À la métropole, Jean-Claude Gaudin offre un groupe politique au FN

Actualité
le 30 Juin 2016
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240 conseillers métropolitains et combien de groupes politiques ? Avec l'abaissement du seuil minimal de 20 à 18 élus, le Front national peut accéder à une représentation officielle, mais pas les communistes qui dénoncent une "décision anti-démocratique". Quant aux socialistes marseillais, ils se retrouvent marginalisés par rapport au groupe "officiel" de Jean-David Ciot.

Une table, un fauteuil, deux chaises pour les visiteurs, un caisson tiroir, une armoire, un “kit bureau”. Voilà pour le mobilier. Un téléphone fixe, un ordinateur, un accès imprimante. Voilà pour les fournitures. Et bien sûr deux collaborateurs et un budget de 500 euros par an et par élu pour les menues dépenses. Ce sont les moyens alloués aux groupes politiques que le conseil métropolitain doit voter ce jeudi après-midi. Très bientôt, ils pourront s’installer dans les anciens locaux de feu la communauté urbaine de Marseille, qui est aussi le siège officiel de la métropole.

À côté de l’aspect matériel et logistique, un groupe permet surtout de donner un poids politique – et médiatique – par la participation aux commissions. Elle offre également un temps de parole global lors des séances. Un statut qui à l’heure actuelle échapperait aux communistes ainsi qu’aux socialistes marseillais fâchés avec les autres élus PS du département.

En effet, le règlement intérieur proposé au conseil métropolitain fixe à 18 le nombre d’élus nécessaires pour former un groupe. En avril, l’idée d’une barre à 20 avait déjà suscité la colère de l’opposition de gauche et d’extrême-droite. Lors de la séance du 7 avril, le président Gaudin avait entrouvert la porte en glissant depuis la tribune : “20 ou 19, nous verrons”. Il a finalement été un poil plus coulant. “18, cela nous exclut car nous sommes 15, réagit Marc Poggiale, conseiller métropolitain PCF de Marseille. En revanche, le FN compte 19 élus et comme par hasard, le seuil passe à 18… Cette décision est anti-démocratique car elle ne va pas permette que l’ensemble des sensibilités soient représentées. Nous comptons parmi nous dix maires qui représentent plus de 320 000 habitants, deux vice-présidents, un président de commission !” 

“Le FN, on sait grâce à qui ils sont là”

Quand on l’accuse de favoriser ainsi le Front national, Jean-Claude Gaudin renvoie la balle dans le camp de ses anciens adversaires socialistes. “On ne peut m’accuser de favoriser le FN. On sait grâce à qui ils sont là”, insiste-t-il. L’allusion est limpide : elle vise l’ancien candidat aux municipales, Patrick Mennucci, qui avait demandé au candidat de la gauche, Garo Hovsepian, de ne pas se désister en faveur du candidat de droite arrivé devant lui.

L’autre argument du président de métropole concerne la tentation du repli territorial : “Si nous les faisions à moins de 18, nous nous exposions à des groupes géographiques”, ajoute-t-il. Son entourage souligne combien des groupes constitués autour de l’appartenance géographique sont “incohérents avec l’idée de métropole”.

À côté des communistes, cette disposition interdit aussi aux socialistes marseillais d’accéder à une représentation, contrairement au groupe “officiel” présidé par le premier secrétaire de la fédération des Bouches-du-Rhône Jean-David Ciot. Une manière pour la droite marseillaise de mettre en lumière la division du parti et d’affaiblir ses opposants Patrick Mennucci et Samia Ghali ?

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Commentaires

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  1. Louis Louis

    Dommage que le titre de l’article soit si plein de sous-entendus…

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  2. leravidemilo leravidemilo

    Il fallait être bien naïf pour penser que Gaudin allait instaurer une gestion démocratique de la Monstropole. Sur l’exemple donné, 10 municipalités et 320 000 habitants ne pouvant être représenté par un groupe, il montre quelle est sa conception de la démocratie… Il préside certes, l’institution créée par valls, débranchue et lui même , avec la complicité très active des menucci ghali et consorts, qui se sont bien fait avoir, une fois de plus; Mais il n’aura jamais la légitimité, ni même l’influence, d’un président à l’échelle du territoire concerné, et il constitue à lui tout seul un” groupe géographique”, celui de la bande de la kapitale endettée et pillarde. Ça c’est vrai, il le préside…

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