Michel Péraldi : "Le clientélisme n'est pas une MST propre à Marseille"

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le 10 Sep 2014
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Il y a près de dix ans, le journaliste Michel Samson et l'anthropologue Michel Péraldi faisait paraître "Gouverner Marseille", une enquête sur les mondes politiques locaux. Depuis, le livre est devenu un mode d'emploi recommandé pour mieux comprendre la ville. Alors qu'il s'apprête à faire paraître une Sociologie de Marseille, le chercheur revient sur la manière dont Marseille a évolué dans l'intervalle.

Michel Péraldi : "Le clientélisme n'est pas une MST propre à Marseille"
Michel Péraldi : "Le clientélisme n'est pas une MST propre à Marseille"

© BG

Ce sont des retrouvailles au coeur d’un lieu qui, il y a dix ans à peine, n’avait pas plus d’existence qu’un croquis d’architecte. Vendredi, le Mucem reçoit l’anthropologue Michel Péraldi et le journaliste Michel Samson. Il y a dix ans justement, les deux compères signaient Gouverner Marseille (éditions La Découverte). Sous-titré “Enquête sur les mondes politiques marseillais”, cet ouvrage est devenu depuis une forme de bréviaire pour comprendre les ressorts qui animent la vie politique locale.

Si les deux hommes se retrouvent ainsi, c’est pour lancer la rétrospective que le musée consacre à Marseille contre Marseille la série de huit documentaires que l’ancien correspondant du Monde a consacré aux élections municipales depuis 1989. Vendredi soir, les deux hommes échangeront sur la façon dont la ville a évolué depuis la parution de leur livre, au fil des élections. Michel Péraldi évoquera également les grandes lignes de son prochain ouvrage Sociologie de Marseille, chez les mêmes éditeurs.

En dix ans, Gouverner Marseille est devenu un mode d’emploi de la ville, dont la lecture est indispensable pour qui veut se lancer dans une carrière politique. Avant de partir en vacances, un parlementaire disait même qu’il allait en profiter pour relire cette “bible des Marseillais”. Cela vous étonne ?

Michel Péraldi : Pour être sincère, oui et non. Non parce que je pense qu’on a comblé un vide en livrant une analyse un peu froide du système politique marseillais mis en relation avec la sociologie de la ville. Cela ne m’étonne pas qu’il soit devenu une boîte à outil pour comprendre comment fonctionne celle-ci. En revanche, ce qui m’étonne plus c’est que des hommes politiques aient encore besoin de le lire pour en tirer des clefs de compréhension de la ville. Ils ne la comprennent pas ?

Peut-être est-ce justement pour savourer à quel point ils la connaissent…

Dans ce cas-là, c’est autre chose.

Plus sérieusement, une partie de votre livre s’efforce d’analyser ce qu’on appelle le clientélisme. Or, beaucoup présentent ce phénomène comme une des explications de la défaite de la gauche dans les 13e et 14e arrondissements. Est-ce pour vous une explication plausible ?

Avant tout, le mot clientélisme me gêne. C’est un mot-valise qui obscurcit plus qu’il n’éclaire des formes différentes et différenciées de clientélisme.

Par quoi le remplacer ?

C’est comme le terme de commerce informel, quand il sort par la porte, il rentre par la fenêtre. Je le remplacerais par localisme qui est plus précis. Il permet de décrire un phénomène qui est totalement intégré au système politique local en France. Ce n’est ni un virus, ni une MST propre à Marseille. Regardez la façon dont fonctionnent les époux Balkany à Levallois ou Serge Dassault à Corbeil-Essonnes. Ceci dit, il y a bien eu depuis dix ans une forme de basculement. Quand nous écrivions le livre, le clientélisme était encore un phénomène qui profitait à la fois aux électeurs et aux hommes politiques qui en tiraient un bénéfice électoral. Il s’agissait pour une part d’un système de répartition qui permettait de combler un certain nombre de déficits de l’Etat en termes d’accès à l’emploi ou au logement. Quand vous n’avez pas accès à un privilège, à un avantage que d’autres ont, vous pouvez user des ressorts du clientélisme politique. C’est ce que nous décrivait à l’époque Lucien Weygand [ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, ndlr] en parlant des rendez-vous à sa permanence. Depuis dix ans, ce phénomène s’est retourné. Il est devenu un marché économique au profit des élus mais aussi de leur famille, leur tribu, leur clan. D’ailleurs, c’est un phénomène que la Corse a connu en parallèle et que l’on retrouve à Marseille avec ce que révèlent les affaires Andrieux ou Guérini.

