Narducci, Morel, Pfister : qui sera le prochain président d'Euroméditerranée ?
Narducci, Morel, Pfister : qui sera le prochain président d'Euroméditerranée ?
Il n'y aura pas de conférence de presse à l'issue du conseil d'administration d'Euroméditerranée, ce lundi. "Peut-être le lendemain", explique-t-on à la direction de la communication de l'établissement public d'aménagement. La crainte est de voir le conseil s'éterniser jusqu'à tard dans la soirée. L'ordre du jour est pourtant simple : il s'agit de désigner un successeur à Michel Vauzelle. Le président le plus furtif de l'EPAEM puisqu'il a n'a passé que quelques mois à la tête du vaisseau amiral des Docks. Le 15 août dernier, le président du conseil régional a dû rendre son tablier, après avoir fêté ses 70 ans, âge limite pour la présidence. Depuis c'est le vice-président, Etienne Crépon, un représentant de l'Etat, qui assure l'intérim à la tête de l'établissement.
Ce lundi, le conseil doit arriver à sortir d'une véritable situation de blocage. Le maire de Marseille et le président du conseil général sont sortis fort fâchés du conseil du 16 décembre 2013 qui avait vu Michel Vauzelle élu grâce aux voix des représentants de l'Etat sans concertation préalable des autres élus. "Nous, les élus, nous nous sommes toujours concertés entre nous quelles que soient nos origines politiques, plaidait alors le maire de Marseille. Nous avons ensemble décidé qui présiderait l'institution." De son côté, le président Guérini, en apprenant que les représentants de l'Etat participaient au vote, s'était exclamé :
Ce qui s'appelle pour moi du clientélisme. C'est un mot à la mode, madame, messieurs les représentants de l'Etat, puisque je suis mis en examen pour clientélisme. Donc vous faites du clientélisme sous l'autorité de vos ministres. Ça, c'est très grave puisqu'on me le reproche à moi.
Depuis les deux hommes ont vu s'apaiser leur colère. Ils se sont mutuellement consolés avec le résultat des élections municipales qui a vu les deux hommes passer un accord politique dans le 2e et 3e arrondissements pour permettre la réélection de Lisette Narducci à la mairie de secteur. Et c'est encore la "candidate de cœur" du président Guérini qui doit sceller cet accord sur l'autel d'Euroméditerranée. En effet, dès le conseil d'administration de décembre, Jean-Claude Gaudin laissait entendre qu'il n'était pas contre "une présidence tournante".
"Le tour du conseil général"
Des propos qu'il a réitéré dans son bureau devant quelques journalistes en avril dernier. "La Ville ayant présidé trois fois l'établissement public, la région une fois avec Monsieur Vauzelle, le tour revient au conseil général des Bouches-du-Rhône", justifiait-il alors. Sauf surprise de dernière minute, les élus de la Ville et de la communauté urbaine devraient joindre leurs suffrages à ceux du conseil général. Mais il apparaît fort incertain que les représentants de l'Etat aient reçu ordre d'y ajouter les leurs comme ils l'avaient fait en 2008 et 2010 pour l'élection de Guy Teissier. Depuis cette annonce de candidature quasi-officielle, des voix s'élèvent dans les couloirs des Docks pour hurler à l'erreur de casting. "Une élue de secteur… Pas l'envergure du poste…", entend-on çà et là.
Quant aux élus de droite, certains ne seraient pas ravis de voir une personnalité guériniste occuper ce poste de prestige. Aucun n'ose le dire haut et fort. Joint par nos soins, la suppléante du maire, Martine Vassal, plaide l'éthique et la discipline : "Si le maire devait ne pas être là, je serai son clone et je voterai pour qui il me dit de voter, même si cela me fait drôle de m'entendre dire cela."
Ou le retour du conseil régional
Face à elle, le conseil régional pourrait présenter son propre candidat en la personne de Bernard Morel, vice-président de la région et universitaire spécialiste des questions de métropole dont le premier ouvrage était justement consacré à l'opération d'intérêt national. Il se dit prêt pour le poste. Mais, pour être élu, il aura besoin que s'ajoutent aux siennes les voix des représentants de l'Etat. Ce faisant, il pourrait être élu président. Sauf qu'un hic flotte à l'horizon.
Les couloirs d'Euromed décidément très sonores évoquent une nouvelle tuile sur le chemin de ce doublé régional. En effet, sans que nous puissions le vérifier en temps et en heure auprès des services du premier ministre à Matignon, un décret serait en cours de rédaction pour une promulgation prévue le 15 janvier prochain. Son objet serait une remise à plat globale de la limite d'âge des présidents d'établissement public fixée à 67 ans. En 2010, Guy Teissier avait bénéficié d'un décret taillé sur mesure qui repoussait la limite d'âge de 65 à 70 ans en amendant la loi de 1995 qui donnait naissance à l'établissement public d'aménagement.
