Quel maire serez-vous, Christophe Masse ?

Quel maire serez-vous, Christophe Masse ?

Pas de grand meeting au programme du candidat Masse. Vendredi, le nouveau prétendant à la primaire socialiste rassemble les journalistes pour une "conférence de presse publique" au square Manouchian. Un double symbole pour celui dont le père et grand-père ont été élus et réélus dans un quartier où les Marseillais d'origine arménienne sont nombreux et dont il a fait sa terre d'élections – gagnées et perdues – à leur suite. Missak Manouchian, symbole aussi d'un ancrage à gauche, affirmé par la référence au résistant communiste, pour un candidat que l'on classe plus volontiers à la droite de son parti, parmi les partisans d'une gauche décomplexée notamment sur les questions d'ordre et de sécurité.

Situé à proximité du Pharo, le square en question est loin d'afficher les dimensions d'une salle du parc Chanot. Peut-être parce qu'il n'a pas forcément besoin de battre le rappel des troupes citoyennes et militantes lui qui annonce d'ores et déjà avoir "atteint le cap des parrainages nécessaires à [s]a candidature aux primaires socialistes" avant la date de clôture du 10 juillet prochain. Il peut donc tranquillement avancer les pions de son projet "moderne, dynamique et ambitieux" bâti sur "les grands axes" qu'il souhaite développer mais aussi "une méthode" et "une vision", en comptant sur les médias pour les relayer.

"Je parle avec tout le monde"

Quand on l'interroge plus au fond sur les grandes thématiques et les idées qu'il compte défendre au cours "du grand moment de démocratie" qu'il appelle de ses voeux, il dessine trois axes majeurs autour du développement économique, du cadre de vie et de la sécurité. Il ne fait pas du changement de gouvernance son socle fondateur, à la différence de Marie-Arlette Carlotti. Comme Eugène Caselli, il défend l'esprit de consensus et de dialogue, lui "qui parle avec tout le monde", y compris Jean-Noël Guérini dont il est un vice-président actif au conseil général. C'est la méthode qu'il a mise en avant lors de son court mandat de président du groupe socialiste au conseil municipal. Rarement dans le combat frontal, il y a voulu mettre en avant une opposition constructive à la politique menée par le maire de Marseille, au risque de perdre en vigueur oratoire.

Dans le portrait de maire qu'il esquisse de lui-même, Christophe Masse décrit un "maire VRP" qui défend sa ville sur tout les fronts. Un maire au mandat unique, occupée à bâtir une "capitale" à la fois "phare de la Méditerranée" et qui a repris sa pleine place "dans le concert européen". Un maire capable d'aller défendre sa ville à Bruxelles où, heureux hasard, il est allé récemment en voyages d'études. Un maire qui pousse la porte des ministères et fait du benchmarking avec Gênes et Barcelone. "En lien, bien sûr avec la métropole, cette entité qui est en train d'être constituée", ajoute-t-il. Une position métropolitaine légèrement différente de celle qui lui avait servi de mot d'ordre pétitionnaire, en janvier dernier, à l'encontre de son président de groupe au conseil municipal et adversaire des primaires, Patrick Mennucci.

Ordre "avec un O majuscule"

Son deuxième axe de campagne concerne les enjeux du cadre de vie et d'urbanisation, rassemblée sous le slogan "vivre Marseille ensemble". Il y rassemble toutes les questions liées au logement et aux transports mais aussi aux équipements publics d'éducation, d'accueil de la petite enfance, de sports et de culture. Il plaide pour la mise en place d'un "office municipal de l'urbanisation" qui doit justement veiller à ce que ces équipements maillent l'ensemble du territoire et invalider les projets immobiliers pour lesquels une étude d'impact sera demandée avant toute délivrance de permis de construire. "Parce qu'il faut aussi le courage politique de s'opposer aux promoteurs".

Enfin il martèle son ambition sécuritaire en "homme d'ordre avec un O majuscule" comme il se définit lui-même. "Ce n'est pas un gros mot, la sécurité, ce n'est pas restrictif. Il faut que les Marseillais s'y habituent". Il ne détaille pas plus avant ses propositions qui devraient sans nulle doute concerner le renforcement de la police municipale, la continuation de la vidéosurveillance et d'autres positions qu'il a eu l'occasion de formuler dans ses prises de parole répétées en conseil municipal. Sur ce thème comme sur d'autres, il se flatte d'une proximité avec le ministre de l'intérieur Manuel Valls et revendique un travail en partenariat avec l'Etat sur cette question régalienne.

Comme son ancien collègue des bancs de l'Assemblée, il met en avant son jeune âge, 49 ans, qui fait de lui "l'un des plus jeunes candidats à la primaire". Ce soir, il sera le deuxième candidat à la primaire au chat Marsactu à partir de 18 heures. A lui de défendre ses idées, à vous de lui poser les questions que vous voudrez, dès maintenant.

Retrouvez à la page suivante, les questions laissées en suspens à l'issue du chat.