"N'importe qui peut venir avec ses carreaux, ses miroirs, sa vaisselle de grand-mère"
"N'importe qui peut venir avec ses carreaux, ses miroirs, sa vaisselle de grand-mère"
C'est comme un éclat de lumière dans un ciel picard au mois de février. Depuis quelques mois, des habitants de la Belle de Mai réunis au sein d'un collectif baptisé Les Enfants ont décidé d'orner l'entrée du tunnel National qui sépare leur quartier du centre-ville d'une fresque colorée en forme de mosaïque participative. L'idée est née lors d'un voyage à Rio de Janeiro de Manoue Fourdrinier, néo-Marseillaise à l'âme voyageuse. "J'y ai découvert les escaliers Jorge Selaron, qui sont situés dans un quartier au bas d'une favela. Ces escaliers ont été recouverts de mosaïques du monde entier par Jorge Selaron qui a y passé 20 ans de sa vie".
L'artiste chilien installé à Rio est devenu aussi célèbre que son escalier, au point de devenir l'un comme l'autre un passage obligé pour les touristes. L'homme à la langue tirée qui se présentait volontiers enceint de plusieurs mois y a aussi trouvé la mort au tout début de l'année 2013, assassiné en bas des marches. Ce triste sort est devenu une belle idée qui a germé dans les têtes de ces amis. Pourquoi ne pas rendre hommage à Jorge Selaron en profitant de l'élan de l'année culturelle ?
Ils ont donc commencé par créer ce qu'ils ont appelé un "bam", une action collective et gratuite sous la forme d'une fresque de 4 mètres sur 7, en hommage à l'artiste carioca. Le 6 octobre 2013, ils profitaient de la tenue des portes ouvertes Consolat à quelques mètres du tunnel pour faire une inauguration en bonne et due forme. Parallèlement, ils ont sollicité un financement participatif, au départ pour rembourser les frais du "bam", ensuite pour financer la poursuite de l'aventure. Elle consiste aujourd'hui en un atelier de mosaïque ouvert à tous les passants dont le prochain est prévu les 16 et 17 novembre, à partir de 14 heures.
"N'importe qui peut venir avec ses carreaux, ses miroirs, sa vaisselle de grand-mère. On a laissé une caisse à l'entrée du tunnel où chacun peut laisser ce qui traîne chez lui pour que le tunnel national devienne celui de tout le monde". Et cela marche : les gens viennent et participent volontiers en prenant au mot le slogan "c'est mieux avec que sans". Leur ambition n'est pas de recouvrir les 300 mètres du tunnel mais d'embellir l'entrée pour inciter les gens à pousser plus loin et découvrir leur quartier.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Commentaires
0 commentaire(s)
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.