N’y a-t-il pas exactement une raréfaction de la ressource ?

Effectivement, la source d’emplois publics et de logements sociaux s’est peu à peu tarie. Dans le même temps, les services de l’Etat se sont rationalisés. Le clientélisme fonctionne s’il s’appuie sur un Etat riche et pas très regardant. Avec un Etat appauvri, qui rationalise ses services et devient plus exigeant, cela devient plus complexe de faire jouer ce système de répartition des ressources. Dans le même temps, il y a un élargissement de la classe politique. En comparaison des années 60 et 70, ils sont beaucoup plus nombreux au conseil municipal, dans les mairies de secteur, à la communauté urbaine. Pardonnez-moi l’expression mais ils doivent manger et faire profiter de leur position leur famille, leur tribu ou leur clan.

S’agit-il d’une page du Defferisme qui se tourne ?

Je ne sais pas si elle se tourne. Ce qui est vrai, c’est que ces dernières années a émergé une nouvelle génération politique qui ne vient pas de nulle part. Ce sont les enfants – y compris biologiques parfois – du defferrisme. Ils sont tous issus d’une petite classe moyenne, ont rarement fait des études supérieures et, ont choisi la politique comme ascenseur social. Et, pour la plupart, ils n’ont jamais fait que cela.

Croyez-vous qu’à Marseille, il soit plus douloureux de changer de maire ?

Je ne crois pas trop aux explications psychologiques. Je ne suis pas très romantique, en tout cas dans le champ professionnel. Ce que je constate, c’est que Jean-Claude Gaudin a été élu par 13% des Marseillais. Cela ne fait pas la ville. Le vrai sujet, c’est donc ces habitants qui ont choisi l’abstention. Peut-être aussi faut-il remettre en cause cette notion d’habitants. Qui sont les Marseillais ? Ceux qui habitent la ville ou ceux qui en ont l’usage? Les milliers d’Aixois, d’étudiants qui font tous les jours le trajet, sont-ils Marseillais ou de simples usagers de la ville ?

Cela repose la question de la métropole réelle que la future institution est censée incarner…

Vous avez raison de parler de métropole réelle car c’est ce que vivent des centaines de milliers de gens au quotidien. C’est peut-être aussi la seule manière de remettre à plat le système politique. Jusque-là cette métropole sociologique n’avait pas de transcription politique. Il n’y avait pas de coïncidence entre la métropole vécue ou de fait et les institutions politiques. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les gens voteront plus quand la métropole sera créée.

Poser la question de l’identité des habitants revient à poser la question de l’identité de la ville. Comment définir cette ville ? 

Dans mes travaux sociologiques, je ne cesse de tordre le cou aux idées reçues, à cette ville mystérieuse où il faudrait être né pour la comprendre. C’est faux. Marseille est une ville française qui ressemble aux autres villes françaises. Je donne un exemple : si vous regardez de près les principales données statistiques sur les revenus fiscaux, le RSA, les familles monoparentales… Marseille ressemble à une ville de Seine-Saint-Denis. Il n’y a pas lieu de la comparer à Lyon, Paris et encore moins à Barcelone ou à Sao Paolo. Autre exemple d’idées reçues, la ville compte un fort taux de petits propriétaires. La concentration de logements sociaux ne concerne qu’une partie des 14e et 15e arrondissements. Quand vous traversez en train les quartiers Nord, l’impression qui domine n’est pas celle des quartiers de tours des années 70. C’est un tissu urbain hétéroclite où dominent des petits pavillons. Les tours semblent avoir été jetées là d’un avion.

