Procès des fausses procurations à gauche : “La majorité municipale fait le dos rond”
Ce mardi 8 octobre s'ouvre le procès des procurations recueillies de manière litigieuse au bénéfice de la liste de Samia Ghali dans les 15e et 16e arrondissements lors des municipales de 2020. Un rendez-vous judiciaire qui agite les élus de l'équipe aux manettes et pourrait avoir des conséquences sur les équilibres au sein de la majorité.
Procès des fausses procurations à gauche : “La majorité municipale fait le dos rond”
“Là, on regarde un peu le bout de nos souliers”, soupire un élu du Printemps marseillais. Le procès des procurations frauduleuses réalisées par les listes Les Républicains dans les 11/12 et 6/8 durant la campagne des élections municipales de 2020 est à peine refermé que la 6e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Marseille doit étudier un autre dossier brûlant. Celui des procurations, elles aussi recueillies en dehors du cadre légal, par des membres de la liste de Samia Ghali (Marseille avant tout), dans les 15e et 16e arrondissements lors de la même échéance électorale. Les débats se tiendront du 8 au 10 octobre prochains, à la caserne du Muy et sa salle de procès hors normes.
Dans les 15/16, une centaine de procus auraient ainsi été réalisées, en dehors de la présence d’un officier de police judiciaire à même de contrôler l’identité du mandant. Trois prévenus, dont deux élus de l’actuelle majorité municipale — Roland Cazzola et Marguerite Pasquini, colistiers de Samia Ghali — sont de ce fait renvoyés pour les chefs de faux dans un document administratif et usage, et de manœuvres frauduleuses tendant à l’exercice irrégulier d’un vote par procuration. Ce qui gêne évidemment aux entournures l’équipe aux manettes à la mairie.
Le message actuel du maire, c’est plutôt de nous inviter à faire bloc.
Une adjointe
Le sujet n’a pas été ouvertement abordé en réunion inter-groupe, qui rassemble chaque lundi des émissaires de tous les groupes composant la majorité, mais la question bruisse çà et là dans les couloirs de l’hôtel de ville. Même si aucun élu ne siégeant dans les rangs de la majorité ne désire l’évoquer de manière officielle. “Il n’y a pas eu de consignes passées sur ce point”, confirme une adjointe qui requiert l’anonymat et ajoute : “On reste groupés, on fait le dos rond.” Elle souligne que le procès intervient dans un contexte bien chahuté “après le choc des législatives”, “après l’attente interminable d’un Premier ministre” et que “le message actuel du maire, c’est plutôt de nous inviter à faire bloc”. Elle en convient : “Forcément, les élus du 15/16 serrent les fesses.”
“Personne n’a fait voter des mourants”
Au sein des différentes tendances de la majorité municipale, on s’emploie à mettre en perspective cette affaire avec celles de la droite. “Il ne s’agit pas de minimiser, mais dans le 15/16, ça n’a rien à voir avec ce qu’a fait la droite. Personne n’a fait voter des gens qui étaient mourants !”, rembobine une adjointe de premier plan. Un autre complète : “Bien sûr que ça renvoie à de vieilles pratiques. Mais ce n’est pas systémique comme dans le 11/12.”
On ne cogne donc pas à bras raccourcis contre les deux élus renvoyés. “De toute façon, dans cette histoire, Cazzola et Pasquini, qui sont d’ailleurs plutôt des élus sympas, ce sont des lampistes”, plaide un membre d’un groupe siégeant dans la majorité, d’ordinaire peu amène avec les ghalistes. Cette “solidarité”, Roland Cazzola dit la ressentir. Sur le fond du dossier — “des procurations sincères de la part de gens sincères”, affirme-t-il —, le conseiller municipal délégué à l’espace public réserve ses réponses pour le tribunal. Pour le reste, il explique qu’il “regrette cette affaire à laquelle [il] pense tous les jours depuis quatre ans”. Quant à son “impact politique” sur les troupes de gauche en exercice, il les tempère : “Je n’ai pas peur que cela rejaillisse sur notre action. Il me semble que chacun peut faire la part des choses. En tout cas, au sein de la majorité, personne ne me reproche quoi que ce soit.”
Le sparadrap du capitaine Haddock
Car il ne s’agirait pas que ce dossier vienne fragiliser la stabilité d’une majorité municipale régulièrement sujette aux turbulences entre ses groupes fondateurs. Comme Marguerite Pasquini, Roland Cazzola a, très brièvement, été adjoint à la première maire de la mandature, Michèle Rubirola. En décembre 2020, en raison de ce dossier des procurations frauduleuses, les deux élus perdent leur statut d’adjoint, mais gardent des délégations en tant que conseillers municipaux délégués. Ça n’a l’air de rien sur le papier, mais Samia Ghali perd alors une once de poids et d’influence dans l’assemblée. Autant dire qu’une condamnation éventuelle de Roland Cazzola et Marguerite Pasquini pèserait aussi sur les négociations à venir dans la — encore longue — route vers les municipales de 2026.
Un adjoint brandit le souvenir de l’interview accordée par la maire Michèle Rubirola à La Provence en juillet 2020, alors que l’affaire vient d’éclater : “La ligne rouge, c’est l’exemplarité. Alors, si un élu est mis en examen, oui, la ligne rouge est franchie. Aucun élu ne doit faire preuve d’une quelconque faute d’exemplarité.” Une conseillère municipale souffle : “On attend que Payan soit sur la même ligne. Mais c’est un homme de droit, j’ai confiance en lui”. Comment une condamnation, notamment une peine d’inéligibilité, viendrait-elle se répercuter sur le gouvernement municipal ?