Si ce décret est bien promulgué en janvier prochain, il s'appliquera d'office à Bernard Morel et obligera ce dernier à quitter ses fonctions. Le gouvernement prendra-t-il le risque d'un grosse colère des élus pour un président encore plus furtif que le précédent ? L'hypothèse est suspendue au conditionnel dudit décret.
Pfister, le recours
Une troisième solution pourrait permettre à tous de sortir de ce guépier. En effet, depuis quelques mois, le président de la chambre de commerce et d'industrie, Jacques Pfister se présente comme un recours possible. Personnalité qualifiée nommé par l'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, il n'est officiellement "candidat à rien". "Mais, en cas de blocage du conseil d'administration, il ne se défilera pas", entend-on dans son entourage. Il ne cache pas avoir évoqué cette offre de service avec tout le monde, y compris à Paris, dans les ministères. Il n'y a pas rencontré de franche hostilité. D'autant plus qu'il met à son palmarès la réussite de la capitale européenne de la culture dont il présidait l'association éponyme. Il trouverait ainsi un poste idoine alors que se profilent les élections consulaires en décembre 2015. En cas d'échec, il pourrait conserver un siège à hauteur métropolitaine. Car c'est là un des défis qui attend le prochain président : faire du double périmètre de l'opération d'intérêt national une vraie locomotive économique du territoire.
Reste à savoir si, à la nuit tombante, place de la Joliette, on pourra encore voir si la fumée est grise ou blanche.
Commentaires
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Mr Gilles, qui occupe aujourd’hui le siège du CA laissé à la discrétion du premier ministre ?
Merci.
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La seule chose qui peu bousculer le clientélisme à Marseille …c’est le MISTRAL …
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Certains propos sont acadabrantesques: il s’agit d’un Etablissement public d’Etat, et même si les collectivités cofinancent, l’Etat est de loin le premier financeur: il serait donc absurde que ses représentants au CA s’abstiennent et il est bien normal qu’il désigne qui bon lui semble comme président.
On fait tout un plat du président qui aura probablement un véhicule de fonction ce qui est très “excitant”, mais qui dans un établissement public d’Etat, n’a pas grand pouvoir,un peu comme les présidents de la 4°république, sauf de distribuer la parole aux divers membres lors des réunions du conseil d’administration: l’essentiel du pouvoir est dans les mains du directeur général et à l’Etat
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Euroméditerranée a manqué de dynamisme ces dernières années comparé à la Part Dieu, il est temps que l’OIN marseillaise nomme un président avant tout soucieux de porter son développement et non plus considère le poste telle une gratification contre service rendu.
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Avant de désigner éventuellement Morel au titre de la région pourrait on connaitre le bilan de Vauzelle dans sa gestion d’euromed . Car si c’est comme le reste …
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morel est un des inspirateurs de la villa mediteranea
avec lui on est sur de la suite
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Donc si on comprend bien Vauzelle n’a pas été foutu de nommer un(e)conseiller(e) regional(e) qui soit autre que vieux et petit blanc. Pas très glorieux.
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Vu les confidences peu amènes et néanmoins officielles des responsables d’Euroméditerranée sur les prestations de Lisette Narducci, son élection aboutirait vite à un blocage de l’institution ou tout du moins à une belle crise. Pas sûr que Marseille ait beaucoup à y gagner…
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Si Gaudin n’accepte pas le compromis Pfister et qu’il continue avec Narducci c’est qu’il n’en a pas assez de son accord avec le Rais de Calenzna.En tout cas attendons le résultat un échec de Mme Narducci serait un signe clair du premier ministre à l’encontre des combines des Gaurini.
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Narducci battue, ça montre que le PS national n’est pas prêt à recycler Guérini, loin de là. Et que Gaudin préfère perdre Euromed que lâcher son nouveau copain…
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C’est un secret de polichinelle : BERTRAND le grand manitou de GAUDIN a réuni les élus UMP et ses affidés pour leur dire qu’il fallait voter NARDUCCI .
Mais VAUZELLE a déjà alerté le gouvernement sur cette directive et penche en faveur de son ami B.MOREL .
Quant à PFISTER l’homme qui intrigue toujours pour sa ” carrière” et ses intérêts , il espère être l’homme du recours .
Tout çà est bien triste et promet un clientélisme au détriment des finances publiques.
Les Marseillais regretteront rapidement la gestion rigoureuse , novatrice et équilibrée de GUY TEISSIER parti gouverner MPM i
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morel de mieux en mieux
un technocrate incapable d affronter le suffrage universel autrement que dans une liste ou il sait mener la lutte des places
pauvre marseille
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Une fois encore la ville est mise sous tutelle… Une vieille habitude parisienne. Et surtout le fond et l’arrière pensée de tout le tintouin gouvernemental sur le sujet : De Montebourg à Valls en passant par ce pauvre Hollande : Place au sérieux, place à la gestion bureaucratique… Le reste s’appelle globalement du clientélisme. C’est à dire tout ce qui ressemble au contact avec les électeurs.
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Que venait faire le montilien arlésien Vauzelle dans une ville et un périmètre pour lesquels il n’a jamais rien fait ?? Prendre des indemnites.
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