Marseille Provence Métropole : débats du tac au tac avant le tic tac des minuteurs

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le 13 Fév 2012
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Marseille Provence Métropole : débats du tac au tac avant le tic tac des minuteurs
Marseille Provence Métropole : débats du tac au tac avant le tic tac des minuteurs

Marseille Provence Métropole : débats du tac au tac avant le tic tac des minuteurs

Le conseil s’est mieux passé que les deux précédents – où une pile de délibérations avaient été votés tardivement en bloc puis vitesse grand V dans un hémicycle en voie de désertification – mais le constat perdure : les débats à Marseille Provence Métropole nécessitent un cadrage. La mesure pour y remédier est d’ailleurs annoncée par son président Eugène Caselli (PS) pour le prochain conseil : l’instauration d’un temps de parole à la proportionnelle de la représentativité des groupes, comme c’est déjà le cas au conseil municipal.

Père de famille contre apocalypse now

La séance de ce lundi a démarré par un débat assez classique sur le budget. La majorité égrainant sur un ton lénifiant les preuves de sa gestion « en bon père de famille », pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Fouquet (Europe Ecologie-Les Verts), qui a cependant regretté de « ne pas voir la marque des écologistes » dans le document. Pour le groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), Patrick Magro a lui aussi soutenu en nuances l’exécutif, appelant à « une redistribution aux communes plus solidaires ».

Du côté de l’opposition, Renaud Muselier s’est livré à ce qu’Eugène Caselli a qualifié par la suite de « réquisitoire habituel » : la dénonciation d’une « dérive qui discrédite et d’un immobilisme qui asphyxie ». Au menu : l’augmentation des charges de fonctionnement, la lenteur selon lui du démarrage des projets de transport, la récente visite « à Canossa » d’Eugène Caselli chez le président du CG13 Jean-Noël Guérini, la critique de sa position sur la métropole… « Le problème est que tous les ans vous décrivez l’apocalypse future et qu’elle n’arrive jamais », a répondu Eugène Caselli, avant de rejeter la faute sur la précédente mandature Gaudin/Muselier, qui aurait obéré les capacités d’investissements de la collectivité. « En 2007 (année précédent son accession à la tête de MPM, ndlr), la capacité de désendettement se situait aux alentours de 27 ans. Elle est aujourd’hui de 15 ans. »

Impôts : des hauts et des stables

Côté impôts pas d’augmentation des taux pour les ménages (dont les prélèvement progressent néanmoins en même temps que les bases). Mais un passage – contesté par l’opposition – de 31,47 à 32,63% de celui de la cotisation foncière des entreprises, qui remplace la taxe professionnelle. En revanche la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ne bouge pas, même si MPM doit puiser dans son budget principal 3,4 M€ pour mettre à l’équilibre celui – séparé depuis 2011 – des déchets.

Et si la collectivité doit, comme l’impose la loi depuis 2005, harmoniser ses taux entre les 18 communes (qui vont de 5,11% à Châteauneuf-les-Martigues à 17,8% à Marseille) d’ici 2015, comme l’a rappelé Albert Lapeyre (UMP). « En période de crise, nous n’avons pas voulu augmenter les taux, mais la question va se poser l’année prochaine avec les maires pour savoir si l’on fait une hausse en deux fois pour qu’elle ne soit pas trop forte », reconnaît Eugène Caselli. Au final, MPM encaissera en 2012 environ 17 M€ supplémentaires de recettes (soit +2,6%).

Logement : nouveau plan, nouveaux outils

Autre gros dossier du jour : le programme local de l’habitat (PLH), qui fixe pour 2012-2018 les objectifs du territoire en la matière. C’est-à-dire 6200 logements (contre 6000 pour le précédent) dont 5000 pour Marseille et 1700 sociaux (500 de plus que la dernière mouture). Dans la majorité, le groupe CRC s’est cependant abstenu pour marquer notamment ses réserves devant l’absence de « rééquilibrage vers les PLUS et les PLAI » (les logements aux critères de revenus les plus bas), a justifié Haouaria Hadj-Chikh.

