Marseille, deuxième ville de France, privée de débat de second tour
Les deux favorites de l'élection, Michèle Rubirola et Martine Vassal, ont tour à tour fait capoter les propositions de débat de second tour faites par plusieurs médias locaux.
Michèle Rubirola candidate du Printemps marseillais, Stéphane Ravier du RN et Martine Vassal des Républicains.
Le débat télévisé du deuxième tour a en théorie un horaire de tournage et un autre de diffusion : ce mercredi à 14 heures pour une diffusion à 18 heures. “Nous avons lancé une invitation aux quatre candidats qui ont atteint plus de 10 % au premier tour [sur l’ensemble de la ville], à savoir Michèle Rubirola, Martine Vassal, Stéphane Ravier et Bruno Gilles, pour un débat de 40 minutes”, explique Anne-Sophie Maxime, rédactrice en chef de France 3 Provence-Alpes.
La journaliste fait partie des six professionnels des médias – dont le rédacteur en chef de Marsactu – qui signent ce mercredi matin un appel aux candidats et candidates en lice pour le second tour pour accepter un débat contradictoire. L’appel vise à peser pour que la deuxième ville de France ait droit à ce moment attendu des campagnes électorales, comme à Paris ou encore Lyon.
Vassal avait refusé au premier tour
Depuis des semaines, les favorites de l’élection se renvoient la responsabilité de cette absence de débat. Au premier tour, Martine Vassal, craignant la politique du tous contre une, avait refusé de débattre avec ses six adversaires. Sa porte-parole Valérie Boyer avait un temps été pressentie pour la remplacer, de même que Benoît Payan pour Michèle Rubirola. Mais une grève à France 3 avait finalement eu raison de cette émission. Les salariés protestaient notamment contre la présence de Franz-Olivier Giesbert dont les éditoriaux pro-Martine Vassal dans La Provence étaient jugés incompatibles avec la neutralité du service public.
Cette fois, Franz-Olivier Giesbert est sorti du dispositif et la candidate Les Républicains s’est montrée plus ouverte à l’idée mais a porté une exigence : un duel face à Michèle Rubirola, peu compatible avec les règles du conseil supérieur de l’audiovisuel qui exige une égalité de traitement entre les candidats. Ce n’est que lundi que son porte-parole Stéphane Soto précisait qu’elle accepterait désormais “tout format de débat auquel Michèle Rubirola participerait.”
Le peu d’entrain puis le refus de Michèle Rubirola
Il faut dire que la perspective d’un débat a longtemps effrayé au Printemps marseillais. Plusieurs membres de l’équipe de campagne de la candidate craignaient que son manque d’expérience se transforme en handicap face à Martine Vassal, plus habituée des interventions médiatiques. En privé, la candidate confiait aussi son manque de goût pour l’exercice.
D’autres pourtant voyaient une occasion de marquer les différences de style autant que de programme : “être face à Martine Vassal qui jouera celle qui maîtrise tous les chiffres et qui est en position de puissance, déjà en responsabilités, cela pourrait bénéficier à l’image de renouveau citoyen que représente Michèle”, arguait récemment un cadre du Printemps marseillais. Tout en regrettant le côté “chronophage” d’un tel événement.
Finalement, Michèle Rubirola a trouvé une voie de sortie dans l’argumentaire de son adversaire principale. “Je ne vais pas rentrer dans un débat politicien stérile dans lequel elle passera son temps à me dire que je suis la porte-parle de Mélenchon et que les chars russes sont aux portes de la ville”, a-t-elle affirmé à La Provence. Le débat à trois, prévu par le quotidien en association avec France bleu Provence et Public Sénat et accepté par Stéphane Ravier et Martine Vassal, a capoté. “Nous avions ensuite proposé trois interviews “face à la presse” que Stéphane Ravier a accepté mais que Martine Vassal et Michèle Rubirola ont refusé”, explique Philippe Renaud, le rédacteur en chef de France bleu Provence. L’émission qui devait être enregistrée ce mardi a donc été annulée.
La position présentée comme définitive de Michèle Rubirola a aussi entraîné une riposte du camp adverse. L’équipe de Martine Vassal a choisi de refuser les débats thématiques, projet contre projet, proposé par Marsactu. Raison présentée par Didier Réault, autre porte-parole de Martine Vassal : “La position est de dire que tant que Michèle Rubirola ne débat pas avec Martine Vassal, il ne peut y avoir de débats entre colistiers.”
(avec Lisa Castelly)
Commentaires
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Débattre sur les calomnies et les mensonges de Vassal, pourquoi faire???
À part nous traiter de casseurs (et oui, comme citoyenne perso je le prends mal), mentir, calomnier, tricher, elle ne propose rien.
D’ailleurs pour le deuxième tour, on ne croise même plus ses partisans au foulard bleu…
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C’est quand même inquiétant sur les capacités de la candidate du PM… face à Joissains à la Métropole, ça promet.
