Pour faire oublier les “chars russes”, Rubirola dégaine les vélos grenoblois

Actualité
le 12 Juin 2020
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Michèle Rubirola, candidate du Printemps marseillais, recevait jeudi la visite de soutien d'Éric Piolle, le maire de Grenoble qui fait figure de modèle de gestion municipale écologiste à gauche. Façon de répondre aux attaques venues de la droite, qui dénonce le "péril rouge" et les projets "irresponsables" du mouvement d'union de la gauche.

Pour faire oublier les “chars russes”, Rubirola dégaine les vélos grenoblois
Pour faire oublier les “chars russes”, Rubirola dégaine les vélos grenoblois

Pour faire oublier les “chars russes”, Rubirola dégaine les vélos grenoblois

Quand la veille, votre opposante dans la course à la mairie de Marseille promet une mise “sous tutelle financière” de la Ville si vous remportez l’élection, la visite d’une maire ami en passe d’être largement réélu, ne peut pas faire de mal. Michèle Rubirola recevait jeudi matin Éric Piolle, maire sortant de Grenoble, à la tête d’une coalition écolo-citoyenne depuis un mandat. Une visite quasi incontournable dans le programme du Printemps marseillais tant le Grenoblois fait figure de modèle de gestion municipale au sein de la gauche écologiste française. Mais aussi une séquence politique pensée pour répondre aux attaques de Martine Vassal.

La candidate LR a en effet multiplié les tirades promettant pas moins qu’un “hiver soviétique” sur la Canebière en cas d’élection du Printemps marseillais le 28 juin. Impossible de ne pas penser à la menace des “chars russes” brandie lors de l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981. Celle qui est aussi présidente du département et de la métropole a évoqué “les casseurs” ou dénoncé la main-mise de Jean-Luc Mélenchon sur le mouvement d’union de la gauche après qu’il a annoncé le soutenir – omettant au passage que les tentatives du chef de file de la FI n’ont pas franchement porté leurs fruits quand celui-ci a essayé de réunir la gauche marseillaise. Là encore, la visite d’une figure des écologistes, alliée localement à plusieurs partis dont la France insoumise, peut s’apparenter à une réponse à ce reproche : tenter se rapprocher du vert pour s’éloigner du rouge.

Péril rouge et vert

Bille en tête, Martine Vassal a en tout cas fait de cette menace de “péril rouge” un des éléments principaux de sa campagne d’entre-deux-tours, qui doit durer, rappelons-le, encore 16 jours. Par communiqué, elle fustigeait mercredi des “mesures irresponsables et populistes qui coûteront cher aux Marseillais” dans le programme de ses adversaires. Elle mettait encore en garde : “les petits propriétaires, la classe moyenne seront les premières victimes de leur conception de la société et la taxe foncière ne sera pas oubliée. Avec Mélenchon et Rubirola du Printemps Marseillais, soyez-en sûrs, nous subirons un hiver fiscal sibérien “. Ce à quoi Benoît Payan, l’un des porte-parole du Printemps marseillais et chef de l’opposition PS au conseil municipal n’a pas manqué de répondre sur Twitter : “Vous avez géré le budget de la ville comme des enfants de CM1, les finances sont dans le rouge, les impôts ont explosé, notre patrimoine dilapidé. Les magistrats financiers viennent de prendre votre gestion au vitriol…”

La stratégie d’attaquer le Printemps marseillais comme un mouvement “d’ultra-gauche” est en tout cas assumée dans les rangs de la droite locale. “C’est un sujet parce que les gens nous posent des questions, défend Sabine Bernasconi, candidate face à Sophie Camard dans les 1/7. Ils veulent savoir à qui ils ont affaire. Parmi les gens qui ont voté Printemps il y en a qui pensaient que c’étaient simplement des écolos.”

“Une ville se transforme lentement, mais…”

“Ce sont les mêmes discours qu’on a eu en 2014, mais aujourd’hui, rien ne s’est effondré [à Grenoble], sourit tranquillement Éric Piolle. On n’était pas un accident de l’histoire comme certains le disaient, mais la pointe avancée de l’histoire”. Le maire dauphinois déroule les grands principes de sa gestion municipale sous les yeux envieux de Michèle Rubirola et Benoît Payan, qui étaient à ses côtés lors d’un point presse organisé au Théâtre des Chartreux, devenu QG de la candidate. Quelques heurs plus tôt, son “amie” Michèle Rubirola lui faisait faire un tour des points noirs de la ville en matière d’écologie : pollution par les bateaux de croisières devant la Major, embouteillages sur le Jarret requalifié et menace d’installation d’un parking au niveau du parc Longchamp. Les échanges portent sur la place du vélo, grandissante à Grenoble, et sur l’espace laissé aux piétons.

