Rénovation du Vélodrome : le constat sévère de l'Express

Rénovation du Vélodrome : le constat sévère de l'Express

Depuis la présentation du projet en juin, les inquiétudes se sont accumulées autour de la cure de jouvence prévue pour le Vélodrome en vue de l’Euro 2016 français, dont l’Express fait le tour cette semaine dans un dossier de dix pages. Sur le prix des travaux, passés en un an de 160 à 267 millions d’euros, l’hebdo ne pousse malheureusement pas la comparaison avec d’autres villes.

Mais s’arrête longuement sur la question du locataire principal des lieux, l’OM. « La mairie a raté le coche en rejetant la proposition du club de louer le stade sous bail emphytéotique », estime Patrick Mennucci, président du groupe socialiste au conseil municipal. L’intérêt ? « Robert Louis-Dreyfus, entouré d’investisseurs privés, était prêt à injecter 100 ou 150 millions d’euros pour rénover l’enceinte », rappelle l’Express. « Le projet était ficelé. Le stade serait resté à 60 000 places au lieu de 67, mais il aurait été tout aussi confortable et rentable, remplissant les normes UEFA. Cela ne sert à rient de vouloir construire pour un demi-siècle quand on voit comme le stade de France a mal vieilli. Surtout, celui-ci n’aurait rien coûté à la ville », commente Julien Fournier, ex-secrétaire général du club.

Zéro risque pour l’OM

Mais aujourd’hui, le discours a changé du côté de l’OM. « De source proche de l’actionnaire du club, le mot d’ordre est : « zéro risque financier sur le stade. On ne veut pas qu’il nous coûte un centime. On a déjà investi 200 millions en treize ans, ça suffit »”, rapporte le magazine. En même temps, la nouvelle donne semble plus favorable à l’héritière de RLD, Margarita : « le stade génère actuellement 24 millions de recettes en billetterie, sa nouvelle configuration devrait en rapporter de 15 à 25 en plus », précise Eric de Fenouil, avocat de la ville. Notamment grâce aux loges VIP, auxquelles le magazine consacre un encadré.

Sur cette manne, permise par l’effort de Marseille et de sa communauté urbaine, du département, de la région et de l’Etat, l’OM n’en reversera qu’une partie, via un loyer actuellement en négociation : au lieu du million et demi d’euros payé actuellement, « la fourchette oscille de 5 à 8 millions d’euros », d’après l’Express. Alors que les collectivités sont déjà liées avec le groupement, la ville aura du mal à faire mieux. Surtout que l’adjoint aux Sports Richard Miron expliquait à l’Expansion qu’« on n’a pas envie de saigner le club ». En prime, l’OM aimerait bien négocier une part variable dépendant de la billetterie : « il serait moins pénalisant si le club rencontrait des difficultés sportives », explique à l’Express Cédric Dufoix. La mairie, qui devra régler Bouygues quoi qu’il arrive, épongera…

Mais le plus savoureux risque d’être la bataille pour la gestion de l’équipement. « Je ne serais pas le maire qui privatisera le Vélodrome », plastronne régulièrement Jean-Claude Gaudin. Une manière également de justifier le refus passé d’un recours au bail emphytéotique. Sauf que dans le système du partenariat public-privé, on se demande quelle est au juste la place du public. Entretien, gardiennage, énergie : c’est Bouygues qui devrait se charger de tout cela. Idem pour les manifestations organisées lorsque l’OM ne jouera pas, dont le géant du BTP compte tirer 12 millions par an. « Qui organisera les grandes rencontre de rugby par exemple ? Argy (secrétaire général de FO-Territoriaux, ndlr) les veut pour la régie, Arema et la ville tournent autour du pot… Et la pelouse ? C’est sacré. FO est prêt à se battre pour qu’elle reste dans le pré carré des jardiniers municipaux ! » Sans parler des kermesses dont le maire est friand. C’est parti pour 35 ans de chamailleries…

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