Payan, Ghali, Galtier : les têtes de liste boudent les mairies de secteur
Les maires d'arrondissements vont être élus ce dimanche. Dans plus de la moitié des cas, le candidat élu par les Marseillais cédera son siège à un autre de ses colistiers, pour prendre un poste à la mairie à la Ville ou à la métropole. Tour d'horizon secteur par secteur.
Sophie Camard, Samia Ghali, Michèle Rubirola et Benoît Payan lors de l'élection du 4 juillet. Tous les quatre ont été élus maires dans leurs secteurs et la plupart vont céder leur siège ce dimanche. (Image LC)
Cette fois-ci, c’est vraiment la dernière élection pour Marseille. Dimanche, se tiendront les conseils d’arrondissements inauguraux qui doivent désigner les maires de secteur. C’est la dernière étape-clé de la mise en place du nouvel exécutif marseillais. Si les mairies de secteur ne possèdent que peu de prérogatives (centres d’animation, état civil et avis sur les permis de construire principalement), ces élections ne sont pas une simple formalité, puisque dans plusieurs cas, la tête de liste n’occupera pas le siège. Le Printemps marseillais a reconduit le principe énoncé par Jean-Claude Gaudin : impossible de cumuler un poste d’adjoint à la mairie centrale avec un mandat de maire de secteur. Pour Benoît Payan, Olivia Fortin, tous deux adjoints et, bien sûr Michèle Rubirola, priorité a été donnée à l’hôtel de ville.
Dans ces situations le choix est délicat pour le maire élu : il s’agit de trouver un remplaçant qui saura garder le lien avec ceux qui l’ont fait élire sans que ces derniers ne se sentent lésés. Et si, au passage, le remplaçant en question est un fidèle, qui ne prendra pas trop la lumière et permettra au candidat initial de revenir jouer son titre aux prochaines élections, c’est un plus. Mais il faut aussi proposer un nom qui fasse consensus au sein de la liste et ne bouleverse pas les équilibres patiemment construits. Dans certains secteurs, des petits règlements de compte pourraient survenir au moment du vote dimanche. Enfin, la principale perdante de ces nouvelles élections devrait être… la parité. Selon les informations recueillies, on peut s’attendre à avoir dimanche soir trois femmes parmi les huit maires de secteur. Passage en revue.
Dans les 1/7, Sophie Camard privilégie l’implantation
Sophie Camard l’a annoncé, elle a choisi son secteur. Celle qui figure parmi les piliers du Printemps marseillais depuis son origine ne figure donc pas dans la liste des adjoints à la maire, et s’occupera à plein temps de sa mairie. Elle est la seule des têtes de listes du Printemps marseillais a avoir fait ce choix. “J’ai mis cette position au service du collectif et d’une négociation ardue”, a-t-elle tweeté. Façon de dire qu’elle laisse à ses camarades le loisir de négocier les places au soleil et se contentera volontiers de la Canebière ?
Dans les 2/3, le siège disputé de Benoît Payan
Alors qu’il assurait dans l’entre-deux tours qu’il serait bien maire, Benoît Payan est finalement propulsé premier adjoint. Il va devoir confier sa mairie de secteur et faire en sorte de trouver un bon occupant pour succéder à Lisette Narducci qui y a régné pendant 19 ans, prenant elle-même la suite des longs mandats de Jean-Noël Guérini. Son choix se porterait sur le trentenaire Anthony Krehmeier, socialiste comme lui, et qui a longtemps été son collaborateur. Celui-ci ne siège pas au conseil municipal sur le Vieux-Port, il est “seulement” conseiller d’arrondissements et surtout conseiller métropolitain. Mais depuis 2013, siéger à l’hôtel de ville n’est plus un prérequis pour diriger une mairie de secteur.
Cette désignation est cependant contestée. Vendredi, les anciens colistiers de Debout Marseille ont fait connaître leur souhait de voir Nouriati Djambae, leur cheffe de file, prendre la tête de la mairie. L’écologiste, qui a fusionné sa liste avec celle de Benoît Payan dans l’entre-deux tours, confirme à Marsactu sa candidature. “Avant Anthony il y a deux femmes sur la liste, et madame Cermolacce ne souhaite pas se présenter, ce serait bien de respecter cet ordre”, indique-t-elle. “C’est un processus démocratique. Benoît est au courant de ma candidature, je pense qu’il va la soutenir : quand on fusionne des listes c’est qu’on est d’accord sur le même programme”, veut-elle croire. Dimanche à 11 h 30, la mairie nichée au pied de la Major pourrait donc être le théâtre de tensions de dernière minute.
Dans les 4/5, après les tensions, Michèle Rubirola choisit un lieutenant méconnu
Le secteur qui court des Chutes-Lavie à Baille a quitté les mains de Bruno Gilles pour se donner à la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola. Ayant été propulsée à la mairie centrale, elle doit logiquement laisser son siège dans ce secteur à l’un de ses colistiers. Depuis deux semaines, les discussions ont été tendues. “De ce que je comprends, ça a été difficile chez nous pour parce qu’il y a d’avantage de gens de la société civile, moins habitués aux pratiques politiques, donc ça râle plus”, résume une colistière.