“Certains pensent que d’une certaine façon, ça pourrait rebattre les cartes”, anticipe-t-on dans les rangs de la majorité. Manière d’imaginer que pourrait surgir, alors, un autre rapport de force entre les troupes de Samia Ghali, le Printemps marseillais et le groupe Écologistes et pluriels. “L’accord avec Samia, c’est un peu le sparadrap du capitaine Haddock pour Payan. Le maire ne sait pas comment s’en débarrasser et il est bien emmerdé”, observe un élu. Reste à savoir si ce procès et son jugement joueront un rôle sur l’avenir du capitaine, de l’équipage et du vaisseau de la majorité municipale.
Commentaires
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Enfin nous y sommes
Si les deux élus sont déclarés inéligibles deux autres prendront leurs places (enfin bon quand on a un minimum d’honneur autant démissionner de suite)
Ghali est affaiblie pour 2026 et ne fera pas autant sa fière qu’en 2020. Fini ses porte-flingues habillés en noir qui voulaient obliger les commerçants d’afficher ses tracts électoraux à la caisse (véridique).
Mais bon comme pour la droite ce sont les seconds couteaux qui trinquent. Après Boyer, après Vassal, Ghali.
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Et dans les pratiques totalement condamnables on peut rappeler la descente d’individus dans le local de Saïd Ahamada, candidat LREM dans le 15-16, pour y dérober affiches et tracts. Certainement des soutiens trop enthousiastes d’un autre candidat qui ont agit sans que personne ne le sache.
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et oui, pas de quoi pavoiser.
“là on regarde un peu le bout de nos souliers”
“On reste groupés, on fait le dos rond.”
et ouais, pas fiers et c’est la moindre des choses.
même si ils semblent avoir échappé à l’ignominie, et à la pratique industrielle du 11-12, c’est quand même honteux.
il existe tellement d’autres moyens d’établir des procurations légales et honnêtes. c’est lamentable.
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Et puis les fausses procurations à gauche, c’est pour le bien commun. A peine un péché véniel, un peu comme les mensonges de charité. D’ailleurs, ne dit-on pas fausses procurations de droite et fausses procurations à gauche, comme si elles se trouvaient là par hasard, oh! c’est ballot !
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Quand les fausses procès profitent à la gauche, c’est des fausses procès de gauche, et quand les fausses procès profitent à la droite, ce sont des fausses procès de droite. Là dessus il n’y a pas de quoi discuter.
Quant à votre fantasme du “bien commun”, on nous le laisse bien volontiers. Une faute de ce niveau mérite sanction, point.
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Oh non patafanari moi je ne le dis pas comme ça !
C’est pour moi un délit dans tous les cas à droite à gauche et même au centre droit !!
Par contre je suis consterné de l’attitude de vassal ravier Ghali Boyer….. Du genre “moi pas savoir -pas avoir vu”….. C’est complètement honteux
Alors je veux bien qu’on applique la proportionnalite des peines, mais leur condamnation reste un impératif
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Quel argument magnifique à gauche.Sommes pourris mais moins qu’à droite. Faire la part des choses dit un élu entre cette affaire et notre action .La belle affaire pour ces gens et plus particulièrement pour le socialiste qui dirigeait l’opposition à la la gaudinie à l’époque et qui perorait en conseil municipal qu’avec lui les pratiques gaudinesques disparaitraient. Les pratiques de la gaudinie perdurent avec le PM ,ni plus ni moins.Culture et pratiques politiques locales sans doute.Il est vrai que les enfants de Guerini n’ont rien à envier à ceux de Gaudin.
On le constate malheureusement avec ces saloperies de fausses procurations.
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Point de vue “enfant de Guerini” la fille ainée et héritière est quand même Ghali
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Ouais enfin…si tout est illégal et scandaleux, et j’espère qu’ils seront condamnés, reste que faire voter des grabataire contre leur propre conviction est en plus infâme ! Donc oui il y a une graduation morale !
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Une fois de plus, si l’on fait un pas de côté, cette affaire tout aussi condamnable moralement et politiquement que les procurations de droite (l’extorsion de leur vote à des personnes âgées dépendantes en moins) montre le caractère nuisible du mode de scrutin PLM. Mme Ghali ne serait pas là faiseuse de roi qu’elle a été en 2020 sans celui-ci : elle ne pèse rien à l’échelle de la ville. Elle s’est constitué un petit fief, manifestement pas toujours à la régulière, et on se passerait volontiers de ses “services”.
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Et oui Ghali est bien là fille de son “papa” Guerini et Vassal est bien la fille de son “papa” Gaudin.
Il y a bien cousinage intellectuel dans les pratiques politiciennes.
Sans oublier ” Doudou” Payan.
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Au fait que devient Jean-Noël Guérini ?
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À mon avis il profite d’une retraite largement méritée.
Il est certainement chez lui installé confortablement avec son bracelet électronique peut-être….
Fin de l’histoire
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on peut le croiser rue neuve Sainte Catherine promener son chien Fiadone
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Faut se faire violence un peu plus chaque jour pour ne pas conclure arbitrairement “tous pourris”, surtout à Marseille.
Mais est-ce aux citoyens de se faire violence ?
Après tout nous sommes les électeurs, les sincères autant que les tricheurs qui ont bénéfice à fermer les yeux sur ce genre de pratiques. La question est donc vraiment ouverte, car le cadre légal (sanctions, etc.) exécutable par le pouvoir judiciaire ne peut pas tout résoudre.
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Oui je suis bien de votre avis
Nous avons un petit pouvoir certes limité mais pouvoir quand même avec notre bulletin de vote.
Le tout étant de savoir s’en servir.
Et en fonction de la ” qualité ” des candidats présentés …pas toujours évident de faire un choix éclairé et honnête
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Et ça sourient sur la photo, lamentable. Ghali comme presiosi c’est cuicui pour 2026, goodbye, 👋
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