Off de Marseille 2013 : l'appel est lancé

À la une
le 10 Mar 2011
4
Off de Marseille 2013 : l'appel est lancé
Off de Marseille 2013 : l'appel est lancé

Off de Marseille 2013 : l'appel est lancé

Ils ont observé d’un oeil critique les chicayas entre les politiques de Toulon, Aix et Marseille, le guichet unique mis en place par Renaud Muselier, les coups de rame de Bernard Latarjet, directeur général de l’association Marseille Provence 2013 (MP2013), pour mettre tout ce petit monde dans le même bateau, et y faire monter les mécènes indispensables au bouclage du budget.

Un budget qui, une fois retranché les conséquences des désistements de Toulon et d’Ouest Provence, le mécénat encore en suspens, les frais de fonctionnement et la maxi exposition des Ateliers du Midi, se réduirait d’après leurs calculs à 42 millions d’euros, « destinés en grande partie à soutenir des projets de structures déjà reconnues », estime Martin Carrese, membre de l’association Marseille 2013, pendant non-institutionnel de MP2013.

Financement participatif

Et puis ce trio de graphiste (Martin Carrese, Eric Pringels, Antonin Doussot) devenu sextuor avec l’appui du journaliste Stéphane Sarpaux, de la communicante Ginie Bel-Moutte et de l’artiste Xavier Leton, a « décidé de ne pas regarder le train passer », poursuit Martin Carrese. « Aujourd’hui nous lançons l’appel du Vallon des Auffes, avec l’objectif de construire la première capitale culturelle Off », annonce Antonin Doussot. « On est entourés de gens qui sont dans des situations précaires – artistes, graphistes – et un investissement colossal est fait sur la ville. On a envie que ça leur profite plutôt qu’à des structures déjà subventionnées », résume-t-il.

Un Off fortement 2.0 puisque pour financer les projets, Marseille 2013 – qui « n’a pas un rond, ni trois, ni un carré » dixit Eric Pringels, pas le plus grand fan du nouveau logo de MP2013 – s’appuiera sur le site de financement participatif kisskissbankbank.com, où des internautes pourront soutenir des projets artistiques, comme d’autres produisent des disques (Mymajorcompany) ou des films (Touscoprod). Ironie de l’histoire : en 2004, Lille avait expérimenté un système similaire avec un catalogue de 800 pages de projets à qui les entreprises pouvaient verser entre 5000 et 150 000 euros. « Chacune penchait pour trois ou quatre, puis s’est aperçu qu’ils étaient déjà pris et ça a été la course. Finalement en trois semaines on avait placé plus de 60% des projets », racontait le week-end dernier Patrick Peugeot, président du conseil de développement de la métropole nordiste.

Pour accompagner cette ouverture, l’ancien site Marseille2013.org a évolué en Marseille2013.com, intégrant réseaux sociaux, mais aussi commentaires et votes sur les projets, avant fin 2011 la possibilité pour les artistes d’ouvrir des blogs. « Avec une adresse projet.marseille2013.com, les artistes auront à leur disposition une vitrine, et on peut imaginer la possibilité d’un travail collaboratif, avec des groupes dédiés à un projet », justifie Martin Carrese.

Avec cette précision sur la démarche, signée Eric Pringels : « nous ne faisons pas un Off pour nous opposer au In, mais pour montrer une alternative, une autre manière de construire une capitale culturelle qui ressemble plus à notre image de la ville. » Marseille 2013 dont les visuels alternent entre la beauté graphique d’Owni et le potache, un esprit bien incarné par cette conférence de presse minimaliste dans le cadre du Vallon des Auffes, avec des questions parfois posées par les fenêtres entrouvertes, le cabanon étant trop petit pour loger tout le monde, quand MP2013 avait mobilisé police municipale et grande salle de la Cité des Arts de la Rue pour présenter son « état d’avancement ».

