Pas de trêves des confiseurs dans le dossiers des affaires marseillaises

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le 26 Déc 2010
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Vendredi 24 décembre, dans l’après-midi, veille de noël, les affaires de détournement de fonds publics ont franchi une étape supplémentaire avec la mise en examen et l’incarcération du très attendu Patrick Boudemaghe.
Ce financier et chef d’entreprise est à la tête de très nombreuses sociétés, du BTP à la pub en passant par l’immobilier , et réside depuis plusieurs années à Malaga en Espagne, où il a été arrêté le 21 octobre , et dont il a été extradé la semaine dernière, à la demande de la justice française. Après une halte dans un centre de détention parisien, il est arrivé avant- hier matin à Marseille pour se voir signifier sa mise en examen pour  » blanchiment, blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, recel faux et usages de faux, association de malfaiteur », et placé en détention provisoire. Pas mal pour un « homme au profil enviable » comme le décrit son avocat Luc Febbraro que nous avons pu interviewer à la sortie d’une entrevue avec son client, avant-hier au Palais de justice de Marseille.Patrick Boudemaghe est en effet au coeur de 3 grands dossiers instruits par le Juge de la JIRS Charles Duchaïne.


L’affaire Corse :
On le soupçonne d’abord d’avoir participé aux détournements de plusieurs millions d’euros au préjudice du Conseil Général de Haute-Corse, en ayant, grâce à son cousin Pierre Olmeta, haut-fonctionnaire au CG 2B, lui aussi mis en examen et écroué aux baumettes il y a 3 semaines, truqué des appels d’offres au profit de plusieurs de ses sociétés. On avait entre autres parlé d’un marché de préservatifs.


Un associé du  » clan Barresi Campanella » ?
Si cette histoire de capotes avait pu faire légèrement sourire au départ, la suite, révélée par le nouveau quotidien corse 24 Ore faisait un peu plus froid dans le dos . On apprenait en effet que Patrick Boudemaghe aurait été en contact avec Bernard Barresi, en fuite depuis 18 ans, et arrêté en juin dernier lors d’une opération spectaculaire , toujours pilotée par la JIRS,  avec les frères Campanella à Golf Juan alors qu’ils allaient faire un tour en yacht.
Ces grosses pointures du grand banditisme marseillais, aujourd’hui sous les verrous, sont soupçonnés d’avoir continué à manager, dans la clandestinité – un des frères Campanella était également en cavale – un vaste réseau d’affaires criminelles allant des machines à sous au blanchiment. Les enquêteurs, sur la base d’écoutes téléphoniques, soupçonneraient Patrick Boudemaghe d’avoir été en « relation d’affaires » avec Bernard Barresi.

Un fournisseur d’Alexandre Guérini
Enfin, dans le volet des marchés des « poubelles marseillaises », un certains nombres de sociétés appartenant à Boudemaghe sont revenues à plusieurs reprises dans l’instruction en cours. La plus célèbre étant ABT, une entreprise de travaux publics qui aurait effectuée un certain nombre de travaux dans la villa marseillaise de la compagne d’Alexandre Guérini, mais également dans la décharge du Mentaure à La Ciotat.
Alexandre Guérini ne s’est d’ailleurs pas caché de connaitre Patrick Boudemaghe mais aurait eu beaucoup de mal à expliquer aux enquêteurs pourquoi il avait commandé et payé plusieurs travaux à ABT, alors qu’une autre société les auraient également réalisées lors de la construction de la décharge du Mentaure, exploitée par SME, une des sociétés « d’Alex ».
Sa compagne, Jeannie Perreti longuement cuisinée sur le sujet lors de sa garde à vue, aurait été assez floue elle-aussi, sur la réalité et le montant des prestations réalisées chez elle par ABT, mais commandées et payées par son compagnon.
Si on ajoute que la société ABT a également été l’heureuse bénéficiaire de nombreux marchés avec le Conseil Général des Bouches-du Rhône, on imagine que le Juge Duchaîne, qui n’était pas présent vendredi matin pour interroger Patrick Boudemaghe, aura pas mal de question à lui poser dans les jours qui viennent.

Un lien Marchés publics de Haute-Corse, un gérant de sociétés mis en examen sur le Parisien.fr
Un lien Le cousin du directeur sera extradé sur Corsematin.fr

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Commentaires

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  1. Jojomigrateur Jojomigrateur

    En cette fin d’année, vous m’avez l’air très en forme chez Marsactu…!

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  2. Karine Karine

    Pas de trêves des confiseurs à Marsactu non plus 😉

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  3. Judicis Judicis

    Il est formidable cet avocat, tout sourire. On a l’impression qu’il parle d’un joueur de ballon un peu idiot. Bon le plus intéressant dans les motifs c’est le qualificatif “d’association de malfaiteur”. Justement celui qui manque au frère de l’autre, vous savez “lui c’est lui, moi c’est moi”. De quoi permettre à chacun de passer de bonnes fêtes profiter des dernières promenades à l’air libre ou de déjeuners en ville. Après à la rentrée c’est promis, ce sera différent. Va falloir sortir le casque à boulons de leurs trous.

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