MPM vote son dernier budget avant la métropole

MPM vote son dernier budget avant la métropole

Un emprunt en baisse, des charges de personnel "contenues", 345 millions d'euros réservés à l'investissement : c'est sur le ton de la mission accomplie que la majorité de Guy Teissier (UMP) a adopté ce matin le budget 2015. Élu président en avril 2014, il avait fait des économies budgétaires l'un des marqueurs de son début de mandat. Pour cela, comme l'a rappelé le maire d'Ensuès-la-Redonne Michel Illac, "les contribuables de MPM ont mis largement la main à la poche", avec en deux ans 25% de hausse de la fiscalité pesant sur les ménages.

"Dans la corbeille de mariée de la métropole, nous aurons fait le nécessaire pour ne pas nous présenter avec une situation financière désastreuse", a en tout cas estimé Jean Montagnac, vice-président aux finances. Car ce premier "vrai" budget de Guy Teissier est aussi le dernier avant la fusion de MPM avec cinq autres intercommunalités du département. Dans la ligne du maire de Marseille, Laure-Agnès Caradec a appelé à anticiper : "Dès aujourd'hui, les élus doivent être très attentifs et s'impliquer dans la construction du pacte financier qui ne peut attendre l'année 2016." Ce pacte financier a été validé par un amendement du gouvernement à la réforme territoriale, adopté en janvier au Sénat.

Un fond Grand Marseille Express ?

"Nous ne sommes plus dans un débat du contre mais sur une stratégie du pour", a approuvé Guy Teissier. Le président de MPM a toutefois conservé son costume de "porte-parole des maires", fustigeant un deux poids deux mesures du gouvernement par rapport à la métropole parisienne. Opposé à la métropole, Michel Illac s'est tout de même placé sur le terrain des propositions, faisant lui aussi référence au Grand Paris : "Puisque le gouvernement nous veut métropole de premier rang, qu'il nous autorise à disposer des mêmes ressources du versement transports (…) en réhaussant la possibilité de porte le taux de jusqu'à 2,7% contre 2% actuellement (…) Deuxième proposition : pourquoi ne pas créer, comme pour le Grand Paris Express, un fonds d'équipement du transport métropolitain, alimenté sur 20 ans ou plus d'une participation annuelle prélevée sur l'immobilier d'entreprise et du commerce ?"

Ces idées font écho à celles lancées récemment par la mission métropole d'une taxe sur les touristes, avec le même diagnostic d'un besoin de lourds investissements à l'avenir. Mais ce débat relève d'un autre hémicycle, avec l'examen de la réforme territorial en cours à l'Assemblée. En attendant, c'est sur les routes que MPM concentrera son effort en 2015, avec 57 millions d'euros consacrés à la rocade L2 et 64 millions aux travaux de voirie, soit un tiers du budget d'investissement total.

Georges Cristiani dans le viseur

Plutôt apaisée, la discussion a pris un tour plus véhément avec une intervention du maire de Marseille annonçant qu'il s'abstiendrait sur l'adhésion de MPM à l'union des maires des Bouches-du-Rhône. En cause, "le président de l'union des maires [et maire de Mimet Georges Cristiani] qui se permet des critiques brutales, caricaturales de la gestion de la ville capitale". Le maire de Sausset-les-Pins Eric Diard (UMP) lui a emboîté le pas "reprochant à son président d'avoir envoyé les maires dans une impasse". L'ancien président Eugène Caselli a fait siffler un peu plus les oreilles de l'absent, "porteur de caricatures depuis des années sur la métropole".

Le socialiste a été le seul à aller plus loin, pointant l'influence du président du conseil général Jean-Noël Guérini dans le combat anti-métropole de l'union des maires. Pour lui, "l'association est largement instrumentalisée par le président d'une collectivité qui devrait disparaître après 2020". La candidature de Cristiani aux élections départementales sous les couleurs de la Force du 13 n'est peut-être pas étrangère à ce costard taillé sur mesure.

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Pour les mordus de la comptabilité publique, le rapport de présentation du budget 2015 :