La petite histoire associative qui souligne le divorce Guérini-Narducci
Au Département, Lisette Narducci s'est opposée à l'attribution d'une subvention pour un évènement culturel dans son quartier. L'association qui le portait est présidée par un de ses anciens adjoints aujourd'hui en disgrâce. Ce dernier est resté proche de Jean-Noël Guérini avec qui la maire de secteur a rompu.
La petite histoire associative qui souligne le divorce Guérini-Narducci
Le département comme d’autres institutions a sa boîte noire, une assemblée délibérante où la presse comme le public ne peuvent pénétrer. La commission permanente est une reproduction à l’identique de l’assemblée départementale mais à huis-clos. Les décisions qui y sont prises n’arrivent aux médias qu’au compte-goutte.
C’est à cette aune qu’il faut lire les multiples échos arrivés à Marsactu d’une sortie incisive de la conseillère départementale et maire des 2e et 3e arrondissements Lisette Narducci. Au début du mois, lors d’une réunion de cette commission permanente, l’élue du parti radical de gauche s’est élevée contre une subvention associative d’un montant de 4000 euros pour un rendez-vous culturel dans le quartier du Panier.
Un élu de secteur dans le viseur
L’association Festiv’Panier qui se présente comme le comité des fêtes du quartier souhaite proposer avec le financement du département une exposition urbaine avec des portraits en peinture de personnalités marseillaises. Exposées pendant un mois en extérieur, les œuvres seraient ensuite vendues aux enchères au profit d’une association caritative. Elle avait été approuvée par la vice-présidente aux associations Solange Biaggi (Les Républicains), celle-la même qui en 2014 avait fusionné ses listes de droite avec celles de Narducci pour emporter le secteur tout en permettant à cette dernière de rester maire. Aujourd’hui, Solange Biaggi est par ailleurs candidate aux législatives dans une circonscription englobant le quartier du Panier. Mais Lisette Narducci a dit non et Martine Vassal a accepté de retirer (provisoirement ?) le rapport.
Lisette Narducci confirme son intervention : “J’ai interpellé la présidente du département sur cette subvention lors de la conférence des présidents [elle y représente le groupe des élus indépendants]. Pour moi, cela fait partie du rôle de l’élu que d’être comptable des subventions versées sur son territoire. C’était d’ailleurs la consigne de la présidente en début de mandat. Dans ce cas précis, il s’agissait d’une association créée en avril à qui l’on versait une subvention. Cela m’a gêné alors que des associations qui travaillent dans le quartier depuis longtemps voient leur subvention supprimées ou réduites drastiquement.”
“Conflit d’intérêts”
Voilà pour la raison officielle mais c’est une histoire bien plus politique qui se joue en sous-main. Le président de cette association est un élu des 2e et 3e arrondissements, Stéphane Rasca à qui Narducci a en juin 2015 retiré le rang d’adjoint d’arrondissements. Depuis, les deux élus sont fâchés. Soutien indéfectible de Jean-Noël Guérini lorsqu’il était président du département malgré les mises en examen, élue en binôme avec lui en 2015, Lisette Narducci ajoute une dimension éthique à son refus : “Cet homme est un élu et en plus, un fonctionnaire du département, ça faisait conflit d’intérêts.” Solange Biaggi ne s’attarde pas sur le sujet pour l’heure : “Elle m’a demandé des précisions sur cette association. Je lui répondrai au conseil départemental.”
La rupture est donc consommée. Derrière Rasca, membre du bureau de Force du 13, c’est même avec le patron de ce mouvement, le toujours sénateur Jean-Noël Guérini, que Lisette Narducci a rompu. “Aujourd’hui, je n’ai plus de lien avec Jean-Noël Guérini, chacun mène son chemin. Nous avons eu un désaccord profond – mais pas politique – après les élections départementales.” Jean-Noël Guérini n’a pas souhaité répondre à nos questions, Stéphane Rasca se charge volontiers de la riposte brutale. “Elle a oublié que pendant des années, elle a mangé avec Jean-Noël Guérini et maintenant qu’il n’y a plus rien, elle s’en va”, tacle-t-il.
Voilà pour le cadre politique à huit mois des législatives. Comme en 2012 – elle avait échoué à se qualifier au second tour – Lisette Narducci n’exclut pas de s’y présenter avec le PRG face notamment au député sortant Patrick Mennucci (PS). Elle jure que Stéphane Rasca soutient déjà Solange Biaggi pour cette échéance. Lui affirme que non mais lance : “Si je dois choisir entre les deux, je choisirai Solange Biaggi.” De quoi améliorer le traitement de son dossier de subvention ?
Commentaires
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Comme quoi, la raille grenouille encore et encore…
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“Et l’intérêt général, dans tout ça ?
– Pardon ?
– Làààà, ça va, si on peut plus déconner.”
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C’est très exactement la caricature de la politique dont je ne veux plus.
Avec MON argent ( et oui mes impôts) ces Messieurs Dames se sont bâti des fiefs électoraux qu’ils se disputent ensuite sauvagement. “On vote, qu’ils dégagent tous!”
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Après tant de détournements d’argent public au profit des seules associations des 2ème et 3ème arrdt, Narducci se réveille et prend ses distances avec son mentor JNG.
Seule explication pour ce duo de fervents catholiques : la rédemption et le pardon.
Lisette a du se dire, on est allé trop loin; il est temps de se “fâcher”, avec élégance comme elle sait si bien le faire, avec son vieux compère…d’autant qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, et qu’il vaut mieux se rapprocher de Vassal.
La Force du 13 est une coquille vide, peut-être encore Amiel comme résidu?
Oui, la politique qui fait vomir.
Brulons un cierge chez le père Antonello pour que toute cette mascarade s’arrête, et y a du boulot.
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Après tant de détournements d’argent public au profit des seules associations des 2ème et 3ème arrdt, Narducci se réveille et prend ses distances avec son mentor JNG.
Seule explication pour ce duo de fervents catholiques : la rédemption et le pardon.
Lisette a du se dire, on est allé trop loin; il est temps de se “fâcher”, avec élégance comme elle sait si bien le faire, avec son vieux compère…d’autant qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, et qu’il vaut mieux se rapprocher de Vassal.
La Force du 13 est une coquille vide, peut-être encore Amiel comme résidu?
Oui, la politique qui fait vomir.
Brulons un cierge chez le père Antonello pour que toute cette mascarade s’arrête, et y a du boulot.
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Sur le fond, je n’ai pas encore d’opinion. Je ne suis pas très bon en analyses politiques. Le jeu me paraît plus compliqué après avoir lu l’article de Jean-Marie. Et quelles ficelles tire le puissant patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, JD Ciot ?
J’ai bien aimé cette phrase de Marseillais : « La Force du 13 est une coquille vide, peut-être encore Amiel comme résidu? »
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Une association présidée par un élu local également fonctionnaire du Conseil du département, qui demande une subvention à la collectivité qui l’emploie… Ce n’est pas interdit mais ça justifie un examen scrupuleux de la demande de subvention, je trouve, et donc l’opposition de Mme Narducci n’est peut-être pas infondée. Maintenant, que ses scrupules soient nouveaux et fondés sur des rancoeurs personnelles, comme le suggère l’article…
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