MPM : tram-train et batobus sur la voie du Scot

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le 9 Déc 2011
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MPM : tram-train et batobus sur la voie du Scot
MPM : tram-train et batobus sur la voie du Scot

MPM : tram-train et batobus sur la voie du Scot

 

Sujet d’ouverture du conseil communautaire, l’incinérateur a donné du piment à un conseil où l’ordre du jour ne laissait pas présager une séance très agitée. Il y joue d’ailleurs habituellement ce rôle, ou un quelconque sujet sur les déchets. Il n’y en avait pas, on y eu droit quand même. Idem pour la métropole, que Renaud Muselier (président du groupe UMP) a importé dans le débat d’orientations budgétaires, avec à sa suite un Jean-Claude Gaudin fidèle à ses contradictions : oui à la métropole, mais seulement au sens administratif et à l’intérieur du périmètre de MPM, et non concrètement avec les voisins de l’aire métropolitaine.

Signe du manque de rapport clivant à se mettre sous la dent (ou intérêt politique tout à leur honneur), les élus ont même débattu longuement du Schéma de cohérence territoriale (Scot), censé dessiner l’avenir du territoire dans les 20 ans à venir, puis du Plan local d’urbanisme de la ville de Marseille, son application à plus moyen terme dans la commune centre. Côté communiste, Pascal Gillet s’est félicité de « la défense intégrale de l’espace agricole cultivable », de « la proposition de stopper la création des zones commerciales », de « la remontée du Port au premier rang de nos atouts » et plus généralement que le projet ne soit plus une « juxtaposition de visions locales », que Marseille ne soit plus le seul vrai pôle envisagé.

Député-maire UMP du 9/10, Guy Teissier a lui livré son désormais récurrent numéro de membre critique de « candidat de la rupture » de la majorité Gaudin. Louant par exemple la « cohérence » que ce document allait permettre pour mieux déplorer de voir « des ZAC entières sortir de terre sans que les voiries, les équipements publics ou encore les transports ne soient adaptés à défaut d’être anticipés », évoquant ensuite La Capelette, Luminy, l’ex-projet de Village de marques de La Valentine…

Avec une incursion plus inhabituelle sur les thèmes chers à son interlocuteur précédent : « On ne peut pas être les spectateurs passifs de la lente et inexorable désindustrialisation de notre territoire. Des hommes et des femmes souffrent et attendent de nous autres choses que des commentaires désabusés et fatalistes. Or je trouve que notre document manque cruellement de perspective en ce domaine. Aussi, Monsieur le Président, j’apprécierai que vous preniez l’initiative d’une grande réflexion publique sur la mutation industrielle de nos territoires », a-t-il lancé.

Ne pas en rester aux voeux pieux

Au nom du PS, la députée du 13/14 Sylvie Andrieux a elle aussi pris le micro pour dire tout le bien qu’elle pensait de la démarche, la « réaffirmation du rôle essentiel en matière logistique et industrielle des bassins est du port de Marseille », de la « nouvelle approche de la relation ville/nature », des objectifs de « mixité sociale, mixité fonctionnelle et revalorisation des identités locales », qui appellent à la création de logements sociaux mais aussi d’aires d’accueil de gens du voyage et de structure d’hébergement d’urgence… Pertinent mais aussi à la frontière du parler creux et du vœu pieu, comme les développements du tandem Claude Vallette (UMP)/Patrick Magro (PCF), qui planchent cependant dur depuis longtemps sur ces dossiers.

Ce qui nous rappelle que, au-delà des visions divergentes ou des remarques des uns et des autres, même s’il est prescriptif, le Scot demandera à être traduit en actes. Signe d’espoir, noté par le maire du 11/12 Robert Assante (Nouveau Centre) : le vote au cours du conseil du lancement d’études pour le prolongement des transports en commun en direction de la Penne-sur-Huveaune et Aubagne. « Si nous ne faisions pas ces études de faisabilité, nous n’étions pas conforme à ce que nous avons dit ce matin en matière de Scot et de PLU », a-t-il souligné. Dans la carte du Scot, la Vallée de l’Huveaune figure en effet parmi les territoires de projets, et les centralités où la ville pourra se développer.

De manière un peu surprenante mais révélatrice, le rapport qui lançait ces études s’intitulait « complément aux prospectives et orientations de développement des transports en commun en site propre ». Prospectives et orientations qui avaient été votées au cours d’un débat houleux… il y a un peu plus d’un mois. « On imagine la perplexité des Aubagnais, qui vont réaliser un tram jusqu’à La Penne-sur-Huveaune en espérant une connexion avec Marseille. En toute logique, c’était du terminus actuel des Caillols que devait venir le prolongement vers La Valentine et la future gare de La Barasse, comme dessiné dans le projet d’aménagement et de développement durable de la ville de Marseille », écrivions nous alors face à l’oubli de cet aspect. Certes il n’est jamais trop tard pour être cohérent, à condition de ne pas repartir dans des politiques du coup par coup…