Autant d’exemples qui n’empêchent pas Éric Piolle de partager son optimisme. “Pour la place des piétons, c’était pareil à Grenoble ! Quand on travaille sur la question de l’accessibilité, on travaille pour ceux qui ont le plus de difficultés, on travaille pour tous”, déroule-t-il. Son précepte : amener les électeurs vers l’écologie en leur expliquant que cela améliorera leurs conditions de vie du quotidien. “Une ville ça se transforme lentement, mais il faut mettre en avant les mesures qui peuvent améliorer la ville tout de suite et qui pavent la voie”, professe-t-il à ses émules. L’aisance oratoire de celui qui est entré tardivement en politique frappe, quand à ses côtés, Michèle Rubirola écoute avec admiration. Mais les Marseillais sont-ils aussi portés sur l’écologie que les Grenoblois quand ils ont élu Eric Piolle ? “Si les Marseillais ont placé Michèle en tête au premier tour c’est que cette effervescence est là”, veut croire le maire venu en soutien.

Retrouvez tous les résultats du premier tour ici.

La visite est aussi l’occasion pour les Verts marseillais autrefois éparpillés de sceller leur réconciliation autour d’une vedette écolo. Il y a là, évidemment Michèle Rubirola, suspendue d’EELV pour avoir rejoint le Printemps marseillais, Sophie Camard, passée chez les Insoumis en 2017, et bien sûr Sébastien Barles, qui menait la liste officielle du parti au premier tour. Ce dernier voit en Éric Piolle un “modèle à suivre”. “C’est un exemple en terme de bonne gestion et de transformation de la cité. Il a réussi a mener la bataille y compris sur le terrain de sa métropole”, note celui qui vise justement un siège métropolitain.

Se préparer au pouvoir

Les équipes du Printemps marseillais expliquent tabler actuellement sur la préparation des “cent premiers jours” de la future mandature, en cas de victoire le 28 juin. “On travaille aussi sur la rentrée et l’été marseillais, pour les petits qui ne partiront pas en vacances”, glisse Michèle Rubirola. D’autres groupes plancheraient sur le futur budget, en cours de préparation par l’entourage de Jean-Claude Gaudin, et qu’il faudra bien amender – reste à trouver comment.

Sur tous ces dossiers, le Printemps marseillais veut prouver qu’il serait en mesure de gérer la deuxième ville de France, quand récemment, le président de région LR Renaud Muselier dénonçait un mouvement “hétéroclite” et pas “capable de piloter une ville qui a besoin d’être redressée”. En off certaines chevilles ouvrières du Printemps s’inquiètent également du travail qui reste à abattre pour être prêt – sur fond de tensions internes régulières.

Mais face caméra, le discours reste optimiste. “On a de longs formats de discussion. Il faut penser une nouvelle architecture, s’inspirer de Paris, de Grenoble”, esquisse Sébastien Barles, par ailleurs familier du parlement européen où il a longtemps été attaché parlementaire. Selon lui, les candidatures d’agents commencent à arriver pour rejoindre les équipes d’une potentielle nouvelle municipalité. Il prévient tout de même, comme beaucoup de ses camarades du Printemps marseillais, qu’il ne s’agit pas de “brusquer” les agents déjà en place, et encore moins les syndicats.

Autant dire que les paroles d’Éric Piolle au théâtre des Chartreux tombaient à pic. “Prenez le temps de travailler la gouvernance en interne, se connaître, se faire accompagner, la prise de décision comment ça marche ? Qui on consulte ? Ça vaut la peine de prendre le temps'”, a-t-il insisté avant d’ajouter : “C’est une expérience humaine, nous, nous faisons d’ailleurs trois séminaires par an dans un centre aéré pour discuter et se retrouver”. Mais avant de partir en vacances ensemble, il faudra passer l’examen des urnes.

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Commentaires

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  1. LOU GABIAN LOU GABIAN

    je croyais que le problème sanitaire était le covid-19, pas la peste rouge

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  2. Karo Karo

    A choisir je préfère la peste rouge ou verte à la peste blanche promise par la reine de Provence !

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  3. ALAIN B ALAIN B

    Le discours de Mme VASSAL devrait être analyser par Clément VIKTOROVITCH qui nous expliquerait comment Mme VASSAL ne pouvant défendre son bilan et de plus voulant gérer dans la continuité de la politique de GAUDIN utilise un dérivatif qui étant absurde tellement il est gros que cela évite de parler des vrais problèmes de Marseille où elle serait en difficulté et dans l’impossible de défendre un bilan: logements, écoles, piscines sans compter dernièrement le burlesque des pistes pour vélos …..
    Il faut vraiment que cette équipe parte, elle laisse Marseille dans un état lamentable et je souhaite bon courage au PRINTEMPS MARSEILLAIS pour diriger la ville dans l’intérêt de tous les quartiers, avec la participation des habitants, des associations.

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  4. hugouf hugouf

    A tout baser sur l’écologisme et à se distancier de toute politique de gauche radicale, ils vont finir par faire le même score que barles au premier tour.

    N’oubliez pas d’où est né le parti et qui a voté pour vous au premier tour s’il vous plait.

