    Comme notre cher président la France doit être un pays laïque et les élèves doivent se conformer a notre culture et nos lois
    quand aux enseignants qui n’assument pas leur mission a qui la faute ? Ce n’est pas ce cher directeur de Sc po Aix qui les a sélectionné ? Quand Duval est arrivé L’iep d’Aix a perdu toute sa crédibilité , quelle misère d’avoir pu laisser faire ça !!!

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  7. Anonyme Anonyme

    Que les dirigeants de l’IEP mènent une politique de gloriole débile en raclant de l’argent où ils peuvent sans se soucier de règles ou de cohérence, c’est pas étonnant : c’est l’essence de Sciences-Po Aix.
    Après je trouve étrange que l’article s’acharne autant sur Boudrandi (+ 2 noms que je ne connaissais pas). Dans mon souvenir, le type était peut-être pas du sérail mais vraiment passionné, pas vénal. Je me trompe peut-être. Mais tant qu’on y est il y aurait bien d’autres faits/noms à citer. Heureusement la Cour des comptes est dans les murs et on peut compter sur elle pour un rapport équitable !

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  8. Anonyme Anonyme

    Sciences Po Aix est réputé pour sa politique de délocalisation de formations souvent perçue comme une “vente de vrais faux-diplômes à l’export”…Et cela, avec la “compréhension” du Président de l’Université et du Vice-Président du Conseil des Etudes…
    En 2013, Aix-Marseille Université a déjà été mise en cause pour la délocalisation au Vietnam d’une licence professionnelle qui reposait sur des validations d’études probablement frauduleuses et un dispositif financier opaque de nature à favoriser l’évasion fiscale.
    Le Président Berland a dû se résigner à fermer cette formation, compte tenu des risques qu’il encourait personnellement, en tant que gestionnaire de fait et signataire des diplômes.
    Tout cela est évidemment navrant car le prestige historique d’Aix-Marseille se trouve à présent singulièrement compromis.

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  9. Manipulite Manipulite

    L’IEP d’Aix a admis une jeune fille qui n’a rien trouvé de mieux que de revêtir le voile islamique. Ça prouve que cette personne n’avait ni les connaissances ni les capacités de réflexion pour intégrer cette école en France laïque . Grave erreur de sélection du jury du concours d’entrée. L’IEP d’Aix pourrait ouvrir des antennes en Arabie Séoudite ou au Yémen pour cette “clentèle”.

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  10. anonyme anonyme

    La vente de “vrais faux diplômes à l’export” est malheureusement devenue une activité banale et lucrative pour les universités françaises. Le sceau académique se trouve ainsi galvaudé.
    Notons également que les heureux “impétrants” peuvent ainsi disposer, moyennant finance, de diplômes européens par le système des European Credits Transfer.

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  11. savon de marseille savon de marseille

    Il est rarissime de lire un article d’investigation d’un tel niveau en région PACA.
    .Merci.
    LeRavidemilo a bien résumé dans ses commentaires tout le problème de la marchantisation du savoir qui a met des Etablissements et Institutions en lambeaux ,issus d’une France souverainiste,sur le trottoir de l’externalisation en devant un logo de pacotille, comme le Louvre à Doubaï.
    LAMENTABLE.
    IEP AIX : “Pignon sur rue, ou Pognon sur rue ? ” . BRUNO ETIENNE doit se retourner dans sa tombe. Il n’aurait jamais pensé que l’ IEP d’ AIX deviendrait en 10 ans une agence de diplomation.
    L’IEP Aix aura peut-être bientôt son papier dans VANITY FAIR ?
    Dans la rubrique fumoir ?.