Tram-train

Aux côtés d’un prolongement vers l’Est, figurent d’ailleurs dans le « complément » des études pour « vérifier la capacité d’utilisation d’usage partagé d’infrastructures ferrées existantes en vue de leur circulation par des trams-trains, et notamment sur les lignes Blancarde Capelette et Pas des Lanciers-La Mède ». Un tram-train, qu’es aco, c’est nouveau ? Réponse avec Marie-Françoise Palloix, élue communiste qui a planché sur ce sujet avec les cheminots CGT et qui a réussi à convaincre Eugène Caselli :

A l’entendre, les possibilités seraient donc très larges, mais dans l’immédiat on remarque surtout que l’on retrouve la fameuse ligne Blancarde-Sainte Marguerite, qui emprunterait des voies ferrées déjà existantes, et dont d’aucuns s’étonnaient là encore de l’absence dans les orientations précédentes… En tout cas le raccord avec Aubagne et les villages de la voie de Valdonne, que Marsactu avait parcourue en février, nécessiterait de trouver de la place sur les voies ferrées entre les deux agglos, ce qui n’est pas gagné…

Et batobus

Autre confirmation côté transports d’une ligne évoquée depuis longtemps : les navettes maritimes entre le Vieux-Port et la Pointe-Rouge seront expérimentées pendant 6 mois à partir de mars 2012 (début du Forum mondial de l’eau) à raison d’une rotation par heure, moyennant 2,5€ l’aller (gratuit pour les abonnés RTM) avec correspondance. Un test qu’a fait mine de découvrir Gérard Chenoz (UMP), fustigeant le coût (1,7 millions d’euros) et trouvant exagérée l’estimation du nombre de passagers potentiels. Réponse du président Eugène Caselli : « Si on ne le fait pas on ne saura jamais si on peut mettre des navettes à Marseille. S’il n’y a pas de clientèle, on renoncera ».

Reste que le groupe communiste, défenseur acharné de cette idée, a soulevé une question qui pourrait s’avérer fondamentale, surtout si les navettes sont maintenues : le stationnement à proximité et les correspondances avec le réseau de transports, la seule à ce jour étant celle du bus 19. Avant de partir à l’abordage du Vieux-Port, encore faudra-t-il aux éventuels passagers pouvoir se garer à proximité de l’embarcadère ou le rejoindre facilement.

De la désertification des hémicycles

Au final, entre les joutes habituelles sur les déchets, la métropole et les transports, des dossiers qui avancent et un débat dense sur le Scot, le conseil a fini comme souvent ces derniers temps : quasiment désert, risquant de ne plus permettre au quorum nécessaire pour que les votes soient valides d’être atteint. Au point qu’Eugène Caselli a dû intervenir : « ce n’est pas possible de commencer à 157 et de finir à 50. On doit assumer sa fonction d’élu communautaire ! Mais cela veut dire aussi que l’on doit être concis ». Et d’annoncer qu’il mettrait à exécution ce qui n’était qu’un « avertissement » la dernière fois : l’instauration de temps de parole.

Au cours de cette séance mémorable, plus de 100 rapports avaient été votés en bloc après 4 heures de débat. Cette fois-ci, une bonne quarantaine l’a été à vitesse grand V sans la moindre intervention. La faute justement à des interventions trop longues et trop nombreuses sans parfois trop de pertinence, la seule limite étant l’appel de l’estomac vers 13h et la désertion généralisée ? Certainement.

Mais la fréquence et l’organisation des conseils n’aide peut-être pas : MPM en est cette année à son 5e après 5 en 2010 et 7 en 2009. A Lyon, on en tient 11 par an, invariablement réglés sur 18h-22h30. Même nombre à Bordeaux, où l’on laisse en revanche varier la durée : 2h30 lorsque l’agenda est maigre mais double séance matin/après midi de plus de 3 heures s’il est chargé. Pas sûr qu’à Marseille suffisamment d’élus acceptent une telle formule…

Un lien Eugène Caselli pollué par l’incinérateur, sur Marsactu

Un lien Avec le Scot, Marseille se rêve à horizon 2030, sur Marsactu

Un lien Transports : MPM cherche sa ligne, sur Marsactu

Un lien En attendant les batobus Vieux-Port/Pointe Rouge, on a pris le Vieux-Port/L’Estaque de MSC

Un lien L’intervention de Claude Valette sur le Scot :

Un lien Celle de Pascal Gillet :

Un lien Celle de Guy Teissier :

Un lien Celle de Sylvie Andrieux :

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Commentaires

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  1. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Oiu au tram train non au batobus!
    En période de restriction budgétaire , il est anormal que le projet de batobus soit mis en route car il va coûter très cher : l’argent autait dû être utilisé à la construction d’ascenseurs dans les principales stations de métro pour les handicapés notamment à ST cHARLES , CASTELLANE et RD PT PRADO. Mais à part pour parader aux inaugurations nos élus ne prennent pas les transports en commun.!

