Nomination de Carlotti : les réactions à Marseille

Nomination de Carlotti : les réactions à Marseille

Quand on a demandé à Patrick Mennucci qui était le dernier socialiste marseillais au gouvernement, il a répondu : "Oui, je crois bien que c'était Gaston Defferre". Le maire du 1/7 n'a pas eu de mal à faire les comptes : à part Jean-Claude Gaudin et plus récemment Renaud Muselier, tous deux UMP, Marseille n'a que rarement eu les faveurs des annonces sur le perron de l'Elysée. "C'est extrêmement important qu'on ait pour une fois considéré Marseille", ajoute celui qui assure ne pas avoir de déception : "je n'étais pas dans l'équipe de campagne et c'est aussi une question de parité".

"Marseille est la deuxième ville de France, elle a donné une majorité à François Hollande", abonde Janine Ecochard, conseillère générale qui a partagé son action médiatico-judiciaire contre le conseil constitutionnel lundi. Et l'a eu au téléphone dès l'annonce : "je suis la première à l'avoir eue, elle était rayonnante. C'est une très belle délégation, un sujet très important pour notre pays, on n'en a pas suffisamment fait jusqu'à présent". Ce n'est pas un ministère d'Etat, mais c'est déjà un portefeuille pour celle que le Monde avait même oubliée en dressant sa liste se voulant exhaustive des femmes de la campagne de Hollande.

Quitte ou double

Un travail que l'ancienne députée européenne devra concilier au moins jusqu'au 17 juin avec une campagne législative qui s'annonce difficile. Et à l'enjeu clair, a d'emblée posé sur France 2 le premier ministre Jean-Marc Ayrault : "tout ministre qui se présente aux législatives et qui ne sera pas élu ne pourra pas rester au gouvernement". De quoi inspirer sur Twitter cette remarque gourmande au conseiller général UMP Didier Reault : "Dans le gouvernement Hollande-Ayrault tout le monde a son fromage ! Pour les desserts, ce sera après le 17 juin. #ministres en sursis." Marsactu s'est déjà penché en détail sur la 5e circonscription, où elle est candidate. "C'est assez ric rac, reconnaît Michel Tagawa, son directeur de campagne. Mais la situation avec Marie-Arlette Carlotti désormais au gouvernement peut nous aider à gagner".

Si la défaite face au sortant Renaud Muselier – le monde est petit – serait synonyme de retour à la case départ, une victoire l'obligerait à renoncer à un de ses mandats (conseillère générale ou régionale). Et ce serait son suppléant, le conseiller régional Avy Assouly, qui s'installerait à l'Assemblée en son nom. Contacté, l'ex-commentateur de l'OM de France Bleu Provence n'a – effet de surprise ? – "rien à dire". Et nous passe son directeur de campagne : "Il prend ça avec beaucoup d'humilité, il avait envie de donner un coup de pouce pour battre Renaud Muselier, là, ça prend une autre dimension".

Derrière ce scrutin de juin 2012 à double tranchant, Janine Ecochard pense d'emblée aux municipales qui suivront. "Cela lui donne une surface, ça l'oblige. Et évidemment il faudra compter avec elle en 2014", glisse-t-elle. "Je ne pense pas que ce soit lié. Mais si elle veut être candidate, il y aura une primaire", réagit Patrick Mennucci, l'un des premiers à n'avoir pas caché son ambition pour l'Hôtel de ville et qui voit arriver un peu d'ombre. Mais ce n'est sûrement pas celui qui fera le plus la tête ce soir : on en connaît un, dans son bateau bleu de Saint-Just, qui doit être sérieusement bougon en voyant entrer sa pire ennemie au gouvernement.