"Pour Matta, la peinture a un pied dans l'architecture et un autre dans le rêve"

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le 13 Mar 2013
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"Pour Matta, la peinture a un pied dans l'architecture et un autre dans le rêve"
"Pour Matta, la peinture a un pied dans l'architecture et un autre dans le rêve"

"Pour Matta, la peinture a un pied dans l'architecture et un autre dans le rêve"

Pour l'année capitale, le musée Cantini a fait peau neuve. Il est même le premier des musées municipaux a avoir pris ses atours européens. Cet effort d'élégance était d'autant plus nécessaire que le musée historique de la Ville reçoit la première exposition picturale de l'année culturelle avec une rétrospective consacrée au peintre chilien Matta. C'est la directrice des musées, conservatrice de Cantini, Christine Poullain, qui est commissaire de cette expo.

Elle est aussi à l'origine du projet. "Matta est un artiste majeur du XXe siècle qui n'avait plus eu de grande exposition depuis celle du centre Georges Pompidou en 1985. Pour cette année de capitale européenne de la culture, il me semblait approprié de montrer une grande exposition de Matta". D'ailleurs, depuis 1985, le musée Cantini possède en ses collections une oeuvre que la commissaire considère comme "fondamentale". "C'est une oeuvre de 1950, au moment où il quitte les Etats-Unis et arrive en Europe. C'est un hommage au poète Federico Garcia Lorca, son ami. Pour tout cela, c'est une oeuvre importante".

A proprement parler, ce surréaliste naturel n'a pas de lien direct avec Marseille même si le mouvement auquel il faut affilié y a construit une partie de son histoire. "En 1940, 41, Marseille accueillait de nombreux réfugiés, artistes, savants et écrivains exilés de toute l'Europe qui étaient à Marseille dans l'attente de visas pour les Etats-Unis. Les surréalistes étaient nombreux autour d'André Breton. A l'époque, Matta était lui aussi à Paris mais avait réussi à quitter la France en passant par Bordeaux. Quand un certain nombre d'entre eux ont réussi à obtenir leur visa pour New-York, c'est Matta qui les a accueillis et qui les a introduits auprès des jeunes artistes qui deviendront les représentants de la nouvelle peinture américaine"

De Matta à Pollock

Le lien avec Marseille est donc celui d'une tête de pont entre la plus vieille ville de France et le nouveau monde, de "passeur" également entre le mouvement surréaliste et de jeunes peintres comme Jackson Pollock sur lesquels il aura une réelle influence. Le dernier des grands surréalistes a apporté "la liberté de l'inconscient, de l'automatisme à cette jeune peinture où le geste primera sur la détermination de la pensée, l'expressionnisme abstrait américain"

Elève de Le Corbusier à Paris à partir de 1934, lorsque Matta quitte son atelier pour se consacrer à l'art pictural "c'est un pied dans l'architecture et un pied dans le rêve". La peinture répondait en cela à un désir d'expression qui s'affiche sur des toiles immenses sur lesquelles il se laisse aller à de vraies narrations en images. Les 50 tableaux et 40 oeuvres graphiques retracent l'engagement à la fois corporel et politique du peintre chilien. "Même pour des toiles de dix mètres de long, il n'y a pas de dessin préparatoire sur la toile, pas d'ébauche. Il part comme ça. Son fils qui était présent à Marseille nous a même confié qu'il peignait sur les toiles qu'il déroulait au fur et à mesure. Comme un récit que l'on déroule".

Exposition Matta, au Musée Cantini, 19 rue Grignan, jusqu'au 19 mai, ouvert tous les jours sauf le lundi. En nocturne, le jeudi jusqu'à 22 heures.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Il convient d’aller découvrir la peinture magistrale de cet artiste mal connu du public!Ses toiles nous interpellent, bousculent nos schémas classiques de la peinture et c’est tant mieux!On découvre un peintre engagé dans son époque troublée par tant de conflits mais aussi du rêve, de l’imaginaire!
    La vidéo en fin de parcours nous révèle un homme simple, sensible au regard émerveillé!Alors,Merci au musée Cantini à Me Poulain et à son parcours Matta!J.M

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  2. Ericmazargues Ericmazargues

    Encore un article abondamment commenté, en particulier par tous ceux qui vont passer les mois à venir à bramer sur tous les tons : “il ne se passe rien à Marseille Provence 2013”, “c’est nul”, “et pourquoi y a pas de rap ?”.

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