Naming du Vélodrome ou quand le mirage se met à chanceler

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le 4 Août 2014
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Naming du Vélodrome ou quand le mirage se met à chanceler
Naming du Vélodrome ou quand le mirage se met à chanceler

Naming du Vélodrome ou quand le mirage se met à chanceler

En apparence, le chantier du Vélodrome est achevé. L'écrin du boulevard Michelet nouvelle génération est fin prêt, pelouse hybride luisante, pour accueillir l'OM le 17 août. Le 6 septembre, tous les dirigeants de collectivités se masseront autour de la ministre des Sports Najat Vallaud-Belkacem pour couper du ruban. Mais en coulisses, de gros points financiers restent en suspens. Comme nous l'expliquions la semaine dernière, le montant exact du loyer que l'Olympique de Marseille versera à la Ville n'est toujours pas connu malgré l'estimation optimiste de 7,4 millions d'euros par an que l'un et l'autre ont communiquée. À ce bail précaire, s'ajoutent les obstacles qui entourent le naming du stade.

Ce dispositif vise à accoler une marque au Vélodrome à défaut de changer totalement le nom du stade. La Ville, qui doit verser une redevance annuelle de douze millions d'euros dans le cadre du partenariat public-privé, espérait lors du lancement des travaux récupérer deux millions d'euros par an dans ses caisses. Ce qui impliquait un naming total autour de 7 millions d'euros puisqu'une grosse partie de la somme revient à l'exploitant privé. Celui-ci récupère les trois premiers millions puis 40 % du reste.

Depuis l'ouverture de ce dossier, les annonces d'une issue prochaine se sont multipliées sans jamais se concrétiser. Début 2011, Arema, l'exploitant du stade annonçait que le nouveau nom serait connu avant la fin de la même année. Puis en novembre 2012 le maire de Marseille avait annoncé un heureux dénouement imminent. Comique de répétition involontaire, Jean-Claude Gaudin a remis ça le 30 juin en conseil municipal en laissant entendre que les négociations étaient en bonne voie. L'entreprise visée était alors Orange.

Orange déconnecte

Sauf qu'aujourd'hui, quand on cherche à savoir auprès du maire si cette hypothèse d'un stade renommé Orange Vélodrome est toujours dans les tuyaux, il répond en penchant la tête : "Un peu moins !" Un enthousiasme modéré qui vient corroborer la confidence de Stéphane Richard, le PDG de l'entreprise de téléphonie à nos confrères de Marséco début juillet. À l'époque, il confiait : "Il ne faut pas trop spéculer sur une réponse positive d’Orange."

L'adjoint aux finances, Roland Blum se fait encore plus clair sur le sujet. En réponse à nos questions, il dessine un joli rond entre le pouce et l'index. "Franchement, aujourd'hui, on en est là", au niveau zéro des négociations donc. Et l'élu municipal d'ajouter : "Vous savez, cette partie-là, c'est plutôt l'affaire d'Arema."

En effet, près s'être séparé de la société de conseil en naming Team Stadia il y a environ un an, Arema poursuit seul la recherche du sponsor miracle même si la Ville reste très attentive et possède une forme de droit de veto sur la société choisie. En cette période estivale, Bruno Botella son patron est injoignable. Début juillet, lors d'une visite de fin de chantier, il avait précisé avoir noué des contacts avec "des prospects américains", rappelant ainsi les contacts chinois évoqués courant 2013 puis vite évaporés. En tout état de cause, il paraît aujourd'hui improbable que Najat Vallaud-Belkacem puisse inaugurer autre chose qu'un stade Vélodrome tout court. À Lille, en désespoir de cause, Martine Aubry a finalement baptisé le stade Pierre-Mauroy. Jean-Claude Gaudin osera-t-il le Vélodrome Gaston-Defferre ?

En tout cas, cela fait longtemps qu'il n'espère plus que ce sponsoring dépasse les trois millions d'euros, somme au-delà de laquelle, contractuelllement, elle est en droit de percevoir une partie de la redevance versé à l'exploitant de l'enceinte. Les contribuables devront participer un peu plus que prévu chaque année pour atteindre les douze millions d'euros (sans compter les augmentations dues aux révisions annuelles) de remboursement prévu dans le cadre du partenariat public-privé.

