Pour préserver la flore, le parc des Calanques veut restreindre l’accès au cap Croisette
Face à l'afflux de visiteurs et pour protéger une flore abîmée par des années de stationnement sauvage et de piétinements intempestifs, le parc national des Calanques a installé une barrière sur la route qui mène au cap Croisette. Si les représentants des habitants de ce bout du monde saluent l'initiative, ils s'alarment sur les modalités de fermeture.
La barrière DFCI posée par le parc national des Calanques le 8 juillet.(Photo: Elhia Pascal-Heilmann)
Dominant le village des Goudes, le cap Croisette et sa baie des singes forment un lieu prisé des Marseillais en vadrouille. Chaque été, le coin est envahi par des centaines de voitures et de promeneurs. Riverains, responsables des comités d’intérêt de quartier (CIQ) et autorités du parc national des Calanques tirent la sonnette d’alarme depuis de longues années quant aux répercussions de cette surfréquentation. Craignant un risque pour l’environnement ou pour la qualité de vie, ils semblent aller dans le sens d’une volonté de restriction d’accès. En ce sens, ce 8 juillet, une barrière a discrètement élu domicile à l’entrée de la calanque.
“L’objectif principal est la fermeture de l’accès au grand public, afin de requalifier et restaurer la flore et plus précisément l’astragale [plante grasse méditerranéenne, ndlr], mise en péril depuis des années par la circulation excessive”, justifie François Bland, le directeur du parc des Calanques qui est à l’initiative de cette installation. Outre le caractère environnemental de l’initiative, le cap Croisette est la propriété d’une société, la SCI des Goudes et le directeur rappelle que la parcelle est aujourd’hui “une zone de stationnement sauvage, qui constitue la violation d’un espace privé”. Mais si la volonté de protection de l’environnement et de réglementation est louable, sur place, les conditions de l’installation de cette barrière interrogent.
Décision “précipitée”
La fédération des CIQ du 8e arrondissement de Marseille a ainsi fait part de son incompréhension face à une décision qu’elle juge “précipitée”. Pour Guy Barotto, à la tête du CIQ de Callelongue-Marseilleveyre et président de la fédération des CIQ du 8e arrondissement, “on ne peut pas être contre le fait de fermer les Croisettes mais pas de cette manière.” Mis devant le fait accompli lors de la pose de la barrière, les différents représentants des CIQ du secteur s’inquiètent du manque de concertation. Si la barrière demeure pour le moment ouverte – malgré une signalétique d’interdiction de circulation motorisée également apposée – aucune modalité de fermeture n’a pour l’instant été étudiée.
“J’ai l’impression que ce projet est allé un peu vite en besogne. Avec un été aussi particulier que celui-ci, les gens du parc auraient pu attendre de gérer les aspects techniques”, regrette le président de la fédération des CIQ. Tout aussi circonspect, Jean-Claude Martin du CIQ des Goudes explique : “à la suite d’une réunion le 20 juillet on a fait suspendre la fermeture parce que rien n’a été fait en amont au niveau de la signalétique dans les Goudes, pas de parking alternatif alors que le village est déjà surchargé et aucun moyen de faire demi-tour une fois engagé.” Un “panneau” a bien été posé en amont. Prévenant de la fermeture de la route quelques mètres plus loin, la pancarte semble cependant provisoire.
“Une ribambelle d’acteurs”
Pour Michel Clerc du CIQ du cap Croisette, cette petite installation pourrait entraîner de gros changements. Il s’inquiète notamment de la pérennité de l’accès aux ayants-droits que sont les employés du restaurant de la Baie des singes, les membres du centre de plongée de l’UCPA et les riverains. Ce président de CIQ est actuellement en discussion avec le parc mais, “face à une ribambelle d’acteurs”, les tractations s’avèrent parfois complexes. Si le directeur du parc annonce pour sa part travailler de concert avec la métropole, celle-ci semble en retrait du dossier. “Nous avons donné l’autorisation ou en tout cas, on ne s’y est pas opposé. En temps normal, dans ce genre de sujet, c’est la mairie de secteur qui saisit la métropole sur demande des habitants, nous précise-t-on du côté de la collectivité. Parfois, il y a court-circuit dans ce cheminement et on ne peut pas intervenir directement. Mais dans cette période d’installation de la nouvelle municipalité, on ne peut pas leur reprocher de ne pas être au fait.” C’est pourtant à la métropole que revient les questions de voirie et de leur signalétique. Peu importe qui la saisit.
Par leurs échanges et réunions, le parc des Calanques et les riverains espèrent en tout cas sensibiliser les différents publics à “un usage plus respectueux de l’espace” et aspirent à redonner une nouvelle dynamique au lieu en y excluant la voiture. C’est l’espoir que nourrit le gérant de l’UCPA au cap Croisette qui confie être soulagé par la mise en place de cette barrière. Excédé par la présence continuelle de véhicules, il souhaite retrouver un peu de tranquillité pour former les jeunes plongeurs.