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  12. Anonyme Anonyme

    Masters à la carte aux dénominations hermétiques obtenus pas des étudiants au bac minimaliste, enseignants issus de tout sauf de l’enseignement et qui n’ont ni les compétences ni les connaissances indispensables pour former des étudiants, étudiants entrés à l’IEP par le biais du système social en place sans avoir le niveau requis et qui souvent ne dépasseront pas la 1ère année voire les premiers mois bien que l’indulgence la plus étendue soit demandée à leur égard pour ne pas discréditer une noble cause …la liste est longue. Ancien de l’IEP moi même du temps où l’Institut était l’école de l’exigence, de l’effort et du savoir pluridisciplinaire qui aboutissait à un diplôme unique et reconnu, tout cela me désole.

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  13. Anonyme Anonyme

    Après un ‘concours” plutôt une selection les etudiants étrangers du Collège de Sciences Po doivent s’acquiter de la somme de 10000 euros de frais de scolarité par an contre +- 500 pour les étudiants français reçus par concours !

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  14. savon de marseille savon de marseille

    Grande Braderie de luxe, 25 ,Rue Gaston de Saporta.
    ….
    VENTE COURANTE EN VRAC : quelques lots de Masters “signés IEP” vendus au plus offrant.

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  15. anonyme anonyme

    Les faits relatés sont d’une extrême gravité et compromettent singulièrement la crédibilité du sceau académique d’Aix-Marseille.
    Si ces allégations sont fondées, les responsabilités pénales et disciplinaires du Directeur de l’IEP, mais aussi celles du Président de l’Université, signataire de diplômes frauduleux ou non habilités, et du Vice-Président du Conseil des Etudes,sont logiquement engagées.
    Rappelons qu’en 2010 le Président de l’Université de Toulon, Laroussi OUESLATI, a été révoqué à vie de la fonction publique pour des irrégularités somme toute moins graves.
    L’arrêt du CNESER qui a sanctionné ce dernier pourrait avoir valeur de jurisprudence.
    En outre, les importants mouvements de fonds engendrés par ces pratiques pourraient s’avérer contraires aux règles de la comptabilité publique. Auquel cas, la responsabilité du Président de l’Université, ainsi que celle de l’Agent comptable, doivent nécessairement être mises en cause.
    La marchandisation de diplômes par des universitaires est un délit inqualifiable.

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  16. Acronyme Acronyme

    Je suis choqué
    je pense à la nouvelle promo dans laquelle je connais plusieurs jeunes de bons niveaux, que vont ils penser en démarrant dans un tel système.
    Une seule solution : une révolution de palais, un nouveau directeur consciencieux, présent au bureau plutôt qu’en voyage.
    monsieur le Président de l’AMU prenez vos responsabilités

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  17. Acronyme Acronyme

    Je suis choqué
    je pense à la nouvelle promo dans laquelle je connais plusieurs jeunes de bons niveaux, que vont ils penser en démarrant dans un tel système.
    Une seule solution : une révolution de palais, un nouveau directeur consciencieux, présent au bureau plutôt qu’en voyage.
    monsieur le Président de l’AMU prenez vos responsabilités

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  18. Avé Avé

    Bonjour Marsactu, un grand bravo pour cet enquête extrêmement fouillée, comme le disait quelqu’un avant moi, il a très peu d’articles de ce niveau sortis par des médias régionaux. C’est un article de salubrité publique qui fait énormément réfléchir sur l’immixtion de logiques privées proches de l’affairisme le plus médiocre dans les institutions éducatives. C’est très grave et plus largement cela pose la question de ce que l’on fait dans ce pays de l’enseignement supérieur après les lois Pécresse.

    D’autre part je suis ancien élève du master carrières publiques de l’IEP sous Duval, et j’ai pu remarquer comment le copinage fonctionnait à fond dans cet institut, apportant son lot d’incompétence et d’absurdité. Tout n’était pas noir puisque nous avons pu avoir autant d’excellents professeurs reconnus que de gens qui n’étaient là que par la grâce de quelques uns, arrivés là au bénéfice de l’opacité régnante dans la direction de cet IEP et du peu de démocratie interne qui en découle…

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  19. Jean-Luc Jean-Luc

    En cette période sombre de notre histoire, où le fanatisme prend trop souvent le pas sur la raison un peu partour sur la planète, est-ce que le rôle de nos meilleures écoles ne serait pas de propager autant que faire se peut nos valeurs et nos savoirs dans le monde? Est-ce que si un grand nombre de jeunes des pays africains et d’ailleurs avaient accès à ces connaissances le monde ne serait pas meilleurs? Est-ce que le savoir ne serai pas une arme contre les extrémismes, terrorismes, dictatures, etc. ? Oui, une étudiante arrive voilée en première année. Mais comment sortira-t-elle en dernière année? Est-ce que ce genre d’attidude de la part de certains enseignants lutte contre le radicalisme ou au contraire le favorise? Je pense qu’il y a de vraies questions à se poser sur le rôle de la france dans le monde et le rôle de son influence sur le plan des idées. Certains commentaires me scandalisent, et cet article aussi. N’ayaez pas peur de la valeur de nos petits diplômes, français franchouillards, et rassurez-vous: jamais aujourd’hui l’étudiant gabonais n’aura autant de chance que vous, à diplôme égal, pour briguer un poste en france, ça se saurait. Si le FN est aux portes du pouvoir, j’ai bien peur qu’il soit déjà à Sciences Po Aix…

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  20. 50 ans, une Rolex et toutes mes dents 50 ans, une Rolex et toutes mes dents

    …Ce qu’ils ont fait de Polytechnique, ils le feront de Sciences-Po : une fabrique à crétins.
    D’un fleuron de ce que la République peut avoir de mieux (non, tout n’est pas ENCORE pourri…), à savoir une école remarquable de part la diversité des approches intellectuelles auxquelles on apprend les étudiants à se soumettre, ils vont en faire une fabrique à crétins.
    Mais comme d’habitude dans notre beau pays, on réagit alors qu’il n’y a plus rien à sauver : cela fait DES LUSTRES que le vers est dans le fruit, les placards du CAC 40 à l’entrée n’ont pas poussé en une nuit comme des champignons…
    DES LUSTRES que des affairistes mégalomanes, refusant de choisir entre le pouvoir et l’argent, ont corrompu cette place (et tant d’autres…) : il n’y a qu’à se pencher sur ces fameuses formations délaissées, espionnage économique et autres, et sur le parcours politico-plein les fouilles de leurs acteurs, entre ENA et cabinets de consulting à l’international, mélangeant les genres jusqu’à l’obscène…”Contactez-nous, nous pouvons faire changer la Loi…”…faut oser l’écrire en toutes lettres comme slogan, quand on est haut-magistrat…
    “Et alors bandes d’imbéciles, ce sont là les enjeux du futur, ceux de la guerre économique…”
    Décidément, les gueux n’y entendent rien, c’est bien connu…

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  21. 50 ans, une Rolex et toutes ses dents 50 ans, une Rolex et toutes ses dents

    …Ah oui : merci de cesser toute cette agitation autour de cette jeune femme voilée…On est dans un temple des Lumières, et après ?…Encore des sots qui n’ont rien compris aux enjeux..
    OUI, VOUS : vous allez finir par froisser nos amis Quataris, sans qui nous serions bien à la peine sur les marchés obligataires…Et non, ne vous inquiétez pas : les apprentis sorciers au pouvoir vous garantissent que tout est sous contrôle, il n’y a qu’à voir la maestria avec laquelle la Mésopotamie a été mise au pas. Ce sont aussi ça, les enjeux de la Science Politique au XXI ème siècle…Bon appétit, et bonne dégustation !

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  22. Anonyme Anonyme

    Oula il va falloir prendre ses pilule maintenant sinon c’est l’AVC assuré!

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  23. Soldes d'automne Soldes d'automne

    L’avantage de cette enquête , c’est de nous avoir fait découvrir que le diplôme de l’IEP ne vaut absolument plus RIEN sur le marché du travail.

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  24. Trésorier Trésorier

    Je ne connais pas le monde éducatif.

    Je comprend simplement qu’après l’abaissement général du niveau du primaire au bac, on abaisse maintenant le niveau universitaire.

    Par ailleurs, cette marchandisation des diplômes ne me choque pas si elle est contrôlée.

    Les caisses publiques sont vidés et si des entreprises privées et des étudiants étrangers veulent financer nos établissements d’enseignement, je trouve cela très bien. Mais SOUS CONTROLE.

    Il semble hélas que les scandales se multiplient depuis quelques années à ce sujet.

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  25. Anonyme Anonyme

    L’article de Mediapart est fouillé et semble mettre en lumiere un systeme clanique à la Direction de l’IEP mais à mon avis les vrais enjeux ne sont à mon avis pas assez soulignés dans cette enquete.
    Plus encore, certains sous-entendus de l’article sur le secteur privé et l’internationalisation des formations me semblent contre-productifs.
    1. Le developpement de formation à l’etranger est une excellente strategie.
    Peut etre que cette strategie a été mal executée en pratique.
    Il est certain que Sciences Po Aix ne devrait pas attribuer le meme diplome à ceux qui n’ont pas été admis à l’IEP avec les meme criteres d’exigences classiques (concours).
    En revanche, developper des formations nouvelles à l’etranger, adaptés à un public different des etudiants traditionnels et avec des diplome/certificat specifiques me semble aller dans le bon sens.
    Il y a une demande tres forte de formations dans certains pays en developpements. Developper des formations internationales permet à la fois de renflouer les caisse et contribue au rayonnement de la France, qui est a la traine dans dans tous les classements d’université internationaux.
    Devons nous laisser les universités anglo-saxonnes (et maintenant Chinoises!) former la jeunesse dynamique des pays membres francophones?
    Selon Natixis, le Francais sera la seconde langue la plus parlée au Monde en 2050, avec 800 millions de francophones. C’est une chance à saisir.
    http://www.france24.com/fr/20140326-francais-langue-etude-2050-forbes/
    2. Sciences Po forme aujourd’hui en grande majorité des cadres du secteur privé
    Selon le Directeur Duval, 80% des diplomés de l’IEP d’Aix travaillent aujourd’hui dans le privé. les chiffres sont similaires dans les autres IEP et il est fort probable qu’il est de moins en moins de postes à pourvoir dans le service public ces prochaines années.
    La lecture de certains commentaires qui s’alarment de voir un “mur des partenariats” avec des nom d’entreprises (i.e. les méchants) laisse pantois.
    Loin de devenir des “sous-business school”, les IEP ont au contraire un role important et unique à jouer dans la transformation du monde de l’entreprise.
    Les diplomé d’IEP apportent en effet de nouvelles perspectives dans les entreprises par leur formation et leur ouverture sur le monde.
    Dans certains domaines comme la communication, la responsabilité sociale de l’entreprise, l’innovation, l’organisatinon et le vivre ensemble en entreprise ou le developpement à l’international, les diplomés d’IEP apportent de vrais competences que n’ont pas les diplomés d’ecole de commerce.
    3. Le desengagement de l’Etat dans le financement des IEP est une réalité.
    Comme souligné dans l’article, 80% du budget était autrefois financé par l’Etat contre 40% aujourd’hui et la tendance est à la baisse.
    Que faire ?
    Les autres IEP ont choisis d’augmenter de facon considerable leurs frais d’inscription pour la majorité de leurs etudiants. L’IEP d’Aix reste le moins cher de France.
    Un ancien de l’IEP d’Aix

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  26. anonyme anonyme

    On ne nous prendrait pas pour ce qu’on est?
    Vous écrivez: “quatre enseignants-chercheurs de l’IEP ont démissionné de leurs fonctions administratives pour protester contre une stratégie qui transforme, selon leurs courriers, cet “établissement public prestigieux en sous-Business School dans laquelle des intérêts privés s’immiscent de plus en plus”.”
    Or en cherchant un peu sur le net on retrouve vite un colloque de Mr Jauffret (soit-disant démissionnaire par protestation contre le rapprochement Sciences Po Aix et des écoles privées), organisé par une de ces écoles privées, et à la suite duquel, interviewé par une journaliste, il vente le rapprochement entre Sciences Po Aix et les écoles privées.

