Nouveau propriétaire pour la vieille dame rouge de Gardanne

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le 29 Mar 2012
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La procédure de consultation officielle des salariés ne sera lancée que la semaine prochaine. Et malgré une réunion mercredi après-midi avec sa direction, Harold Perillious, suppléant CGT au comité d'entreprise de l'usine Rio Tinto Alcan (RTA) de Gardanne n'en sait pas beaucoup plus ce jeudi. C'est confirmé, HIG Europe est bien en voie de reprise de la branche "alumines de spécialités" (qui comprend quatre sites industriels dont trois en France et des implantations commerciales) du groupe minier australien RTA, mais "sur la teneur sociale, les investissements, on saura plus tard". Notamment le 6 avril, avec un comité d'entreprise extraordinaire à Gardanne.

"Dans la continuité"

Ce qu'on sait, c'est qu'avec 300 millions d'euros de chiffres d'affaires, la future entreprise qui serait issue du rachat, et basée à Gardanne, figurerait plutôt dans la fourchette haute des cibles de HIG Europe, filiale du groupe financier américain du même nom. "Ils investissent dans des sociétés qui ont de forte capacité de développement ou des spin-off, c'est-à-dire des séparations de groupes, ce qui est notre cas", commente Henri Thomas, directeur du site.

Pour lui, le projet d'HIG "s'inscrit dans la continuité de ce qu'on a développé ces dernières années : se concentrer sur la forte valeur ajoutée, car on ne peut plus faire des biens de consommation courants, renforcer les efforts de recherche et développement (R&D), être plus présent sur les marchés émergents et renforcer la compétitivité". Harold Perillious, qui se félicite qu'HIG ait laissé entendre qu'elle avait mis de côté une enveloppe pour investir – "il vaut mieux, sinon en 2015 on ferme", rapport aux boues rouges – n'oublie pas "qu'ils n'ont pas une vision de long terme mais à 5 ans".

Même équipe et la main sur la R&D

Et la présence d'HIG dans des opérations de "retournement" de sociétés en difficulté, même si ce n'est pas le profil des alumines de spécialité, n'est pas passée inaperçue. L'emploi et les acquis sociaux : c'est la principale crainte des syndicats. Sur ce point, Henri Thomas est clair :

On ne prévoit pas de restructuration ou de changement d'effectifs. L'équipe de management reste en place, les secteurs marketing, commercial, finance, achats, avec quatre directeurs de sites.

La direction de la future entité serait d'ailleurs confiée à Frédéric Ramé, actuel directeur général de l'activité alumines de spécialité. "En soi c'est positif, il connaît le business, la technique. Mais c'est leur stratégie habituelle : ils rachètent des structures et conservent la direction si elle tient la route, en leur laissant une part de capital", commente Harold Perillious.

Autre élément plutôt rassurant : si le centre de recherche historique de l'usine, fleuron de feu le groupe Pechiney, et qui compte aujourd'hui une soixantaine d'employés, resterait dans le giron de RTA, "l'activité alumine de spécialité a développé son propre centre, qui va partir dans l'ensemble", nous indique Henri Thomas. Avec à l'intérieur, et ce n'est pas anodin, les travaux sur la Bauxaline, grâce à laquelle l'usine espère pouvoir valoriser les boues rouges qui posent un problème environnemental mais aussi pour sa pérennité.

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