Une position qu’a regretté le maire de Gignac-la-Nerthe Christian Amiraty (PS), face à la « volonté très forte exprimée par la plupart des communes et qui ne tient pas compte que les choses doivent s’étaler dans le temps ». Même discours pour Samia Ghali, la vice-présidente PS chargée du dossier qui, outre les objectifs désormais par arrondissements pour Marseille, a fait voter par la concrétisation des nouveaux outils annoncés suite aux Etats généraux du logement. Tout en regrettant que d’autres ne soient pas encore utilisés davantage, preuve qu’on n’a pas tout essayé en la matière… Ce que montre également le flou de ses réponses sur les alternatives à l’hébergement d’urgence, stratégie désormais suivie – sur le papier -par le ministère.

Duel Teissier-Mennucci et siège du maire

Et après ? C’est là que ça se gâte, chacun semblant désireux de clamer haut et fort sa position sur le réaménagement du Vieux-Port et le dossier – qui lui est très lié – des transports. Quitte à refaire un match déjà largement joué en conseil municipal et lors des précédentes séances au Pharo. « Ca fait 15 fois qu’on fait des discussions sur le BHNS. Cela a été voté, toutes les explications ont été données », s’est d’ailleurs un peu emporté Eugène Caselli alors que Samia Ghali et Marie-Louise Lota (UMP) demandaient la parole.

Demande accordée par le président, tout en faisant bien comprendre que la prochaine fois, la fin de la récré serait sifflée. Patrick Mennucci (PS) et Guy Teissier (UMP) en ayant abondamment profité ce lundi. Pendant le débat sur les transports, les deux possibles prétendants à la mairie de Marseille en 2014 se sont retrouvés face à face, leurs sièges séparés par une seule rangée, s’interpellant dans leurs discours puis finissant par se répondre du tac au tac. « Si vous faites un dialogue je conclus« , est intervenu Eugène Caselli, alors que d’autres observaient le duel avec amusement.

Un côté arène politique que ses protagonistes sauront sans doute préserver même avec un temps de parole minuté… « Monsieur Teissier est parti mais je lui répond quand même », lançait plus tard le président de MPM, avant de s’apercevoir qu’il avait « pris le siège vide du maire de Marseille. Vous l’avez fait exprès hein… » Qui va à la chasse perd sa place en 2014 ?

 

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Commentaires

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  1. Pytheas Pytheas

    Inintéressant !
    Du cirque, du cinéma. Est-ce cela la démocratie ?
    Et combien gagnent-ils pas mois pour s’amuser ensemble ?

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  2. Tresorier Tresorier

    J’aime beaucoup les joutes pagnolesques de nos eminents, intelligents et chers elus….

    Je prefere toutefois des elus honnetes, gerant en bons peres de famille, et qui fassent passer l’avenir de Marseille avant le montant de leurs indemnites….

    Pas gagne avec les exemples donnes actuellement.

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  3. Anonyme Anonyme

    Pourriez-vous m’expliquer le paragraphe ci-dessous ?

    “Dans la majorité, le groupe CRC s’est cependant abstenu pour marquer notamment ses réserves devant l’absence de « rééquilibrage vers les PLU et les PLAI » (les logements aux critères de revenus les plus bas), a justifié Haouaria Hadj-Chikh.

    Une position qu’a regretté le maire de Gignac-la-Nerthe Christian Amiraty (PS), face à la « volonté très forte exprimée par la plupart des communes et qui ne tient pas compte que les choses doivent s’étaler dans le temps ». Même discours pour Samia Ghali, la vice-présidente PS chargée du dossier qui, outre les objectifs désormais par arrondissements pour Marseille, a fait voter par la concrétisation des nouveaux outils annoncés suite aux Etats généraux du logement. ”

    C’est un charabia… on se demande même si le journaliste comprend ce qu’il écrit.
    Merci de traduire, et ainsi de permettre aux électeurs d’être éclairé. C’est autrement plus important que de rapporter les faits d’armes dans les joutes oratoires.

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