    Céline Valensi: En quoi un partenariat Sciences Po Aix et le Groupe IGS est-il si important dans l’enseignement supérieur?

    Mr Jauffrey: Il faut que le monde universitaire soit couplé avec le monde réel. Il faut que les établissements publics puissent offrir une expérience professionnelle. C’est une double chance pour accéder à un emploi intéressant lorsque les écoles sont liées à l’entreprise. Les étudiants en contact avec le monde professionnel nous enrichissent.

    Messieurs les journalistes, avez-vous investigué avant de publier, ou vous êtes-vous simplement contentés d’utiliser des informations à charge qu’on vous aurait transmise?

    http://www.ehed.fr/communique-de-presse-de-jean-charles-jauffret/

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  27. contact@cesi.fr contact@cesi.fr

    Le CESI – CENTRE D’ETUDES SUPERIEURES INDUSTRIELLES – tient à porter à la connaissance des internautes le droit de réponse suivant :

    Le CESI tient à réagir à l’article intitulé « Science Po Aix marchande ses diplômes à l’étranger », mis en ligne sur le site http://www.marsactu.fr, le 3 octobre dernier qui comporte de graves inexactitudes.
    Pour l’organisme de formation et d’enseignement supérieur les querelles internes à Sciences po Aix mettent gravement en cause la probité du Cesi.
    Pour Vincent COHAS, son Directeur Général “Nous avons le sentiment désagréable d’être ici instrumentalisé dans un débat qui nous dépasse. Rappelons que c’est la direction de l’IEP d’Aix qui s’est rapprochée du Cesi pour conclure un partenariat, en mettant en avant des motivations qui ont paru louables (ouverture sociale, parcours académique et professionnalisant) et conformes à ses valeurs. Aucun frais d’inscription n’est demandé aux étudiants inscrits sur ce parcours réalisé en alternance”.

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  28. anonyme anonyme

    L’étrange affaire du “marchandage” de diplômes par l’IEP d’Aix interpelle nombre de personnes dans les pays de l’ancienne Indochine comme dans ceux de l’Océan Indien, des contrées où jadis les institutions universitaires d’Aix-Marseille bénéficiaient d’un immense prestige.
    -Dans l’ancienne Indochine, que ce soit au Vietnam ou au Cambodge, les Facultés d’Aix-Marseille ont longtemps été les références incontestées, que ce soit en Lettres, en Médecine ou en Droit. Ainsi, à Phnom Penh, un amphi de la Faculté de Droit porte toujours le nom du prestigieux professeur GEOUFFRE DE LA PRADELLE.
    -Dans l’Océan Indien,le Centre Universitaire de La Réunion demeura longtemps un établissement dépendant des universités d’Aix-Marseille, et cela jusqu’en 1984, quand cette institution devint une université de plein exercice, ce qui n’entraîna nullement un abandon des relations de coopération avec l’ancienne université de tutelle.
    Mais force est de reconnaître que cette époque est aujourd’hui définitivement révolue…D’autres universités y ont supplanté Aix-Marseille, que ce soit en Médecine ou en Droit. Citons notamment certes Paris, mais aussi Strasbourg, Bordeaux, Montpellier… En outre, différentes affaires (entre autres, les “affaires DEBBASH”) ont durablement terni le renom d’Aix-Marseille.
    Sans doute pour compenser ce recul international, le Président BERLAND devait annoncer, en 2013, la création prochaine à Wuhan, au centre de la Chine, d’un immense campus d’Aix-Marseille devant accueillir plus de 5000 étudiants et géré “à l’américaine”, selon ses propres mots.
    Coût prévisible de l’opération : 450 millions d’euros (!!!). Mais, à ce jour aucun financement n’est en vue.
    Pose de la première pierre en juin 2014 ! Mais, cet évènement solennel a été différé sine die…
    Inauguration du campus : juin 2017. Mais, tout semble indiquer qu’il faudra attendre longtemps, peut-être le siècle prochain.
    Seul élément tangible: une lettre sibylline de dix lignes du Ministre Fabius, soutenant moralement le projet, mais évidemment sans aucun apport financier.
    Quant au gouvernement chinois, il est bien improbable qu’il s’engage si la France n’apporte aucun cofinancement.
    “Un campus marseillais, au centre de la Chine, géré “à l’américaine” et financé par les Chinois”…
    Peut-être finalement, une histoire aussi savoureuse que “la sardine qui a bouché le Port de Marseille” ?
    Dans l’immédiat, persistent ces rumeurs délétères de “marchandages” de diplômes, au Maroc, à Maurice et aussi, semble-t-il au Vietnam.

