Marseille fait barrage à Le Pen mais laisse passer deux arrondissements

Marseille a placé Emmanuel Macron en tête, mais l'écart n'est pas net dans tous les quartiers. (Photo : Emilio Guzman)

Après la victoire de Jean-Luc Mélenchon devant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au premier tour, le vote de Marseille au second tour était attendu. Au Rassemblement national, le secrétaire départemental Franck Allisio se disait persuadé que sa candidate y serait gagnante. C’est raté, et de loin. Emmanuel Macron l’emporte avec 59,8 % des voix contre 40,2 % à Marine Le Pen.

La photographie par rapport au second tour de 2017 nous apprend que la différence est tout de même moins nette. Marine Le Pen réalise 13 700 voix de plus que lors du dernier scrutin présidentiel. Dans le même temps, le président de la République en perd 15 500. Un tableau qui témoigne d’un essoufflement du vote barrage comme des déceptions du premier mandat Macron. Ces rapports de force sont le fruit du déplacement de 64,6 % des électeurs inscrits aux urnes. Un chiffre inférieur de 4,7 points à celui de 2017.

Grâce à ce score en hausse, Marine Le Pen réussit pour la première fois à obtenir la majorité absolue dans deux arrondissements de la ville, le 10e et le 11e. Elle capitalise dans des arrondissements habituellement dominés par la droite dure des parlementaires Guy Teissier et Valérie Boyer. Elle reste tout juste sous les 50 % dans le 13e arrondissement et pointe à 47 % dans le 12e.

Ailleurs, les arrondissements qui ont largement voté à gauche au premier tour confirment qu’une majorité de ces électeurs ont bien choisi d’utiliser le bulletin Macron pour empêcher Le Pen de s’installer à l’Élysée. Cela s’applique dans les quartiers populaires comme dans les arrondissements où les classes moyennes sont majoritaires. Ainsi dans le 3e arrondissement, Emmanuel Macron réalise 72,7 % des voix. Même étiage dans le 5e arrondissement où le président atteint 67,6 % des voix. Le record revient au 1er arrondissement qui lui accorde 81,3 % des voix.

Au passage, ces arrondissements ont tout de même perdu nombre d’électeurs. Dans le 3e, c’est l’équivalent de 12 % des votants du premier tour qui ont disparu, pour une participation d’à peine 50 %. S’y ajoutent, comme en 2017, une part importante de bulletins blancs et nuls (6,9 % sur la ville). Au total, dans ce même 3e arrondissement, c’est donc près d’un électeur du premier tour sur cinq qui a refusé de choisir dans ce duel.