Preums sur 2013

La genèse de l’association, sur lesquels Eric Pringels est revenu, en est à l’image : « en 2003, nous travaillions tous les trois pour une agence de comm’ où tous les supports que l’on créait se finissaient pas 13. C’était devenu une blague entre nous, nous terminions nos adjectifs par 13 – Débile13, Cool13. Quand on a vu que la prochaine capitale européenne française serait en 2013, on a déposé le nom de domaine. Et comme on n’avait pas beaucoup d’espoirs dans la politique culturelle de la ville, on s’est dit qu’on allait prendre les choses en main. On ne sait pas si Jean-Claude Gaudin a eu vent de notre initiative, mais quelques mois plus tard la mairie a déposé sa candidature. »

Cette dernière n’ayant pas fait mine de s’intéresser à ce projet pré-existant, « finalement, nous sommes allé toquer à leur porte. Celle-ci est toujours restée poliment refermée. Notre site était considéré comme un Ovni sympathique, une n-ième preuve du dynamisme culturel et du côté frondeur de la ville », enchaîne Antonin Doussot. « Mais dès la victoire, on les a beaucoup intéressés : ils nous ont proposé 5 000 euros pour le nom de domaine et un accès libre au contenu. »

Mot clé : paradoxes

Une offre refusée qui a aboutit de fil en aiguille à ce Off purement marseillais, qui ira chercher conseil du côté de celui du festival d’Avignon, mais ne cherchera pas à s’étendre à toute la Provence : « Maryse Joissains a déclaré récemment que la culture aixoise n’était pas du tout la même que la culture marseillaise », justifie un brin taquin Eric Pringels. « Et puis on est une petite structure, on va commencer par Marseille… »

Il y a déjà pas mal à faire, si l’on en croit au thème choisi : les paradoxes. « Ville cosmopolite mais esprit villageois, ville urbaine mais verte, ville portuaire mais tournée vers l’intérieur, ville morte la nuit mais prochaine capitale européenne de la culture, ville qui désigne des élus mais qui est gouvernée par d’autres, ville de chaos urbain mais qui tend à la normalisation, ville incontrôlable mais prévisible, ville monde mais qui ne pense qu’à Paris, ville raciste mais solidaire, ville repoussante mais attachante… » Ajoutons-en un : ville dont le succès d’un événement institutionnel dépendra peut-être grandement de celui de son alter-ego spontané.

Un lien Marseille 2013 : l’autre projet, sur Marsactu

Un lien Le site de Marseille 2013, qui essaye maintenant de ramener des ronds avec de la pub mais aussi de nouvelles adhésions (à 13 euros, forcément…)

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. casanovette casanovette

    Ben voila !!! On cherchait des personnes véritables et frondeuses, à rencontrer !!! Des humains quoi ! En plus les véritables pionniers de l’initiative Marseille 2013 ! Que demande le peuple ! C’est fait !

    Signaler
  2. Gérard Gérard

    Enfin du talent ! Bravo les enfants ! Que d’actes manqués, des cons, je peux pas mieux dire… On aurait pu faire des merveilles, avec le Boucaud aussi cela dit…

    Signaler
  3. Gérard Gérard

    j’invite tous les patrons à voir dans ces créatifs ce qu’il se fait de mieux à Marseille ! Ces 3 là, c’est la dream team ! Pas chers, Il vous rende un potentiel de 100 pour mille ! Manque la girl… Moi je vote pour eux mille fois !

    Signaler
  4. Marre13 Marre13

    Allez-y13 ! Mettre fin au “rézotage”13 de la culture13, ouvrir le débat13 art & politique13, replacer l’artiste-citoyen13 au centre de la capitale culture européenne13, voir les paradoxes13 comme 13espaces de créations13.
    C’est une nouvelle candidature13 !
    Il n’avait pas de Dir. artistique13 à MarPro20SeilleVence13 ?
    Je suis fada13 ! Il en avait un13, mais il remplissait un dossier13 et répondait à 2013questions13.

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire