Quand Montebourg prend le train, c'est le oaï à Saint-Charles
Quand Montebourg prend le train, c'est le oaï à Saint-Charles
Curieux spectacle sur les quais de la gare Saint-Charles : la nef résonne de cornes de brume. Deux cent manifestants qui agitent des drapeaux colorés. Les marins CGT de la SNCM sont là mais ils attendent sagement le ministre du redressement productif venu à Marseille et qui doit visiter ici le train de l'industrie. Une fois n'est pas coutume, ce ne sont pas eux qui butent contre les cuirasses de CRS.
Comme à Lyon la semaine dernière, les anti-mariage pour tous ont décidé de perturber la visite du train de l'industrie par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. Visiblement, c'est la nouvelle technique de guerilla urbaine mise en place par les artisans de la "manif pour tous". La conseillère municipale UMP, Catherine Giner est de la partie : "Cela s'est fait en quelques jours, très spontanément, par téléphone et par textos. Et nous le ferons à chaque visite ministérielle tant que nous ne serons pas entendus. Nous sommes censés vivre dans un pays démocratique et ce que nous vivons est un déni de démocratie".
Forcément, les marins CGT n'aiment pas trop se faire voler la vedette par les manifestants qui sont contre les "homos et les communistes". Du coup, quand certains jeunes à la nuque rasée tentent de jouer les bordures pour se rapprocher du quai où patiente le train de l'industrie, cela frotte.
Finalement, les CRS commencent à repousser en douceur les jeunes manifestants qui s'affaissent en sit in. Un cordon de sécurité s'entrouvre pour accueillir le ministre et son aréopage. A l'entrée du quai, les marins de la SNCM se regroupent façon tortue romaine et entourent le ministre pris dans le moulon. La conversation est inaudible. Mais Yann Pantel, syndicaliste CGT résume son propos dans cette vidéo.
Après commence le cirque médiatique habituel que l'on peut schématiser à une forme de casse-tête chinois. Comment faire entrer un ministre et les vingt personnes qui le suivent dans un train, par essence long et étroit, en compagnie de trente journalistes qui veulent tous la même chose : photographier, filmer, interviewer le ministre qui, très tranquillement, l'air de rien serre les mains des représentants industriels et discute béton, électricité, nucléaire en répétant à l'envie "produisons français", "ça c'est le made in France", etc.
"Les bras m'en tombent"
Il arrive aussi que le ministre dise : "Les bras m'en tombent. Je n'ai pas de mots. Je ne pensais pas qu'on en était là". Mais c'est à propos des aveux de l'ancien ministre du budget, Jérôme Cahuzac, relayé dans la presse l'après-midi même. Un jeune chef d'entreprise qui s'est échappé de la manif pour tous pour glisser un mot au ministre, s'alarme de la situation économique : "J'ai rencontré une crêpière de La Seyne-sur-Mer. Elle avait fait 30 euros dans la journée. Les PME, les commerçants et artisans souffrent parce que les classes populaires ne consomment plus. Il faut faire quelque chose : sur les salaires ou le protectionnisme".
Arnaud Montebourg fait la moue : "Je suis d'accord sur le constat. C'est effarant. L'économie dégringole, même en Allemagne. En revanche, j'apporterai quelques nuances sur les solutions même si, sur le fond, nous sommes d'accord". Mais déjà un nouveau stand l'appelle la domotique façon ERDF. Et une nouvelle question de journaliste arrachée à la volée. Cette fois-ci, c'est à propos des salariés de Kem One, entreprise spécialisée dans l'industrie chimique et qui a été placée mercredi dernier en redressement judiciaire. Le ministre a pris le temps de recevoir les délégués syndicaux de l'usine de Lavéra en Préfecture l'après-midi même. Que pense-t-il de leur demande de nationalisation temporaire?
D'abord payer les fournisseurs
"Je suis au courant. Ils m'ont déjà fait part de leur demande. Mais il faut déjà régler l'urgent. Et l'urgence, c'est de trouver les financements pour la période d'observation de six mois. C'est à cette tâche, que mes services vont s'atteler au plus vite. Ensuite, on étudiera des solutions à plus long terme en regardant toute la filière en amont et en aval". Une phrase qui recoupe en grande partie, les propos des représentants syndicaux de Kem One, devant la préfecture à la sortie de la table-ronde.
Délégué central CGT, Didier Chaix : "D'abord il faut financer la période d'observation, il faut payer les fournisseurs, les salariés pour que l'usine continue de tourner. On a souvent l'image de la CGT poussant à la grève mais, pour nous, la meilleure façon de lutter est de continuer à travailler". Ensuite, le syndicaliste souhaite qu'une solution à long terme soit trouvée pour Kem One. "Nous avons des pistes pour une solution pérenne : par exemple, il nous faut un vapocraqueur. En vendant son pôle chimique à la découpe, Arkema nous a privé de notre principale matière première. Cela fait partie des investissements nécessaires".
S'ils ne veulent plus entendre parler de leur propriétaire américain Gary Klesh, en revanche, les salariés de Kem One aimeraient beaucoup que leurs anciens propriétaires Total et Arkema rendent des comptes. Ils l'ont fait savoir au ministre. Et, justement, Arkema faisait partie des grands groupes français qui trustent le train de l'industrie. Pas sûr qu'Arnaud Montebourg ait eu le temps de leur faire passer le message.
Commentaires
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On l’a vu à l’oeuvre depuis 1 an . Donc RAS.
Sa phrase fétiche est : “je suis au courant”.
On ne va donc pas passer la nuit à analyser cette journée ou, comme d’habitude, il n’a rien fait rien de concret sur les gros dossiers qui sont de son ressort.
BILAN de la journée :
POLITIQUE : 5/20
COMMUNICATION : 14/20
Adore parler aux journalistes pour faire du buzz.
Occupe l’espace par du vide. Maladie moderne.
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Mensonge sur la SNCM, mensonge sur les comptes de Cahuzac, mensonge sur le nombre de manifestants, mensonge sur les photos de la préfecture, mensonge sur toute la ligne. Et en prime on divise les français avec des lois à la c.. motivées par l’idéologie du “genre” un truc de riches tordus et détraqués.
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Le ministre aboie, le train passe…
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la seule question qui vaille:
Est-ce que Montebourg a un compte en Suisse.
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Les yeux dans les yeux je vous le dis : jamais je ne montebourg.
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En déplacement à Marseille, le ministre a plaidé pour la possibilité de votes de défiance envers des maires ou des présidents de collectivités locales. « La VIe République aurait dû conduire le président du conseil général des Bouches-du-Rhône à démissionner depuis bien longtemps », a-t-il affirmé.
Il dit parfois certaines choses vraies, n’est ce pas?
Bon, pour l’instant, cela n’a pas d’effet….
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