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    • Assedix Assedix

      Forcément, dans un entre deux tours on peut se sentir frustré par des discours un peu convenus. Mais vous avez probablement remarqué que toute la stratégie de Vassal consiste justement à réduire son adversaire à la gauche radicale en ressortant de vieux clichés soviétiques.
      Il s’agit donc pour le PM de s’affranchir un peu de cette image pour élargir son électorat et parvenir à toucher des gens qui ne sont même pas forcément de gauche. Les voix de la gauche radicale sont probablement déjà acquise à Michèle Rubirola. Enfin, on peut l’espérer car une gauche radicale qui ferait la fine bouche au moment d’aller sanctionner les cadeaux monstrueux consentis à Vinci et Eiffage ou l’attribution du marché de l’eau n’aurait de « radicale » que le nom serait quand même sacrément timide avec son bulletin de vote. Etre radical, c’est savoir trancher, non?

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  5. Zumbi Zumbi

    Un vieux syndicaliste marseillais, qui s’est battu toute sa vie contre le clan defferrogaudinoFO sui verrouille l’administration municipale, à dit à un ami, cheville ouvrière du PM,”tu es sûr que tu veux y aller ? Ce que vous verrez du dedans est bien pire que ce que vous croyez”
    Pour ressusciter l’épouvantail stalinien il faut que l’héritière du clan ait bien peur de ce qu’on va trouver dans les placards… les nettoyeurs doivent être à l’oeuvre.
    Et lorsqu’on trouvera des bribes de la vérité ils hurleront au “procès de Moscou” !

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  6. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Eric Piolle n’est pas venu seul à Grenoble. Il avait été précédé par le maire Dubedout avec la parenthèse Carrignon qui malgré son incarcération- a quand même fait au moins 20% à Grenoble.
    Le problème c’est que le PM doit/peut être uni dans la gestion plutôt que dans les grandes idées. Comment voulez vous réunir des écolos, des communistes, des associatifs et des gens de bonnes volontés qui veulent que les équipes précédentes quittent le gouvernail? Tout simplement en les mettant au travail autour de thèmes fédérateurs comme la gestion et la ”praticité” en faisant participer les citoyens-contributeurs-votants réunis dans des comités de quartiers, d’arrondissements, que sais-je…!
    De plus la politique plombée par le clientélisme, le libéralisme et autres tares désespèrent les citoyens car c’est ce que veulent les ”élus” et autres experts de la droite macronienne. De toute façon j’irais voter PM au deuxième tour car faut que ça change à Marseille même si je suis conscient des limites des uns et des autres. Il y a trois métiers impossibles; gouverner, éduquer et soigner…! Alors demandons l’impossible, soyons réaliste…!!!

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  7. Pirate Pirate

    Un peu exaspérée par les commentaires de Barles sur les équipes municipales. Je suis moi même fonctionnaire, j’aspire de tout cœur à un changement mais pas d’être virée par des candidats opportunistes qui n’auront pas ramé avant… Rencontrez les gens, appuyez vous sur leur expérience et ne soyez pas condescendant.

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    • jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

      en faisant participer les citoyens-contributeurs-votants réunis dans des comités de quartiers, d’arrondissements, que sais-je…!

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  8. Pirate Pirate

    Un peu exaspérée par les commentaires de Barles sur les équipes municipales. Je suis moi même fonctionnaire, j’aspire de tout cœur à un changement mais pas d’être virée par des candidats opportunistes qui n’auront pas ramé avant… Rencontrez les gens, appuyez vous sur leur expérience et ne soyez pas condescendant.

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  9. GlenRunciter GlenRunciter

    Je pense qu’il faudra qu’il soient épaulés par des personnes avec un profil d’excellent gestionnaire. Le probleme risque fort d’etre au niveau des finances.

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  10. jasmin jasmin

    Le PM est un panier de crabes. Entre le chef de file, Rubirola, qui n’ose pas avoir une opinion parce que son numéro deux envahit l’espace et fume clope sur clope, stressé et agité, et les gens de tout horizon qui viennent profiter du pouvoir promis, on est effrayé avant même que ça commence, même quand on adore les écolos. Ca n’a pas l’air d’aller mieux en terme de calme et leadership chez Vassal, qui ne savait même pas qu’on faisait faire des fausses procurations à son profit. Même si elle ne ment pas, comment expliquer qu’elle n’était au courant de rien? Ils vont tous passer leur temps à régler des comptes pendant des mois parce qu’ils sont incompétents en leadership. Personne ne connait vraiment Rubirola. Elle est connue pour être incapable de prendre la parole en public, et quand elle parle, elle raconte des âneries. On dirait qu’on a sorti une marionnette du placard et tous les autres lui mettent des mots dans la bouche. C’est effrayant. Bon sang, il faut annuler le premier tour, c’est horrible ce qui nous arrive.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Jasmin, vous pensez vraiment qu’annuler le premier tour permettrait l’apparition spontanée de nouveaux candidats plus crédibles à la mairie? Il semble surtout que VOUS ne connaissiez ni Rubirola ni surtout le programme du PM et que vous vous arrêtiez à des on-dit (elle est connue surtout…) ou à des apparences (…fume clope sur clope, stressé et agité..). Si vous avez un peu de temps d’ici au 28 Juin, prenez connaissance du programme du PM https://printempsmarseillais.fr/notre-programme/ et ne vous arrêtez pas seulement aux capacités oratoires des candidats. Pour l’instant votre position sur le deuxième tour ne me semble pas très claire. Bien à vous

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