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  29. Anonyme Anonyme

    La suite !!!

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  30. JL41 JL41

    Les universités françaises sont déjà mal classées dans les comparaisons internationales, si en plus on brade des diplômes dans nos anciennes colonies (à Toulon on les vendait à des étudiants Chinois) …
    « US News et l’agence de presse canadienne Thomson Reuters ont dévoilé leur classement mondial des universités. Sans surprise, les États-Unis occupent toujours les premières places… et la première université française n’est que 46ème » : http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/palmares/detail/article/classements-internationaux-pourquoi-les-universites-francaises-sont-a-la-traine-9536/

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  31. lyaneos lyaneos

    Et oui, la loi pécresse. C’était prévu hein, il y eut des manifestations, des craintes dont on voit ici les justifications. Soutenons les luttes, ici, ou ailleurs comme actuellement à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Ce n’est que le début.

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  32. Francis A. Francis A.

    Bonjour à tous, désolé de réagir un peu tardivement à cet article. Je suis cadre dirigeant et diplômé de Sciences Po Aix en Guadeloupe. Je souhaitais juste éclairer les lecteurs sur certaines réalités. Il se trouve qu’en Guadeloupe, il n’y avait pas « 17 étudiants » comme le précise l’article, mais 9 cadres dirigeants, dont pas « 3 » mais 6 d’entre eux ont passé avec succès leur Grand Oral « dans les murs de Sciences Po Aix », rue Gaston de Saporta. Nous avons bien validé, en juin 2013, le diplôme de Sciences Po Aix et non « le Master II Management de l’Information ». Par ailleurs les coûts évoqués pouvant choquer certaines personnes, je précise qu’ils reflètent le fait que 100% de nos cours ont bien été assurés par des enseignants de la Métropole. En y ajoutant les déplacements des encadrants de l’IEP d’Aix-en-Provence, vous pouvez compter 24 billets d’avion + hébergement + restauration etc… en somme plusieurs dizaines de milliers d’euros. Par ailleurs, 70 % de ces professeurs venus de la métropole sont titulaires à Sciences Po Aix, quant aux autres, ils enseignent à Sciences Po Paris, l’ESSEC, Paris Dauphine etc… Là aussi, contrairement à ce que peut évoquer l’article, ils n’ont eu cesse de faire des éloges quant à la qualité des étudiants, ainsi que l’organisme privé (ConFor-PME) en charge du programme sur place. Il se trouve que cet organisme est reconnu aussi bien par les institutions publiques que par les entreprises privées. Enfin voilà, pas de quoi s’inquiéter quant à la qualité et l’image de marque du diplôme en Guadeloupe, j’ai envie de dire « bien au contraire » ! Francis A.

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