De la même manière, il est faux de dire que Marseille est une ville pauvre. Si on regarde les statistiques, Marseille est une ville de classes moyennes, parfois modestes qui ont connu un petit bout de mobilité sociale en accédant à la propriété. Ces habitants connaissent la fragilité sociale des classes moyennes avec les inquiétudes habituelles sur l’avenir de leurs enfants et la dépréciation de la valeur de leurs biens. A Marseille, la vraie pauvreté est dans le centre-ville.

C’est la particularité de Marseille : elle conserve un centre-ville populaire malgré vingt ans de rénovation. Qu’est-ce qui explique une telle inertie ? 

C’est simple et compliqué. La plupart des grandes villes du monde ont connu le même phénomène de gentrification de leur centre. Là encore, il s’agit d’un mot-valise qui n’a plus grand sens tellement il a été mis à toutes les sauces. Quoi qu’il en soit, ce qui s’est passé partout dans le monde n’a pas eu lieu à Marseille. Pourquoi ? Cela tient à ce que je disais sur la métropole. Pour qu’il y ait gentrification, il faut que les classes moyennes supérieures réinvestissent le centre-ville. Ce désir de retour n’a pas lieu d’être à Marseille à partir du moment où, à l’immédiate proximité de la ville, vous avez Aix, Aubagne, le Luberon et la côte… Cet ensemble urbain fait que le centre de la ville-centre est moins attractif. De fait, à Marseille, seuls des micro-quartiers autour de la Corniche ont été réellement appropriés par les riches.

Pourtant il y a bien eu un effort de rénovation…

Oui mais il a été particulièrement porté par la puissance publique en ayant notamment recours aux logements sociaux. A aucun moment, les promoteurs privés n’ont suivi. Regardez la réhabilitation du Panier et de Belsunce, elles n’ont absolument pas permis de remplacer une population par une autre. Les populations les plus pauvres chassées par la rénovation sont revenues par le biais du logement social. Et certains élus locaux ont contribué à maintenir cette inertie en préférant conserver les liens avec leur électorat plutôt que de voir débarquer des classes moyennes ou supérieures, des intellos avec d’autres exigences en termes de services publics. On se retrouve alors avec une situation singulière où il y a eu un peu de gentrification mais où les pauvres sont toujours là. Le Panier n’est pas Soho et Belsunce n’est pas devenu le Marais. Si des Parisiens sont venus, c’est pour investir dans la pierre ou pour installer une résidence secondaire. En centre-ville, on retrouve plutôt le Chinois du 13e que le bourgeois du 16e. Ici, les gens aisés ne peuvent venir que de la périphérie immédiate. Or, pour l’heure, rien ne les incite à venir habiter le centre-ville alors qu’ils ont une offre foncière à la périphérie qui leur permet d’avoir accès à la mer ou la nature de manière privilégiée.

 

“Marseille n’est pas Marseille”, la conférence de Michel Péraldi et Michel Samson ouvre ce vendredi le cycle de la rétrospective de la série “Marseille contre Marseille”, à l’auditorium Germaine Tillion à partir de 19 heures. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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Commentaires

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  1. Delair Delair

    Analyse très intéressante notamment pour expliquer la difficulté de faire évoluer le centre ville.

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  2. piqueboufigue piqueboufigue

    soyons simple,pas besoin de grand discours,le seul exemple,LA CANEBIERE,qui voulez vous qui habite cette merveilleuse artere,meme les chaussures ANDRE ont fermée,rue de rome meme avant travaux du tram c était le souk,saint fé,un bordel ambulant,paradis sauve un peu pas trop,meme l emblematique AIR FRANCE est parti,alors le centre ville meurt et est mort.

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  3. Gaudin préfère le curé à l’instit’ Gaudin préfère le curé à l’instit’

    Affligeant : Gaudin a été élu par 13% des Marseillais.

