Écoles : 4,3 millions d’euros de travaux votés au prochain conseil
Si l'état des écoles avait monopolisé le conseil municipal de février, elle risque d'occuper également une grande partie de celui du 1er avril. Selon nos informations, la Ville s'apprête à faire voter une vague de délibérations pour des travaux dans 12 établissements. Derrière ces opérations, dont la facture dépasse les 4 millions d'euros, se trouve l'aveu d'installations vétustes et dégradées.
L'école Kallisté 1 est dite de style Pailleron car elle présente les mêmes charpentes métalliques que l'école détruite en 1973.
Des sanitaires “anciens et vétustes”, des “installations dégradées et souvent dysfonctionnelles”, des préfabriqués en dehors de toute norme. Ce constat et ces qualificatifs sévères n’émanent pas de la lettre ouverte d’une enseignante ni d’un dossier de Libération titré La honte de la République qui en reprend la teneur. Il s’agit d’un extrait d’une des nombreuses délibérations que la Ville soumettra au vote lors du prochain conseil municipal le 1er avril. Quinze rapports vont permettre de déclencher des travaux dans douze établissements. En additionnant l’ensemble, l’enveloppe allouée avoisine les 4,3 millions d’euros pour des travaux qui concernent à la fois la réfection de toitures dont l’étanchéité, voire la solidité est sujette à caution, la rénovation de sanitaires, des huisseries, de salles de cantine, la création de classes… une liste qui sonne comme l’aveu d’une urgence à agir.
Nous avons placé sur une carte la ville les travaux prévus et les écoles visées. Nous les avons croisés avec les témoignages reçus lors de notre enquête participative. Heureux hasard, la plupart des écoles visées faisaient l’objet de plaintes ou de remarques de parents d’élèves ou des enseignants. Coïncidence toujours, on y retrouve également pas mal d’établissements des quartiers Nord. Or, la maire des 15e et 16e arrondissements, Samia Ghali avait été très en pointe dans la polémique. Elle avait ainsi détourné le “Gaudin Tour” organisé par la Ville pour relativiser le constat sur l’état des écoles choisies par la mairie . Quelques-uns de ces établissements se retrouvent sur la liste.
Cet effort de la Ville concentré en un seul conseil s’apparente à un sérieux coup de collier. Le 8 février, lors du dernier conseil municipal, Jean-Claude Gaudin niait le constat dressé par la presse tout en annonçant le déblocage d’une enveloppe de 9 millions d’euros sur trois ans pour réaliser des travaux dans les écoles. En un seul conseil, il lâche ainsi la moitié de cette somme. Bien entendu, il serait fallacieux d’attribuer cette somme aux seuls travaux d’urgence.
Des études sur les écoles “type Pailleron”
Comme nous l’avions écrit, le budget actuel de rénovation tourne autour d’une vingtaine de millions d’euros par an à Marseille, avec des fluctuations conséquentes d’une année à l’autre. L’impression de coup de collier est renforcé par une délibération particulière. En effet, la délibération 83 prévoit la commande d’études de faisabilité financière et technique pour le remplacement d’une trentaine de groupes scolaires. Ceux-ci avaient particulièrement retenu l’attention lors de la visite des écoles, le 8 février dernier. Ces bâtiments à structure métallique sont encore qualifiés par le funeste qualificatif de “type Pailleron”. Ce terme fait référence à une rue parisienne où un établissement scolaire de ce type avait été détruit par un incendie dont la propagation rapide était due à ce mode de construction.
A lire également sur le sujet : [C’est mon data] À Marseille, deux fois moins de budget par élève qu’à Toulouse
Lors du Gaudin tour, le directeur général des services, Jean-Claude Gondard avait pointé “le puits sans fond et sans fin” du renouvellement de l’ensemble de ces groupes scolaires. Il estimait l’enveloppe globale nécessaire au remplacement des type Pailleron “entre 600 et 700 millions d’euros”. Celle-ci pourrait être étalée dans le temps en traitant dans un premier temps les “12 écoles les plus en mauvais état”. Parmi celles-ci, l’école Jean-Perrin où travaillait Charlotte Magri, l’enseignante dont la lettre ouverte, publiée sur Marsactu, a déclenché toute l’affaire.