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  2. huey13 huey13

    Salut le bateaubus je suis pour car c’est un transport urbain collectif, peu coûteux en énergie, utilisant une infrastructure naturelle. De nombreuses villes d’Europe exploitent leur linéaire côtier Venise, Rotterdam, Londres, Nantes, Toulon… ont créé des lignes de bateau-bus intégrées dans leurs réseaux de transports en commun.Les ligne de bateau-bus relève d’une politique d’aménagement et de la prise en compte des spécificités de ce moyen de transport et de son attractivité auprès des touristes et estivants.

    Mais se n’ai pas suffisant L’argument du tram 3 (T3) a la rue des Rome‏qui double de métro n’a aucune valeur. L’enjeu économique, c’est la valorisation immobilière des quartiers situés entre la rue de Rome et le cours Lieutaud (avoir 1 passage du tram au cours lieutaud serais pas mal), depuis la canebière jusqu’à Castellane. Le passage du tram va offrir une nouvelle et forte attractivité et ainsi créer une incroyable pression à la hausse sur l’immobilier des quartiers concernés.Il faut réfléchir sérieusement sur l’hypothèse BLANCARDE/CAPELETTE/DROMEL…..
    Même les néophytes en la matière peuvent constater que des infrastructures existantes,voire à améliorer à moindre coûts,sont inexploitées !!!! A mon humble avis,mais en tant que contribuable tout de même,je trouve le projet rue de ROME scandaleux……aussi bien sur le plan politique que sur celui économique (un gouffre !!!).

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  3. huey13 huey13

    SALUT ça pourrait être une bonne idée sauf le tram a Aubagne que je passe que se n’ait pas possible.Pour le tram-train au sud on peut faire différemment par exemple : BLANCARDE/TIMONE/CAPELETTE/Le Palais Omnisports/Rabatau/Prado/Parc Borely/Avenue de Hambourg/Puis Terminus C.C Bonneveine en tous cas sa serait pas mal.
    Et pour l’extension la ligne T1 pourrait utilement être aussi prolongée des Caillols à La Valentine par avenue burtis, Bd libérateu , et Hôpital les caillol et une future gare SNCF de La Barasse.

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  4. Tresorier Tresorier

    MPM continue de faire n’importe quoi :

    – nos metros sont inacessibles aux handicapes, mamans avec poussettes et personnes agees : pas d’escalator ou d’ascenseur de la rue a la rame. Inadmissible. Et je ne parle pas des pannes…
    – tram doublant le metro et plus lent de France,
    – voies reservees aux bus insuffisantes et pas protegees des auto bourrins,
    – arrets de bus pas en avant sur la chaussee mais en retrait des voitures en stationnement. Tout cela pour ne pas bloquer les voitures derriere le bus quand il est a l’arret mais qui favorise les voitures mal garees empechant souvent le bus de s’approcher de son arret et obligeant les usagers a descendre sur la chaussee,
    – 3 terminus du metro en aerien. Merci pour la vue des voisins et pas d’expansion possible. Pour la Fouragere, la L2 eneterree bloquerait aussi l’extension.
    – batobus couteux, sans doute irregulier pour une capacite limitee.
    – absence de metropole, Caselli voulant faire un pole metropolitain avec Pennes Mirabeau et Pennes sur Huveaune quand Nice fait sa metropole et Lyon fait un pole metropolitain avec Vienne et Saint Etienne….
    – pas d’utilisation rationnelle des voies ferrees presentes sur MPM pour developper des TCSP,
    – une gare aeroport Marseille Provence a deux kilometres de l’aeroport.

    On continue comme ca ou on change ????

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  5. Marius Marius

    Batobus : entre l’île Gaby et la Pointe-Rouge cette ligne maritime ne sera protégée par rien et aura un problème avec la fréquence des vents et des vagues dans la rade de Marseille, une des plus ventées de Méditerranée.
    Beaucoup de gens hésiteront avant d’être secoués sur de fortes vagues.
    Cette ligne n’est peut-être pas irréalisable, mais il faut prévoir qu’elle aura d’assez longues périodes de passage à vide ou d’arrêt : jusqu’à une semaine entière de gros mistral sans arrêt, ça arrive plusieurs fois par an.

    Prendre Toulon comme exemple est erroné : la rade de Toulon est “fermée” contrairement à celle de Marseille qui est très ouverte sur le large. En plus la rade de Toulon est abritée par le relief.

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  6. cameleon cameleon

    incompréhensible que ce TRAM TRAIN BLANCARDe-TIMONE-CAPELETTE(à prolonger en voie neuve jusqu’au métro Dromel) n’est pas encore été classé prioritaire dans les transports Marseillais !!! La capelette en plein developpement à un besoin urgent de ce projet, et ce projet sur des voies verrées existantes (et dont les travaux ne generont quasiment pas la circulation) serait un excellent moyen de réduire la circulation Jarret+Schloesing !!!! Il y a URGENCE ! D’autant qu’il serait moins couteux qu’un tram normal, et que ce trajet traverse des quartiers trés denses et donc de nombreux usagers potentiels et autant de voitures et pollution en moins.

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