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  4. Anonyme Anonyme

    La poperisation a tuer le centre ville de Marseille . Seul la destruction de ses anciens bâtiments permet un renouveau dans ce secteur .

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  5. Anonyme Anonyme

    Ce n’est peut-être pas une MST, sauf que c’est une MHC,”maladie hautement contagieuse”.
    Car le schéma décrit pour Marseille s’est étendu à toutes les communes du département,et même à toute la France. Ce qui a pour effet de penser que le système s’est ralenti sur Marseille.

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  6. Anonyme Anonyme

    Malgré tout ces clichés le centre ville reste très agréable à habiter, tout à pied sans être esclave de la voiture. Les immeubles anciens sont très bien conçus et offre une qualité de vie incomparable. C’est vrai que comparer les cages à lapins construites en périphérie et les immeubles hausmaniens en pierre de taille et haut plafond n’est pas raisonnable. Je trouve qu’avant les architectes prenaient en compte la qualité de vie pour construire. Certes les quartiers du centre ville sont salent mais pas plus qu’ailleurs on peut regretter le manque d’espace vert et de pistes cyclables. Mais les municipalités y viendront obligé par la pollution et le manque de place pour stationner.

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  7. Vieux-Port Vieux-Port

    Dire que les classes moyennes supérieures ne reviennent pas dans le centre-ville parce qu’il y a Aix, Le Lubéron et la mer autour de Marseille, c’est quand même très léger. Toutes les villes situées en bord de mer aurait le même problème et je ne pense pas que coit le cas à Montpellier ou Nice.

    Ces CSP+ ne reviennent pas parce que le centre-ville est un repoussoir. Il est encore plus sale que le reste. Cette saleté permanente est entretenue par la mairie et MPM, à cause la cogestion avec FO. La voirie est dans un état lamentable, là encore, la cogestion et la gabégie inhérente y est pour beaucoup. L’offre commerciale n’est pas à la hauteur et la stratégie des gros centres commerciaux en périphérie ne va pas améliorer les choses. Que sont devenues la Canebière et la rue de Rome. Ne parlont pas de Belsunce. Que va devenir la rue Paradis ?

    L’urgence c’est de piétionniser et d’apaiser (espaces verts) en masse, avec des aménagemenets attrayants qui donnent envie de venir s’y balader, puis peut-être d’y habiter. J’y ai habité pendant deux ans. Le plus gros point positif c’est de pouvoir se passer de voitures, mais le bordel incessant (saleté, bruits, incivisme, pas d’espaces verts, pas d’ombre sur le Vieux-Port, pas de WC publics : les gens chient dans la rue, allez place Victor-Gélu pour voir), etc.)

    L’urgence c’est de mettre un terme à la cogestion, ce clientélisme institutionnalisé depuis beaucoup trop longtemps. Tant qu’un membre d’honneur de Fo siègera à la mairie, je ne me fais pas bcp d’illusions…

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  8. Delair Delair

    Le centre ville n’est pas à proprement parler “agréable” à habiter, il est assez sale et laissse une impressions d’anarchie, d’incivilité et d’agressivité parfois, le mobilier urbain est très dégradé ou inexistant, la voirie souvent en piteux état. Cependant je préfère largement cela aux résidences en périphérie perdues au milieu d’îlots décrépis et qui nécessitent de prendre la voiture en permanence.

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  9. piqueboufigue piqueboufigue

    heureusement que notre senateur maire a été réelu ,c est le meilleur ,les marseillais ont su chasser les imposteurs et gagner Marseille 7/8 secteurs.Bravo monsieur le maire.

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  10. piqueboufigue piqueboufigue

    heureusement que notre senateur maire a été réelu ,c est le meilleur ,les marseillais ont su chasser les imposteurs et gagner Marseille 7/8 secteurs.Bravo monsieur le maire.

