Plouf plouf
Patrick Rocca, un nouveau patron pour la SNCM
La décision du tribunal de commerce de Marseille sur la SNCM est attendue ce vendredi en début d'après-midi. Mais alors qu'un repreneur pourrait être retenu, bien des incertitudes demeurent sur le plan social et l'avenir de la délégation de service public.
Patrick Rocca, un nouveau patron pour la SNCM
Actualisation à 14 heures : C’est Patrick Rocca qui a été désigné comme repreneur par le tribunal de commerce.
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Un an. À une semaine près, cela fait désormais un an que la SNCM est en redressement judiciaire et surtout que les 1450 salariés de la SNCM attendent de savoir ce qu’il adviendra de la compagnie maritime et donc de leur emploi. Ce 20 novembre, le tribunal de commerce doit choisir l’un des candidats à la reprise de la compagnie maritime. Il y a quinze jours, après plusieurs reports, les quatre prétendants ont été auditionnés et ont défendu en personne leur projet. À l’issue de ce grand oral, le procureur avait dit sa préférence pour l’offre de l’entrepreneur corse Patrick Rocca. Ce dernier, à la tête d’un groupe de transport basé à Ajaccio, propose de reprendre 845 emplois.
Le lendemain, le consortium Corsica Maritima prenait la plume pour dire que les entreprises qui le composent étaient “indignées par les propos du procureur et du juge commissaire lors de l’audience du 4 novembre“, allant jusqu’à qualifier le tout de “manipulation“. Jeudi, dans un nouveau communiqué, ils brandissaient la menace du lancement d’une liaison entre Toulon et la Corse en alliance avec Brittany Ferries. Et ce, que la reprise leur soit accordée ou pas.
Bien des questions encore en suspens
Attribution ou pas, un certain nombre de zones d’ombre continuent d’entacher la reprise. Deux grandes questions restent en effet en suspens : les modalités du plan social et le renouvellement de la délégation de service public de la desserte maritime de la Corse dont la compagnie était jusqu’ici titulaire avec la Méridionale.
Les modalités du plan social devaient faire l’objet d’une réunion en préfecture mercredi. Celle-ci n’a pas eu lieu du fait des attentats, sans qu’aucune autre date n’ait été indiquée. Quel que soit le repreneur retenu, près de 600 emplois doivent être supprimés. L’absence de préparation de la procédure inquiète le personnel. “Nous devions acter le principe d’une réunion le 21, s’inquiète Pierre Maupoint de Vandeul, représentant de la CFE-CGC. Si une décision est prise, un calendrier cadencé sera mis en place. Il est essentiel d’avancer sur les modalités du plan social. Nous demandions à ce que les négociations commencent dès le samedi”. L’autre grande échéance de la semaine était une réunion des élus du conseil de surveillance, le 17 à Paris en présence des actionnaires, Transdev et l’État. Ce rendez-vous est loin d’avoir rassuré les représentants syndicaux comme l’atteste ce tweet du secrétaire général CGT Sédentaires :
https://twitter.com/jeffsimmarano/status/667297629793947648
De quoi conforter le préavis de grève déposé par l’ensemble des syndicats pour le samedi 21. Il est notamment nourri par les inconnues qui entourent le maintien ou pas des accords sociaux renégociés en 2014, que seul Patrick Rocca a mentionné dans son offre.
La nouvelle DSP encore à l’horizon
Autre grande incertitude : la délégation de service public (DSP). En avril, après un recours initié par le concurrent privé Corsica Ferries, ce contrat qui courait jusqu’en 2020 a été annulé par le tribunal de Bastia. La nouvelle DSP doit démarrer à la fin octobre 2016 mais son périmètre aura forcément des conséquences pour les compagnies qui souhaiteront répondre à l’appel d’offres. Or, la collectivité corse n’a toujours pas rendu public le cahier des charges de cette future DSP.
Alors que celui-ci était promis pour le 15 octobre, l’office des transports de la Corse (OTC), en charge de la rédaction du document tant attendu, vient de lancer une consultation publique d’un mois sur le sujet. Voilà qui reporte à la mi-janvier la publication du document. L’OTC a expliqué cette consultation publique inattendue par une obligation européenne qui limiterait d’autant le risque de recours. Mais il a déjà prévenu que l’enveloppe serait cette fois-ci bien plus mince que la précédente, promesse de nouveaux remous pour la compagnie qui en sera lauréate.
A lire également notre article sur les stratégies de communication des candidats à la reprise
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