Éric Semerdjian, qui était 2e de liste au premier tour avant de redescendre à la 10e place était soutenu par la partie “citoyenne” de la liste. Une réunion des “frondeurs” avait même été organisée dès la veille du second tour pour tenter d’écarter Pierre Huguet, longtemps pressenti par Michèle Rubirola. Ce dernier a finalement été élu adjoint en mairie centrale. Mais de sources concordantes, c’est tout de même un proche de Michèle Rubirola qui devrait être désigné. La maire de Marseille a finalement proposé la candidature de Didier Jau, élu en 24e position et antépénultième élu de la liste fusionnée Printemps marseillais-Debout Marseille. Issu des rangs d’EELV comme Michèle Rubirola, il l’avait suivie dans son choix de rejoindre le Printemps marseillais dès le premier tour, contre l’avis de son parti.
Dans les 6/8, Olivia Fortin choisit un novice
Dans ce secteur fief de la droite et raflé à la surprise générale par le Printemps marseillais, Olivia Fortin va devoir se trouver un remplaçant en mesure de prolonger cette lune de miel inattendue. Les deuxième et troisième de la liste élue, Joël Canicave et Christine Juste, sont adjoints. Selon nos informations, Pierre Benarroche, architecte chez le bailleur Logirem, 6e sur la liste et nouveau venu en politique devrait ainsi récupérer le siège occupé précédemment par Yves Moraine. Cet ancien militant associatif confiait à Marsactu le soir du second tour : “J’ai simplement cliqué sur le site du Printemps marseillais sur “je veux être élu” et quelques mois plus tard me voilà conseiller municipal”. Sollicitée, Olivia Fortin n’a pas souhaité confirmer cette information avant le vote de dimanche.
Dans les 9/10, Lionel Royer-Perreaut pour sa succession
Lionel Royer-Perreaut peut-il payer sa candidature dissidente pour le perchoir municipal ? Cet acte de défiance envers son prédécesseur Guy Teissier, candidat officiel de la droite à la succession de Jean-Claude Gaudin, a en tout cas tendu davantage ses relations avec son ancien mentor. Très remonté, Guy Teissier ne souhaite pas s’exprimer sur l’élection du maire de secteur. Lionel Royer-Perreaut, qui a conduit sa liste à une victoire confortable dans le secteur, peut compter sur le soutien du nouveau vice-président de la métropole Didier Réault, autre élu de poids sur le secteur.
Dans les 11/12, Julien Ravier, malgré les affaires
Tête de liste pour la première fois dans ce secteur dont il est le maire sortant, Julien Ravier (LR) devait réunir ses colistiers ce vendredi soir. “Il n’est pas question d’une autre candidature à ma connaissance”, explique une élue de sa liste. Alors que l’enquête sur les procurations bidons a beaucoup touché son secteur, l’élu est pourtant fragilisé, lâché par une partie de son camp.
Julien Ravier a été entendu au lendemain du second tour , se disant à l’issue totalement “étranger à cette affaire”. Depuis les premières révélations de Marianne et France 2, il a notamment dû suspendre son directeur de cabinet et de campagne Richard Omiros. Les enquêteurs ont notamment remonté la piste d’une maison de retraite dont les résidents, en situation de dépendance, ont donné des procurations à des inconnus. Après ces révélations, leurs mandataires ne sont pas revenus voter.
Dans les 13/14, David Galtier, un général en seconde ligne
David Galtier, général cinq étoiles et ancien commandant zonal de la gendarmerie, était une des figures de la société civile recrutées par Martine Vassal. Dans les 13e et 14e arrondissements, profitant du désistement des deux listes de gauche, il a battu la liste du Rassemblement national qui dirigeait le secteur ces six dernières années. Mais le nouvel élu ne profitera pas de ce succès. Devenu ce jeudi vice-président de la métropole, il laissera la place à la seconde de liste, Marion Bareille. Elle pourrait confirmer la création d’une instance de concertation avec les candidats de gauche dans son secteur sur le modèle de ce qu’avait tenté de mettre en place Christian Estrosi, à l’échelle de la région après sa victoire en 2015 dans des circonstances similaires.
Dans les 15/16, Samia Ghali positionne une très proche
Passage de relais en toute sécurité dans le 8e secteur. Samia Ghali, qui siègera comme deuxième adjointe et rendra son siège de sénatrice en septembre, va proposer dimanche à son conseil municipal d’élire Nadia Boulainseur maire des 15/16. Une très proche qui l’accompagne dans cette mairie depuis sa première élection en 2008. Ce choix diffère de celui qu’elle avait fait en 2017 quand, pour cause de loi contre le cumul des mandats, elle avait remis son écharpe à Roger Ruzé, ex-communiste, qui a géré la mairie jusqu’en mars dernier. Dans la dernière ligne droite de la campagne, il avait annoncé soutenir la liste du Printemps marseillais… contre Samia Ghali. On ne l’y reprendra pas.