“Dès qu’on annonce et qu’on ferme quelque chose ici tout le monde se met les mains sur la tête, pourtant il y a du bénéfique dans cette mesure”, conçoit Jean-Claude Martin. En effet, si François Bland espère voir une fermeture actée avant la fin de l’été, il reconnaît que “ce n’est jamais simple quand on crée du changement et qu’on transforme les usages. D’autant plus qu’ici on est sur un secteur où les incivilités sont nombreuses, d’où l’importance de requalifier le site.”
Si le projet nécessite encore des ajustements, il fait forcément écho au projet de fermeture de l’accès au périmètre des Goudes. À l’agenda politique de la Ville et de la métropole depuis de nombreuses années, des ateliers de réflexions avaient aboutit à différentes propositions pour y parvenir en 2018. En 2014 un rapport de l’agence d’urbanisme de l’agglomération de Marseille (l’AGAM) préconisait déjà un plan d’action pour préserver l’espace par, entre autres, la restriction de l’accès. Le choix entre ces différentes propositions et l’application sont désormais mis en suspens par l’ouverture de la nouvelle mandature. La fermeture du cap Croisette, si elle aboutit, pourrait faire figure d’un premier petit pas sans voiture.
Commentaires
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Votre article est intéressant mais vous lire est très fatigant tant les fautes d’accord sont nombreuses …
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L’astragale est aussi joliment dénommée “coussin de belle-mère”
+ Massacre sur l’orthographe !!!
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article très intéressant et complet !
il va donc falloir réviser les demi-tours sur route étroite.
Ou prendre la navette maritime et de bonnes chaussures.👣
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Massacre sur l’orthographe ++
Désolé de s’arrêter sur l forme mais ça pique les yeux!
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Dommage de n’avoir pas prévu une relecture, les fautes d’orthographe ne sont malheureusement que trop nombreuses….
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Pour qu’un jour cette partie soit vraiment le parc des Calanques plutôt qu’un parc à voitures !
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Règlementer le stationnement quoi de plus légitime dans les missions d’un parc pour préserver l’environnement. Cependant le faire brutalement au plus haut de la saison de fréquentation et surtout sans mettre en œuvre des solutions alternatives alors que les discussions avec la ville et la métropole durent depuis des années sans que rien ne soit concrétisé correspond à une volonté manifeste de surenvenimer le point noir de la fréquentation des goudes. Au fait, Didier Réault n’est-il pas le président du parc?
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Merci pour vos retour sur l’article,
Nous sommes désolé pour la gène concernant l’orthographe. Nos articles sont relus avant publication mais parfois tard, quand notre petite équipe est bien fatiguée. Soyez assurés que nous avons à cœur d’améliorer la qualité de nos articles aussi sur la forme.
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Sait de la provocs ?
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“Nous avons donné l’autorisation ou en tout cas, on ne s’y est pas opposé.” On sent une grande maîtrise des dossiers à la métropole. La même métropole qui tente (déjà !) de rejeter la faute sur la mairie de secteur, je sens que cette petite musique va nous être jouée souvent !
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La métropole étant gérée par ceux-là même qui ont été battus à Marseille, on comprend son peu d’empressement à se saisir du dossier : Moraine et compagnie ont passé six ans, de 2014 à 2020, à s’efforcer de ne rien faire en expliquant que “c’est compliqué”. Six ans durant lesquels la situation ne s’est pas arrangée comme par miracle. Le rapport de l’AGAM cité en fin d’article a probablement servi à caler une armoire.
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Tant qu’on ne traite pas véritablement le problème d’accès en amont (pour moi dès la Pointe Rouge…) ce ne sont que des rustines pour cacher la misère. Rappelons la superbe avancée de notre feu Moraine sur le secteur, qui a bani la piste cyclable pour mieux balancer de la bagnole sur 2 voies…
Question : est-ce que ca a été décidé par la “présidence” du parc d’avant (le sujet de Vassal, notre célébrissime Didier Réault) et pour le coup, a-t-il perdu le poste depuis les élections ? Par ce qu’en matière de gestion du Parc (pfffff) et pour les accès aux calanques, sa seule action a été d’être incapable de régler le trafic de la route de la Gardiole (fermée désormais et dangereux +++) Re-pffffff
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le Parc donne l’impression d’être une entité totalement indépendante qui se préoccupe de la gestion de ses intérêts sans tenir compte du fait qu’il est inclus dans un ensemble de plus d’un million d’habitants qui parcourent et occupent cet espace depuis très longtemps et les seules réponses du Parc sont des interdictions chargent aux “autres” de gérer les situations ainsi créées
en ce qui concernent l’accès après les Goudes je crois me souvenir que la voie est privée ouverte à la circulation publique
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Le panneau et la barrière d’interdiction posés avant l’interdiction, mais restant du coup ouvert. Nouvelle originalité marseillaise.
Sinon c’est bien sympa de barrer là mais s’ils ne créent pas un demi-tour, ça va être la fête.
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De plus en plus, la devise du Parc semble être :”Ne venez pas chez nous”.
Interdiction… interdiction
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Ne venez pas chez chez nous en voiture c’est tout !!
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