Où va Laurence Vichnievsky, l'amie de 30 ans d'Eva Joly ?

Où va Laurence Vichnievsky, l'amie de 30 ans d'Eva Joly ?

« Récidiviste ». Après une première tribune à tonalité économique dans Libération le 18 août dernier avec circonstances aggravantes car publiée le premier jour de l’université d’été de son parti Europe Ecologie-Les Verts dont elle était porte parole, Laurence Vichnievsky a donc récidivé hier matin, et toujours dans Libération, ne peut que constater Sébastien Barles, porte-parole du parti à Marseille, où la magistrate est élue régionale.

Cette fois c’est une sortie consacrée au nucléaire qui a rendu verts les Verts. « Nucléaire la portée historique des propositions de Hollande« , un papier où elle défend les positions du candidat socialiste à la présidentielle sur le nucléaire, et où elle appelle ses amis au pragmatisme et à la raison : « Soyons réalistes exigeons le possible« , une petite phrase empruntée à son ami Dany Cohen-Bendit, en référence au « soyons réaliste exigeons l’impossible » du Che.

Enjeu de négociations

Un Hollande jugé par les écolos très mou du genou sur le sujet atomique, contrairement à Martine Aubry, qui au passage a été officieusement mais largement soutenue par les principaux dirigeants d’EELV. Laurence Vichnievsky, elle, est resté neutre, même si on l’a aperçue à la Maison de l’Amérique Latine, le siège des hollandais. Après la retraite au 60 ans qualifiée de « lubie », Madame la Juge prend cette fois complètement à contre-pied la ligne de négociation que le parti de la candidate Eva Joly à la présidentielle vient d’entamer avec le député corrézien. Une ligne beaucoup plus dure, résumée dans une seconde tribune publiée dans Libé, quelques lignes plus bas, signée elle de Yannick Jadot, député EELV et porte-parole d’Eva Joly : « Le candidat socialiste n’envoie pas le bon signal ». Ou quand les écologistes font eux-même la thèse et l’antithèse… Prière de faire vous-même la synthèse.

Toute la journée, la tribune de Laurence a beaucoup fait tousser, notamment à Marseille, où nous avons joint hier Sébastien Barles : « la position du parti sur le nucléaire est claire, c’est un des points durs des négociations, au même titre que la proportionnelle ou une réforme des collectivités : il faut un scénario de sortie ( …) Quand une ex-porte-parole dit que la proposition de mix énergétique de Hollande est très bien, cela fait désordre d’autant plus que ce n’est pas la première fois »

Face à cette grogne, Laurence Vichnievsky est allée s’expliquer hier soir, cherchant à dédramatiser – « ce n’était jamais qu’une phrase » – et défendant sa liberté de parole, dans un parti qui se dit libertaire, sur le plateau de Ruth Elkrieff de BFM TV. Elle en a profité au passage pour dire tout le bien qu’elle pensait du retour de Jean-Noël Guérini dans son fauteuil de président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Magnéto Ruth:

Quel sera l’avenir à EELV de l’ex-duettiste d’Eva Joly dans l’affaire Elf ? Sébastien Barles renvoie la décision au niveau national. Et, alors que certains voient dans cette tribune des yeux doux en direction d’Hollande pour obtenir la circonscription du centre-ville de Marseille (après un accord qui aurait été passé avec Aubry sur ce sujet affirmait le Canard la semaine dernière), il ne se prononce pas sur le sujet.

Tout comme Laurence Vichnievsky, qui elle indique clairement à BFM TV vouloir se présenter à l’investiture, il rappelle que le préalable est un accord programmatique puis électoral national. Une chose est sûre, cette tribune le « déçoit venant de Laurence qui avait apporté du renouveau en politique, de la fraîcheur. Elle est vite rentrée dans le jeu… Mais la technique du contre-pied, de la tribune qui donne un quart d’heure de gloire, est court-termiste« . Y a de la rumba dans l’air.