Pendant des mois, vous entendez Dupont vous dire “Votez pour moi”, et huit jours après, il vous dit: “Tout bien réfléchi, je vous mets Durand à la place”
Où est le respect des électeurs ?
Comment voulez-vous qu’ils vous fassent confiance ?
Vous sciez la branche sur laquelle vous venez de vous asseoir; ne faites pas l’étonné lorsque 65% des électeurs refusent de voter.
Ce ne sont pas les Politiques qu’il faut changer, mais les règles de la politique.
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C’est absolument faux. Avez-vous remarqué que vous voyez pour des LISTES ? De surcroît ces listes sont à double détente avec la loi PLM : secteur et municipalité, ce qui rend les choses plus difficiles… que diriez-vous si aucune des têtes de listes d’arrondissement n’avait de fonction d’adjoint.e à ma mairie centrale ?
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C’est sur la loi PLM qu’il faut centrer les critiques. Que je sache, les candidats n’ont pas voté cette loi. Ils l’ont même systématiquement critiquée. Demandons le suffrage universel à Marseille comme dans les autres grandes villes. Ceci dit je ne suis pas sûr que le suffrage direct ait réglé la question de la participation partout ailleurs en France.
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Dommage quand même ce non-cumul entre poste d’adjoint et maire de secteur. J’imagine le désarroi de certains élections qui ont fait un choix et se retrouvent avec un autre maire de secteur à la place. Même si, pour qui vote à Marseille depuis un moment, on connait un peu la chanson…
Outre les tensions entre les différentes composantes du PM qui peuvent ressurgir, il est dommage de constater que la parité ne sera plus respectée.
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Si Nouriati Djambae est élue, on aura 4 maires de secteur femme:
Camard
Djambae
Bareille
Boulaiseur
donc pour la parité on est pas mal.
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Je suis quand même bien embêté par le cumul de beaucoup des élus pm: conseiller municipal, adjoint a la mairie centrale, conseiller communautaire. Ca fait beaucoup pour une seule personne. Il me semble que des engagements avaient été pris mais n’ont pas été respectés. Appât du gain, du pouvoir ? Il aurait été préférable de répartir les responsabilités avec les autres colistiers pour leur permettre d’expérimenter un mandat de conseiller et également de maintenir les conseillers dans l’emploi pour ne pas en faire des professionnels de la politique. Il me semble avoir lu dans la charte du candidat pm qu’un seul mandat exécutif successif était autorisé. J’ai quelques doutes sur l’application d’une telle mesure… J’espère au moins que le reste de leur programme sera appliqué car pour l’instant ça ressemble pas mal a ce qui se faisait avant…
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Exact, vous avez tout à fait raison: c’est cette loi électorale dit ¨PLM qu’il faut amender. Elle est nocive car elle installe une séparation entre le maire de Marseille et ses administrés. Ces mairies de secteur n’ont aucune utilité (mais elles coûtent un pognon de dingue), mais il faut en passer par là. Les personnes qui briguent la mairie centrale DOIVENT présenter leur candidature aux mairies de secteur et il est normal qu’ils se désistent s’ils deviennent adjoint en mairie centrale (responsabilité autrement plus lourde que l’inauguration des chrysanthèmes qui est le lot habituel des maires de secteur).
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D’après l’article le non cumul est une pratique décidée par Gaudin rien n’empêche d’être adjoint et maire de secteur mais cela permet de multiplier le nombre d’affidés apparemment la rupture avec le “gaudinisme” se limitera à enlèvement des barrières devant la mairie
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Non seulement entre mairie centrale et mairies de secteur, il y a pléthore de postes que l’on pourrait reduire car redondants ou inutiles pour certains, mais aussi on pourrait voter pour des équipes plutôt que des personnalités…
moi je veux une équipe à la tête de ma mairie de secteur et de la mairie centrale. Pas untel ou unetelle. Je ne crois ni aux personnes providentielles, ni aux chefs. Les debats de personnes et les egos à proteger cela na plus sa place en politique. Parlons programme ! Mettons en place des mesures, des politiques, en travaillant en équipe.
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“Multiplier le nombre d’affidés” ? Et si c’est le contraire qui était appliqué, je suppose que l’on critiquerait le cumul des mandats !
séparer les fonctions d’adjoint au maire de celle de maire de secteur, c’est permettre aux élus concernés de se consacrer davantage à leur mission. Contrairement à ce.lles.ux (désolé, un peu difficile en écriture inclusive)qui sont ministre et maire, Président de Métropole et de Conseil départemental, etc etc
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Cette loi PLM est à supprimer.
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Merci à Sophie Camard de tenir ses engagements !
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