Primaires PS : la chasse aux signatures est ouverte

Primaires PS : la chasse aux signatures est ouverte

Le ton se veut confiant mais certains signes ne trompent pas : il va y avoir du sport pour la haute autorité des primaires (HAP) à Marseille. Alors que les réunions internes se sont succédé cette semaine pour préciser l'organisation de l'exercice, également prévu à Aix-en-Provence, ses trois membres avaient convié la presse pour faire les présentations. Déjà dans la haute autorité des primaires pour la présidentielle, Jean-Pierre Mignard rempile, cette fois-ci au niveau local. Il est entouré de Jean-Pierre Deschamps – ancien référent de la HAP dans les Bouches-du-Rhône – et le petit nouveau du trio, Christian Lestournelle, ancien bâtonnier du barreau de Marseille.

Avec un sourire entendu, ils expliquent avoir déjà repéré les bureaux "sportifs" où leur intervention sera certainement requise pour surveiller le scrutin des 13 et 20 octobre. En octobre 2011, le vote s'était bien passé, faisant mentir la réputation des Bouches-du-Rhône, même si Allauch a failli faire figure de bastion d'incorrigibles. Mais s'agissant d'une élection locale où les personnalités sont bien plus liées à des logiques territoriales – féodales diront certains – le job risque d'être tout autre.

Ce n'est pas pour rien que la fédération socialiste est sous tutelle depuis mars : "On voulait éviter d'en avoir à appeler à la Cocoe", résumait à l'époque une membre du bureau national, faisant référence à la commission au coeur du psychodrame de l'élection à la présidence de l'UMP. Quelle est la mission et les prérogatives de la HAP ? Magnéto Esther :

Une limite a déjà été identifiée à cette obligation de "fraternité". Si la HAP a convenu d'étendre l'application de la charte éthique aux équipes de campagne des candidats. "Reste tous les partisans, qui interviennent sur les sites et les réseaux sociaux tout en se sentant parfaitement libres", admet Jean-Pierre Mignard. Comme Marsactu n'est pas le dernier lieu de la toile qui accueille des commentaires sans concessions, on voit très bien ce que ça peut donner. D'ailleurs les premiers grincements de dents de candidats parvenus à la HAP concernent cette question. La rustine proposée paraît bien dérisoire : "Ce sera aussi aux candidats d'appeler celles et ceux qui les soutiennent à se modérer".

1500 signatures requises

Mais pour l'instant, c'est surtout la première étape qui préoccupe les candidats : le sas des parrainages requis pour valider la liste des prétendants officiels. Dans un premier temps, les deux tuteurs Borgel et Fontanel avaient évoqué un dixième des militants socialistes et 1% du corps électoral, soit un peu plus de 4000 Marseillais, à collecter dès maintenant et à déposer entre le 1er et le 10 juillet.

Première nouvelle, il fallait en fait comprendre, ont appris depuis les candidats, un pour mille et non un pour cent. Soit, en clair, 500 parrainages. Puis, mercredi soir, "lors de la réunion du comité municipal d'organisation des primaires (CMOP), j'ai été un peu surpris de voir Alain Fontanel proposer 250 militants et 1500 citoyens", rapporte Hacen Boukhelifa. "Il nous reste 1 mois et demi, passer de 500 à 1500, ce n'est pas la même chose", ajoute celui qui ne se cache pas d'être "un petit candidat".

Finalement, la barre a été réduite à 1300, assortie d'une condition : seuls 25% pourront provenir d'un même secteur. "On souhaitait plutôt par arrondissement avec un minimum de 3 à 5% et un maximum de 10 à 15% mais on n'a pas été suivi", commente Yves Botton, directeur de campagne de Patrick Mennucci. Mais le plus difficile pour Hacen Boukhelifa, et d'autres "petits candidats", sera "indubitablement" de recueillir les 200 signatures de militants.

"On reste très flous"

Se pose en effet un enjeu qui perdurera pendant toute la campagne officielle : "Comment est-ce qu'on peut atteindre ces militants ?", interroge-t-il. La problématique est partagée par Ludovic Girard, directeur de cabinet de Samia Ghali, qui évoque "les liens avec les sections de certains élus", source d'accès privilégié aux listings. Plusieurs solutions ont été évoquées lors de la réunion du CMOP – mise à disposition des fichiers, envois de bulletins par la fédération elle-même, organisation au sein des sections de débats – mais rien n'a été tranché à ce jour.

"Pour le moment, à pratiquement un mois du dépôt des candidatures, je trouve qu'on reste très flous", déplore Joël Canicave, représentant de Marie-Arlette Carlotti lors de ces réunions. On n'a pas encore parlé des modalités du vote, où est-ce qu'il se fera, comment faire pour avoir un maximum de participation, qu'est-ce qu'on fait s'il y a une anomalie…" Même sentiment chez Ludovic Girard – "Désormais il faut être sur le détail, j'attends que la HAP et Solférino travaillent" – et Yves Botton – "La mise sous tutelle était la première étape indispensable, ça a été fait. Maintenant, on doit disposer des mêmes moyens".

Les membres de la HAP ont quelques embryons de réponse. Il y aurait par exemple beaucoup moins de bureaux de vote, un trentaine contre 80 en octobre 2011. Mais dans l'ensemble, beaucoup de réponses aux journalistes ont été éludée par la formule "la question mérite d'être posée". Exemple avec la tutelle – qui se limite pour l'instant stricto sensu au tandem Borgel/Fontanel et qui aurait peut-être besoin d'être renforcée – ou encore les listings de militants déjà évoqués :