"Plus l'administrateur judiciaire intervient tôt, plus les chances sont importantes"

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le 17 Déc 2014
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"Plus l'administrateur judiciaire intervient tôt, plus les chances sont importantes"
"Plus l'administrateur judiciaire intervient tôt, plus les chances sont importantes"

"Plus l'administrateur judiciaire intervient tôt, plus les chances sont importantes"

La SNCM ? En redressement judiciaire. La Marseillaise ? En redressement judiciaire, tout comme Le Ravi. Le centre d'accueil des Baumettes ? En liquidation judiciaire. Et pour ces cas qui ont retenu l'attention des médias, combien d'autres ? "L'actualité a bien chargé nos études et malheureusement le contexte économique n'est pas encore très bon, confirme Vincent Gillibert, administrateur judiciaire dans l'un des trois cabinets des Bouches-du-Rhône. On parle beaucoup de la SNCM car c'est une entreprise très importante, le quotidien de notre métier ce sont plutôt des PME voire des petites entreprises".

C'est notamment le cas du secteur du BTP, touché par une chute de moitié du nombre de constructions au plan national. "Quand vous perdez près de 50% de votre chiffre d'affaires, vous faites face à des difficultés importantes." Les associations sont aussi nombreuses à se présenter au tribunal de grande instance dont elles dépendent. Elles subissent par ricochet la baisse des dotations de l'État aux collectivités locales, qui se transforme en coupes dans les subventions.

Emblématique, le cas de la SNCM pourrait aussi avoir un effet domino, notamment dans le secteur maritime. "C'est possible que le redressement judiciaire d'une entreprise de cette importance dans le milieu économique local puisse entraîner des défaillances en série. On ne peut pas encore en mesurer les effets à ce jour", commente-t-il. Car "l'un des principaux effets du redressement judiciaire c'est le gel des créances antérieures. Toutes les prestations, les livraisons effectuées avant l'ouverture sont gelées et le paiement en est interdit. Il s'agit de donner un souffle à l'entreprise, une deuxième chance dans sa période d'observation pour lui permettre de se redresser."

Les vertus de la prévention

Ceci dit, il tente de dédramatiser ces situations. "Il faut intégrer que cela fait partie de la vie d'une entreprise de connaître des difficultés à un moment donné", résume-t-il. "Nous ne sommes pas des croque-morts", ajoute-t-il hors antenne, réagissant à l'idée que le passage au tribunal de commerce serait "funeste". Tout dépend du moment où l'on tape à sa porte, explique-t-il en substance. "Plus on intervient tôt, plus les chances de succès sont importantes".

Avant la cessation de paiements, c'est-à-dire quand l'entreprise est encore en capacité de régler ses factures, les chances de survie sont plus solides. Les multiples procédures de prévention affichent, au niveau national, "une moyenne d'à peu près 80%". Une fois en cessation de paiements, on arrive à "50% de liquidation, dont l'arrêt total de l'activité, 25% de plan de redressement et 25% de plan de cession, où l'activité se poursuit mais avec un repreneur". C'est ce dernier scénario qu'espèrent aujourd'hui les salariés de La Marseillaise, avec un appel d'offres qui va être lancé incessamment par un confrère de Vincent Gillibert.

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Commentaires

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  1. Tresorier Tresorier

    Ayant travaille a la MEEF dans une autre region, il est clair que malgre la loi de 85 et ses reformessuccessives, le taux de liquidation des entreprises rentrant en procedure collective ne baisse pas, hors contzxte de la crise actuelle (2008 a ce jour).

    Les procedures de Sauvegarde ou de Mandat Ad hoc restent trop limitees voire tardives.

    On rentre alors dansles problemes politiques (SNCM,…) et surtout personnels du dirigeant de PME : attachement affectif , investissement personnel et financier, absence de recul,….

    Il appartient aux Tiers Dignes de Confiance (expertscomptables, banquiers, Banque de France, organismes de cotation privesstyle COFACE,…) de sensibiliser leurs interlocuteurs sur les risques a venir.

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