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  11. JL41 JL41

    Péraldi m’était connu depuis son travail sur l’économie parallèle de Marseille, dont un pan entier a disparu, celui de la voiture d’occasion à destination du Maghreb, après qu’on ait institué un visa pour les Algériens. Mais le gouvernement algérien a également mis des restrictions à ces importations. Toujours est-il que le port de Marseille et une certaine économie informelle, ont perdu dans la diminution de ce courant d’échanges. C’est le port d’Anvers qui serait maintenant branché sur ce gisement devenu énorme, avec Cotonou en réception des véhicules d’occasion depuis l’Europe. Le commerce de la drogue aurait pris le relais à Marseille, mais avec un trafic nourri seulement par la demande locale.
    Cette économie informelle, d’une certaine importance à Marseille, est en général ignorée des analyses économiques.
    D’emblée, Péraldi a mis à mal quelques lieux communs fréquents dans nos discours, d’autant que les journalistes, et à l’amont un certain nombre de chercheurs et d’universitaires, les répètent eux-mêmes (les compilateurs qui se contentent de partir du travail des autres).
    La Canebière n’est pas un axe autour duquel s’articuleraient deux territoires différents. Les ilots de richesse et de pauvreté se mêlent un peu partout. Marseille est une ville de petits propriétaires (plus de 40%), sur une base d’habitat individuel urbain, une originalité de Marseille, en même temps que certains quartiers sont parmi les plus pauvres d’Europe, comme St-Mauront.
    Marseille n’est plus une ville d’immigration, comme Londres et Istanbul en Europe. Les immigrations maghrébines et comoriennes que nous avons connues seraient davantage des immigrations familiales qu’économiques. Là où Marseille a vu sa population se réduire, Barcelone a gagné, ainsi qu’en emplois, qu’il s’agisse de la ville ou de l’agglomération. Ce n’est pas la même immigration qui a fait Barcelone.
    On ne peut donc pas parler de « ville monde » à propos de Marseille, un vocable qui était venu enjoliver certains discours électoraux. Ni l’immigration actuelle, ni l’économie locale le permettent. Seules Londres et Istanbul peuvent prétendre à ce statut.
    Péraldi s’est attardé sur l’effondrement de la population ouvrière qui constituait par le passé une composante significative de la culture marseillaise. C’est la fin des chantiers navals à Marseille, La Ciotat, La Seyne et Port-de-Bouc. Une fin qu’il n’explique pas. Mais on attend son bouquin annoncé pour 2015.
    Autant qu’à la fin des chantiers navals, la chute des emplois industriels à Marseille est imputable à la reproduction du tissu économique marseillais en périphérie, à commencer par l’huilerie à Vitrolles. Le conditionnement alimentaire est également en grande partie sorti de Marseille. Jusqu’à la machine-outil, dont Marseille nourrissait une composante orientée vers l’industrie alimentaire et la chaudronnerie.
    Ce redéploiement de l’économie marseillaise, petites industries vers Aubagne et Gémenos, transport, entreposage et négoce à Vitrolles et plus largement, directionnel et distribution commerciale à Aix dans le cadre d’un certain dédoublement métropolitain, ont probablement davantage transformé la région marseillaise que la perte d’emplois industriels liée à une trop lente évolution des entreprises traditionnelles restées à Marseille.

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  12. JL41 JL41

    Le trafic de drogue générerait à Marseille 10 à 12 M€ par mois, une enquête parue dans la Provence de lundi : http://www.laprovence.com/article/actualites/3091303/a-marseille-le-trafic-de-drogue-genererait-10-a-12-m%E2%82%AC-par-mois.html
    Michel Peraldi peut-il nous dire si ce chiffre qui émane de la PJ et qui caractérise une fraction de l’économie parallèle marseillaise, lui paraît plausible ? Marsactu peut-il faire suivre ma question ?
    Cette « enquête » ressemble un peu à une mise en scène, pour faire état de chiffres obtenus autrement.
    Autre chiffre, celui des clients, 20 000 par jour, qui permettent de donner corps à ce trafic.

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