Marseille : Proxi Pousse change de braquet
Marseille : Proxi Pousse change de braquet
Les promeneurs auront certainement repéré leur silhouette qui détonne sur le bitume de la Belle de mai ou dans les allées du palais Longchamp : les pousse-pousse sont partis pour s’installer durablement à Marseille. L’association Proxi Pousse – qui combine animation évènementielle et transport à la demande flanqué de publicité – veut accélérer en se transformant à partir de janvier prochain en coopérative.
Bridage
Si au cours des derniers mois l’association a par exemple travaillé avec le festival POC (Porte Ouvertes Consolat), la mairie de Marseille pour le Train des idées, ou encore samedi dans le cadre d’un mariage, « on a vu tout ce qu’on a loupé à cause d’un problème d’échelle », glisse Jacques Bernard, qui gère la partie commerciale et administrative : trop petits pour la Foire de Marseille et le Forum mondial de l’eau, avec qui elle a été en contact, et plus généralement pour beaucoup d’annonceurs qui auraient pu être intéresser par une publicité sur les pousse-pousse. Ces deux activités constituant l’essentiel du chiffres d’affaires, loin devant les balades.
« On est à fond avec les moyens dont on dispose », confirme le président Mohamed Fathallah. En 2012, Proxi Pousse, qui emploie aujourd’hui quatre salariés, entend donc investir pour passer à huit pousse-pousse et autant de cargos. « A Paris pas moins de sept compagnies sont recensées, rien que pour l’aspect transport de personnes. Et à Marseille, deuxième ville de France, on en resterait à trois pousse-pousse et un cargo ? » Mais pour lever des fonds, le statut associatif n’est pas l’idéal, explique-t-il, ajoutant vouloir « faire la démonstration que notre activité peut être solvable ».
Appels aux investisseurs
Ce sera donc une coopérative de consommateurs, modèle qui conserve « l’aspect démocratique des associations » tout en puisant dans l’entreprise, résume Olivier Muglier, secrétaire général de la Fédération nationale qui regroupe ce type de structures, que l’on retrouve à Marseille dans l’autopartage. Concrètement, moyennant 20 euros « tout client peut devenir sociétaire et ainsi participer à la gouvernance de l’entreprise », précise-t-il. Cela ouvrant également droit au service de transport à la demande de Proxi Pousse. « En 2012, nous avons besoin de 50 000 euros, et il nous en reste environ 15 000 à trouver », chiffre Jacques Bernard, qui précise qui huit plus gros investisseurs (qui prendront pour plus de 1000 euros de parts) ont déjà confirmé.
« Nous partîmes seuls et nous espérons arriver 500″, s’amuse Célia Guerri, qui est à l’origine du projet, éclot dans la couveuse dédiée à l’économie sociale et solidaire Inter-Made. Et insiste sur l’aspect progressif de « cette aventure humaine qui s’est construire avec le temps » : les véhicules ont fait d’abord leur preuves face à la topographie marseillaise, ils ont su se couler dans la circulation, obtenir une coexistence pacifique avec les taxis… Sans compter les rencontres, comme celles avec Brouette et compagnie, association d’habitants de la Belle-de-mai avec qui Proxi Pousse a mis sur pied deux itinéraires.
Des pistes multiples
« Cette entreprise ne sort pas du chapeau, elle pré-existe depuis 3 ans, nous avons eu le temps de peaufiner notre stratégie », complète Jacques Bernard, qui cite en premier lieu la communication dans le domaine culturel, notamment dans l’optique de Marseille Provence 2013. Mais les pistes pour l’avenir sont multiples : ouvrir une coopérative d’achat pour que les sociétaires puissent négocier des vélos moins cher, installer des panneaux photovoltaïques sur les véhicules, les aménager pour pouvoir embarquer directement des fauteuils roulants…
Un dernier point auquel a été sensible Didier Garnier, président UMP de la commission Accessibilité de Marseille Provence Métropole (MPM), pour qui Proxi Pousse offre aussi des solutions que la collectivité ne pourrait pas mettre en place par elle-même. MPM qui pourrait en revanche accueillir les pousse-pousse dans les « stations de mobilité » qu’elle entend disséminer sur le territoire dans le cadre de son Schéma directeur des modes doux, juge Pierre Semeriva, vice-président en charge du dossier. Qui évoque également, tout comme Christian Pellicani (conseiller municipal PCF du 1/7), la possibilité d’un soutien en faisant appel à ses services dans le cadre d’événements portés par leurs collectivités.
« Vous avez un créneau à prendre sur le dernier kilomètre des livraisons », ajoute ce dernier. Casse-tête des logisticiens, source de pollution et d’embouteillages, les livraisons en centre-ville s’ouvrent en effet à de nouveaux modes : la RATP teste le tramway et les triporteurs fleurissent dans l’Hexagone. « On livre déjà du pain pour Thé Avora, un salon de thé. Le gérant a fait ses calculs : entre le temps qu’il passe en voiture et ce que cela lui coûte, il préfère faire appel à nous », approuve Jacques Garnier.
Et si on visitait la Belle-de-Mai et Saint-Mauront en pousse-pousse ?, sur Marsactu
Commentaires
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Enfin une bonne nouvelle dans ces temps de crise et de campagne électorale.
Ravi que des “citoyens” privés prennent en charge des problèmes publics au coté de leurs élus autrement que pour critiquer, mais également pour faire avancer les choses.
C’est peut être ça la démocratie participative ?
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En effet, on les voit souvent passer à droite à gauche : hallucinant ! Carrément poétique. Ils font rêver !!! Encore ! 😉
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Sous le bon soleil marseillais, une promenade à la Belle de Mai, ça fait plaisir,
tout le monde te regarde sur ton pousse-pousse, ça fait plaisir
tu passes entre les voitures, ça fait plaisir,
tu vas doucement pour goûter l’air du temps, ça fait plaisir
tu blagues avec les passants qui rigolent, ça fait plaisir
et si tu veux aller voir la Bonne Mère, on y va en pousse-pousse et ça fait plaisir.
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Oui, belle initiative qui va réussir à se développer j’espère. Je veux bien mettre quelques euros dans leur coopérative.
Un autre projet à défendre et soutenir, c’est la Belle Navette, pou relier la nuit La Belle-de-Mai à partir du tram à Longchamp, un projet citoyen qui demande à la ville et à la RTM de la mettre en place.
PLus d’infos là : http://labellenavette.com/
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Merci à tous pour vos encouragements ! N’hésitez pas à venir nous rencontrer pour faire parti de la coopérative en devenant sociétaire : Le principe ? Une part minimale de 20 € dans la COOP et un bout de Pousse-Pousse vous appartient … et plus quelques rabais imbattables sur nos services, bien sur !
Pour le reste, c’est l’aventure d’une coopérative Marseillaise qui vous est proposée avec l’expérimentation d’un nouveau modèle de fonctionnement de l’économie. Un petit défit qu’on se donne … par des temps … bien tristounets …
😉
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Felicitation a eux et a leurs copains de Velo Utile !!!
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Je t’ai rencontré la première fois sur un vélo. 23 ans après, tu es toujours sur un vélo. Je te félicite Célia et t’encourage à poursuivre ce rêve d’ado. Amicalement. AR
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