[Radio] “Sans la culture, on ne pourra pas combattre la violence”

[Radio] “Sans la culture, on ne pourra pas combattre la violence”

Il est un peu fébrile avant de démarrer, choisit chacun de ses mots, met en valeur le travail des autres avant de parler de lui. Redwane Rajel rayonne de cette passion pour le théâtre qu’il a découvert derrière les barreaux du centre pénitentiaire du Pontet. Mais s’applique à conserver beaucoup de sobriété et de modestie dans ses propos. Conscient que les faits qui l’ont fait entrer en détention – la mort d’un homme en 2013 pour laquelle il avait plaidé la légitime défense  – ne le quitteront jamais totalement. Il semble aussi un peu incrédule devant toutes ces pointures de l’art dramatique qui lui ont tendu la main au cours des dernières années, à commencer par Olivier Py et Joël Pommerat.

Derrière le micro de Radio Grenouille, interrogé par Michel Gairaud et Lisa Castelly, il parle volontiers d’engagement et de l’importance de la culture, qui lui a permis de se reconstruire et de retrouver du sens dans le chaos de l’incarcération. Mais aussi de ceux qui participent à son rayonnement, dans les quartiers de Marseille, avec des projets auxquels il s’associe, à l’Après M ou à Tour-Sainte. Des créations souvent collectives, même si c’est la préparation d’un seul-en-scène qui devrait marquer l’aboutissement de ce chemin de l’ombre à la lumière. Il le présentera cet été au festival d’Avignon, avant de le camper sur la scène des Bernardines durant la saison 2025-2026.