>> En bonus, l'équation de l'équilibre financier de l'exploitation du Vélodrome. En gris, on retrouve les recettes garanties par Arema. En bleu, ce qui restera à payer pour la Ville (qui compensera en partie cette facture grâce au loyer de l'OM).

 

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Commentaires

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  1. jdeharme jdeharme

    Entre le loyer revu à la baisse et ce naming qui semble mal en point les impôts locaux vont forcément être revu à la hausse ou des coupes sombres dans des secteurs qui ne le devraient pas On attend sur ce dossier un peu plus de compétences et de capacités de la part du Maire, Mr Gaudin votre optimisme ne résoudra pas le problème, la providence encore moins alors SVP agissez vite et bien afin que ce stade ne soit pas ingérable pour les finances publiques de la ville

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  2. dupontlajoie dupontlajoie

    Les Marseillais n ont pas fini de payer avec leurs impots ladite réalisation!Enfin “PANEM et CIRCENSES”………………

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  3. Bod66 Bod66

    Marseille est une ville qui pète plus haut que son cul. Ils n’ont pas une tune et font les malins avec des projets même pas ficelés à l’avance. Que les contribuables ( dont je fais partie ) doivent payer ce stade à la con est pour moi tout sauf une surprise.
    Je pense que juridiquement, certains devraient avoir des comptes à rendre. Jouer comme ça avec l’argent publique est une véritable honte.
    Ah oui, j’allais oublier. GAUDIN EST UN ÂNE !

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  4. Toine Toine

    Sans compter que ce chantier (de 350 millions d’euros) est en train d’être bâclé en témoigne les 2 façades principales recouvertes par de la simple peinture noire…

    On saigne un peu plus les “rares” contribuables marseillais qui finissent pas quitter la ville les uns après les autres faute de voir leur argent bien utiliser par des élus nullissimes!

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  5. Anonyme Anonyme

    Le foot et l’OM, ça pue de plus en plus, non content de braquer l’argent de la cantine des écoliers marseillais pour engraisser au delà du raisonnable Gignac et Bouygues, maintenant on va se retrouver avec un ignoble et innommable “Gazprom Poutine Stadium” ou “Stadium Holidays in Abou Dabi”

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  6. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Cette cathédrale de béton et la dette qui va l’accompagner pendant trois décennies résonnent avec ces lignes lues aujourd’hui dans Télérama (n. 3369-3370) :
    “Onze mille kilomètres d’autoroute – un des réseaux les plus denses du monde – et près de six millions de chômeurs. Rien à voir, bien sûr. C’est “au nom de l’emploi” que depuis trente-cinq ans des élus sincères et convaincus, forts des pouvoirs que leur a donné la décentralisation, et appuyés par quelques géants du CAC 40, défendent le modèle – tout béton-bitume, périurbanisation, grande distribution, low cost généralisé – qui a conduit la France dans le mur. (…) … autant d’argent public que [ces élus] ne consacreront pas, par exemple, à la rénovation thermique des logements de leurs administrés et à l’émergence de PME dans ces filières. (…)”

    A quand un vrai débat public sur les priorités d’investissement auxquelles affecter l’argent du contribuable ?

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  7. mike the bike mike the bike

    pour des projets aussi démentiels financièrement , ca serait peut etre pas mal de faire un référendum avant (style votation en Suisse ),pour que la démocratie s’applique réellement.
    on verrait à ce moment si l’électeur préfère “panem et circenses” , plutot que des équipements médicaux (IRM par exemple ou nous sommes dans les derniers d’Europe en taux par habitant )ou de la rénovation durable ,ou de la vraie transition énergétique.
    par contre , si c’était oui au stade , je pense qu il ne reste plus qu’à émigrer !

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  8. Anonyme Anonyme

    heureux de lire cet article car encore une fois cela prouve l’incompetence et la facilite à mentir de cette municipalite .

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  9. Jeremy Jeremy

    CorroboreR, pas corroboré 🙂

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  10. Biam Biam

    Bonjour. Qui encaisse les éventuelles recettes autres que les maths de OM, Arema ou la ville ? Merci de votre réponse Cordialement ‘

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  11. jdeharme jdeharme

    Vu les piètres résultats que ce club aura la part pour les contribuables marseillais sera de plus en plus élevée

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  12. Biam Biam

    Et qui va payer la réfection de la pelouse: la ville l’OM ou Arema

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