[Quiz] Éducation/Jeunesse : les candidats au tableau noir

[Quiz] Éducation/Jeunesse : les candidats au tableau noir

Difficile de dire que l'on ne fait pas de "l'avenir de nos enfants" une priorité. Quel candidat sensé s'y risquerait ? Personne bien entendu. Mais quelles connaissances ont les candidats de la situation des tout-petits et des un-peu-plus-grands dans la ville ? Quatre d'entre eux ont accepté de se soumettre à nos questions. Adjointe aux écoles sortante désignée par l'UMP, Danielle Casanova, partait bien sûr avec un petit avantage sur Samy Joshua (Front de gauche), Annie Lévy-Mozziconacci (PS-EELV) et Sébastien Barles (Changer la donne). Le FN lui n'a pas pris le risque de répondre. On vous laisse découvrir le résultat.

Bien sûr, ne pas connaître le nombre d'écoles dans la ville, le prix d'un ticket de cantine ou l'existence des relais assistantes maternelles (RAM) n'est en soi pas une faute impardonnable. Mais ces thèmes racontent tous un aspect de la politique municipale. Ces RAM, disposés en cinq endroits de la ville, constituent, comme le résume la Ville, "un service aux parents, aux assistants maternels, et aux candidats à l’agrément pour améliorer la qualité de l’accueil à domicile des jeunes enfants". Mais si un mode de garde individuel peut être aussi un choix de vie, leur présence marque le retard brut, comme comparé, en termes de places en crèche disponibles pour les bambins.

Pour leur minute de libre expression, nous avons demandé aux candidats de se concentrer sur les questions éducatives. Les prises de parole permettent de dégager pour chacun une ligne claire. Le représentant de Pape Diouf privilégie la construction d'écoles, le colistier de Jean-Marc Coppola la remunicipalisation des cantines scolaires, la tête de liste dans les 6e et 8e arrondissements aux côtés de Patrick Mennucci sur les temps périéducatifs et périscolaires. Quant à Danielle Casanova, elle joue bien sûr sur la continuité avec un plan école réussite 2 pour accélérer la rénovation des écoles.

Quels que soient les hommes et les femmes en responsabilité après ce scrutin, la question des rythmes scolaires sera à traiter immédiatement. Après un travail préparatoire mené par Catherine Chantelot, adjointe à l'animation et Danielle Casanova, la municipalité sortante a commandé un audit au cabinet KPMG pour mieux cerner les acteurs de terrain susceptibles d'intervenir. Si elle est reconduite, elle proposera en premier lieu aux enseignants volontaires de dispenser trois quarts d'heure de soutien scolaire chaque soir aux enfants ainsi que le maintien des activités périscolaires déjà existantes.

Au PS, sous la houlette d'Annie Lévy-Mozziconacci, on a établi une contre-programmation. Exit les trois quarts d'heure quotidien pourtant validés par l'inspection académique : s'ils gagnent, les socialistes réclameront deux plages d'une heure et demi hebdomadaire. Celles-ci seraient alors proposées en alternance selon les secteurs afin de pouvoir employer moins d'animateurs sur plus de temps de travail. Mais elle reprend la priorité donnée à la participation d'enseignants volontaires mis en avant par l'équipe Gaudin pour "une aide aux devoirs".

Gaudin veut construire cinq nouvelles écoles

Jean-Marc Coppola estime qu'il est encore temps de demander au gouvernement de repousser la mise en place de la réforme pour mettre en place "une nécessaire concertation avec les acteurs de terrain". Quant à Pape Diouf, il ne traite pas immédiatement la question mais prône un premier conseil municipal consacré à l'école qui y consacrerait un budget d'urgence de 30 millions d'euros.

De manière générale, l'opposition municipale actuelle estime que les efforts en terme d'éducation sont jusqu'à présent insuffisants. Cela rejoint les critiques du ministre de l'Education nationale Vincent Peillon qui expliquait en fin d'année dernière que le budget marseillais était égal à celui de Toulouse alors que la ville compte le double d'élèves. Certes, Jean-Claude Gaudin promet la construction d'écoles primaires "à la Belle de Mai, à la Capelette, au Rouet, à Sainte-Marthe et à Michelet" et vante "un objectif d'ouverture de 200 classes" qui résulte avant tout d'un choix ministériel. Mais cela intervient tardivement quand on regarde par exemple la pénurie actuelle d'établissements dans le centre-ville. Les trois autres candidats prévoient tous l'embauche de personnel supplémentaire pour encadrer les enfants quand Jean-Claude Gaudin renvoie toujours ses contempteurs aux "150 millions d'euros" annuels consacrés à l'école. Éternel dialogue de sourds.