Pour protéger les femmes en danger, la région soutient le business d’une élue

Enquête
le 26 Nov 2021
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Renaud Muselier a annoncé jeudi lancer un appel à projet pour soutenir des dispositifs d'alerte pour les femmes victimes de violences. Mais ce choix fait naître un conflit d'intérêts. Parmi les élus de la majorité se trouve la créatrice d'un concept de ce genre et elle compte bien candidater.

Renaud Muselier, le 25 novembre, lors des assises contre les violences faites aux femmes. (Photo : LC)
Renaud Muselier, le 25 novembre, lors des assises contre les violences faites aux femmes. (Photo : LC)

Renaud Muselier, le 25 novembre, lors des assises contre les violences faites aux femmes. (Photo : LC)

“Le bouton Monshérif, le président en a parlé tout à l’heure, qu’est-ce que c’est ?” Dans le grand hall du conseil régional, le sujet abordé est lourd, mais l’accroche utilisée par l’animatrice pour démarrer la première table ronde de la journée a de quoi surprendre. Lors de la journée d’“assises” consacrée par la collectivité ce jeudi à la question des violences faites aux femmes, le nom de cette marque reviendra régulièrement. Sans que personne indique, à aucun moment, que la créatrice de ce dispositif électronique d’alerte sous forme de bouton est Dominique Brogi, conseillère régionale déléguée à l’égalité femmes-hommes élue sur les listes de Renaud Muselier dans le Vaucluse en juin dernier. ...
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Commentaires

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  1. Pierre Guiard Pierre Guiard

    Sincèrement, je ne vois pas où est le souci, si l’on veut des gens de la société civile parmi les élus c’est le genre de souci qui arrive.
    À partir du moment où elle a pris la précaution d’être transparente je ne vois pas pourquoi l’on se priverait d’un outil bien français qui paye des impôts, au lieu de choisir des outils étrangers qui pour la plupart ne payent pas d’impôts en France.
    Fin de la polémique stupide !

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    • Zumbi Zumbi

      Vous êtes très clair : vous ne voyez pas où est le souci puisqu’il y en a un.

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  2. julijo julijo

    la question est : la fin justifie les moyens ?
    tout ça est très louable et ce dispositif est réellement un plus, certes.
    la loi appelle ça un conflit d’intérêt.
    la loi est-elle faite pour ces “gens-là”, qui élus, outrepassent allègrement les règles ?

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    • Calamity J Calamity J

      Le conflit d’intérêt, c’est si un élu est favorisé par rapport à une autre personne lambda (dans un appel d’offres par exemple). Du point de vue de la loi, s’il n’y a pas concurrence, il n’y a peut-être pas conflit d’intérêt?

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  3. Calamity J Calamity J

    Compliqué car oui, la Région va mettre en avant le projet d’une élue entrepreneuse dans un champ qui dépasse ses compétences (et en baissant ses subventions aux autres assos qui travaillent sur le même terrain? On veut des chiffres marsactu!) mais, en même temps, il s’agit d’un dossier (la protection des femmes en danger) dont toutes les institutions devraient se saisir: à titre personnel, je me félicite si mes impôts soutiennent ce projet. On ne peut pas comparer ce soutien à une entrepreneuse “solidaire” avec la scandaleuse enveloppe attribuée à Karine Le Marchand (malgré son aspect “promotion de l’écologie”). D’après vous: faudrait-il que cette élue démissionne pour éviter le conflit d’intérêt? Est-ce qu’elle ne fait pas son travail d’élue en usant de sa position pour faire avancer le bien commun, la chose publique? Pas évident de se positionner.

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  4. Manipulite Manipulite

    Cette conseillère régionale de la majorité Muselier défend une cause d’intérêt général tout à fait louable ; mais elle le fait en promouvant l’achat sur budget régional d’un dispositif dont la vente lui apporte un profit personnel. C’est grave au plan pénal et je ne parle pas des interrogations déontologiques au regard du statut de l’élue. La déontologue du conseil régional PACA regarde ailleurs ?
    En principe avec cette majorité il faut en effet regarder ce qui se cache de personnel derrière les grandes déclarations de principe. Merci Marsactu !

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    • Pierre Guiard Pierre Guiard

      Faux il faut lire l’article correctement

      #Des précautions juridique
      Dominique Brogi assure toutefois avoir pris les dispositions nécessaires avec la région, pour écarter le risque de conflit d’intérêts : “Aujourd’hui je suis une élue sans délégation de signature, je n’ai qu’un rôle informationnel”. “Dominique Brogi ne participera pas aux réunions de travail sur ce sujet et ne prendra pas part au vote”, nous confirme par écrit la région.

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  5. Patafanari Patafanari

    Une interrogation me turlupine. Est-ce qu’ils existent des dispositifs similaires pour les messieurs plus trop vaillants? Ou bien est-t-on sensé faire le shérif sois même en cas d’agression avec tous les risques que la riposte ne soit pas proportionnée à l’attaque.

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  6. Cyril JARNY Cyril JARNY

    La vraie question à se poser, me semble t-il, est est-ce que la Région aurait lancé un tel appel à projet s’il n’y avait pas eu ce dispositif d’une élue, plutôt que de financer des associations de terrain ?

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    • GlenRunciter GlenRunciter

      Disons que ce qui aiguise les soupçons, au fond, c’est que la Région s’apprête à financer un dispositif dans une domaine où elle n’est pas compétente…
      Ca, ajouté à la position particulière de cet élu, ça fait beaucoup.

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