Le rapport présenté au conseil municipal du 1er avril n’en est pas encore à lister les groupes scolaires concernés et ceux qui doivent faire l’objet de travaux prioritaires. Il pointe tout de même l’état général problématique de ce parc dont la “difficile évolution et adaptation dans le temps rend impératif l’examen d’une opération globale visant à leur reconstruction dans des modèles plus souples et adaptés aux nouveaux modes scolaires”. En clair : ils s’agit bien de remplacer ces établissements déjà sécurisés et placés sous haute surveillance.
Le privé au secours de la Ville ?
Tout l’enjeu est de trouver un plan de rénovation qui n’obère pas les comptes de la Ville. En effet, si l’État a promis de débloquer des fonds d’urgence pour les écoles les plus délabrées des quartiers prioritaires, il n’aidera qu’à la marge la Ville dans le remplacement d’une part importante de son patrimoine. La Ville est donc seule compétente même si elle pourra bénéficier des aides ponctuelles des autres collectivités locales. La présidente du conseil départemental et adjointe au maire en charge du développement des relations avec les collectivités, Martine Vassal, a déjà annoncé que son institution ferait un geste en ce sens.
En la matière, la seule piste esquissée par la Ville consiste à recourir à une nouvelle forme de partenariat public-privé en recourant à des entreprises qui rénoveraient les écoles contre le versement d’un loyer annuel étalé sur plusieurs dizaines d’années. Contrairement au Vélodrome, on espère que le coût du remboursement ne sera pas dépendant des bons résultats de ses occupants.
Benoît Gilles et Clémentine Vaysse
Commentaires
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Avez-vous une petite liste des “incidents” qui se sont produits ces 10 dernières années sur des écoles, du type “le plafond qui s’était écroulé en février 2015 dans une école du 3ème arrondissement … heureusement les enfants étaient encore un étage dessous !” ?
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De bonnes conditions d’éducation pour tous les petits Marseillais, “un puits sans fond et sans fin” ? Quel aveu de la gérontocratie au pouvoir dans cette ville !
Il serait intéressant par ailleurs de connaître le montant des subventions accordées aux établissements privés (qui ne sont pas des puits sans fond, eux).
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c’est quoi cette histoire de loyer à payer sur plusieurs dizaines d’années ???
mais c’est quoi cette gestion municipale ?
l’équipe municipale va appeler à la rescousse ses entreprises favorites veolia, vinci, bouygues immobilier qui vont encore une fois s’en mettre plein les fouilles ?
les écoles n’appartiendront plus à la ville, mais aux entreprises ???
question annexe : aura-t-on le droit, si les travaux sont mal fait, de ne pas payer le “loyer” ? que se passera -t-il si “on” ne paye pas le loyer ? les instit, les tatas et les enfants, à la rue ?
( pour le nouveau tunnel, schloesing, là on a les sous ?)
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L’absence de métropole et de richesse partagée oblige Marseille à mendier des budgets au Conseil Général, et à surendetter les marseillais auprès des vampires prêteurs sur gage du btp pour abriter ses écoliers…
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La ville est pauvre et aussi mal gérée.
Pendant que des communes qui n’acceptent que les riches et qui percoivent les recettesfiscales d’entreprises venues de Marseille ou induites par Marseille ne savent plus quoi faire de leur argent, la mairie prevoit de nous endetter encore plus pour boucler les fins de mois. Et le CG 13 de Guerini qui subventionnait les communes riches et ne donnait rien a Marseille !!! Et l’ex MPM qui refilait aussi le pognon aux communes riches de banlieue et rien a Marseille !!!
On paye la pauvrete de la ville, la mauvaise gestion de nos maires successifs, mais aussi l’egoisme et les segregations sociale et ethnique des communes debanlieue.
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J’aime bien la photo, de chez soi à l’école, on est empilé de la même façon.
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Dans le 3ème arrondissement plus de 6000 nouveaux logements vont être mis en vente ou en location mais malheureusement les services publics ne suivent pas et en particulier la construction des écoles.
Dans le 3ème des préfabriqués à la caserne BUGEAUD et quelques classes supplémentaires à l’école RUFFI dans 2 ou 3 ans.
Les écoles à la caserne du Muy, Montalieu Extension, Docks lilbres 2 sont prévues en moyen/long terme mais nous savons ce que cela veut dire.
Les écoles DOCKS Libres, maternelle Félix Pyat, ilot Pelletant-ZAC Saint Charles, Friches de la Belle de Mai sont abandonnées (ou différées)
La rénovation du collège de Versailles a été abandonnée (alors qu’il y avait eu plusieurs réunions avec les élus) et maintenant on parle d’une reconstruction… mais quand !!
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