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Pas pareil! Dans une assemblée d’élus, on ne peut pas dire n’importe quoi. Le droit de réponse est contant. Ici, c’est comme au stade, mais les journalistes qui encadrent le débat ne peuvent pas jouer le rôle d’arbitre. Du coup, il y a des fautes sans sanction et “plus c’est gros mieux ça passe”. Pour une fois Marseille se distingue des autres villes qui ont choisi l’arène médiatique et ce n’est pas plus mal.
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Ce n’est pas très grave. Les débats politiques entre candidats ne sont pas de grands moments de démocratie. On y raconte n’importe quoi, le plus souvent en se coupant la parole. En outre, un bon gestionnaire peut aussi être un mauvais orateur.
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Si on coupe les micros des personnes à qui ce n’est pas le tour de parler, normalement ça règle le problème des personnes qui parlent en même temps que les autres, non ?
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Je rejoins le propos de Magnaval, au moment où le prochain Maire aura des transformations majeures à réaliser et qu’il faudra faire preuve de beaucoup d’autorités non seulement sur sa majorité, mais aussi sur l’administration et les syndicats marseillais, la crainte de ce débat peut paraitre très inquiétante. N’oublions pas que le PM disparaitra le lendemain même de l’élection pour laisser la place à une majorité qui sera constitué de 11 partis politiques … En plus, il n’est pas sûr du tout que ce soit suffisant pour faire la majorité.
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Débattre publiquement et argumenter c’est un fondement de la démocratie.
Là je remarque que nous avons deux menteurs qui n’argumentent pas mais sont prêts à raconter n’importe quoi “à la Trump” : Vassal et Ravier.
Que les journalistes aient envie de jouer les montreurs d’ours et aiment monter des spectacles de cirque, c’est une partie de leur job. Mais choisir où et quand débattre et sous quelle forme c’est un choix tactique des candidat-e-s.
Que Rubirola aille dans la cage pour se faire mordre ? Mais elle a bien raison de ne pas le faire !
Débattre avec des menteurs ne lui sert à rien : la démocratie n’y perdra pas.
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Alors elle n’avait qu’à débattre avec Bruno Gilles, Yvon Berland et Samia Ghali qui, à ma connaissance ont su mener une campagne digne et mesurée. Non, ce n’est pas bien pour les marseillais. C’est peut-être le prochain maire de Marseille et à quelques jours du vote, on ne sait toujours pas si elle sera capable de tenir le choc. Une occasion ratée de montrer sa compétence, dommage car elle va y laisser des plumes.
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je suis complètement d’accord avec FW.
à quoi cela va-t-il réellement servir, sinon à faire le buzz ?
l’ensemble des insanités déjà proférées à l’encontre du printemps marseillais n’ont pas besoin d’être répétées et une bagarre en direct sur les procurations n’est pas nécessaire….
et finalement je m’interroge. qu’est ce que cette “lubie” de dernière heure vient faire ??? et pourquoi 6 professionnels montent au créneau de la sorte ????
aux dernières élections le refus de gaudin de débattre avec mennucci n’avaient pas fait autant de bruit !
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et pour répondre à “kitty”
franchement, c’est au cours de ce genre de débat qu’on va enfin savoir si rubirola est capable ou pas ?????
faut pas rêver non plus
on va surtout savoir que vassal enfile les perles mensongères et est d’ailleurs, plutôt vulgaire….ce qui n’est pas inintéressant, certes.
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Personnellement, cela ne me dérange pas de savoir que Mme Rubirola n’est pas très à l’aise avec les médias, et ne sais pas nécessairement tout sur tout. On a trop souffert ici d’élu·e·s capables de dire avec beaucoup d’aisance et d’aplomb n’importe quoi sur n’importe quel sujet, et de promettre tout et son contraire sans faire grand chose ensuite.
On a maintenant besoin d’élu·e·s qui bossent et qui rendent des comptes, pas d’orateurs spécialistes de la petite phrase et des effets de manche.
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@Kitty
Sauf qu’un débat Rubirola, Berland, Ghalli et Gilles n’intéressent pas. Les 3 derniers ne seront de toute façon que forces d’appoint de l’un où l’autre camp. Le presse a “besoin de sang” dans ce type d’exercice. Sinon l’audience sera terne.
De plus si un tel débat était organisé sans eux, Ravier et Vassal aurait raison de hurler à la partialité des médias.
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Vassal est prise à son propre piège. Se pensant haut dessus de la mêlée au premier tour et surtout ne souhaitant pas débattre de son bilan, elle s’est défaussée.
Au deuxième tour , elle souhaite impliquer Mélanchon ( que je n’apprécie pas) mais qui n’est pas totalement abruti ,lui a répondu de façon intelligente et argumentée dans cette rubrique , en lui disant qu’elle pouvait aller se jeter aux Goudes . Il y a une expression plus triviale concernant le quartier d’Endoume , mais il ne faut point trop exagérer et garder mesure en toutes choses.
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Les “débats” télévisés entre candidats sont, en réalité, une succession de monologues où chacun·e, au mieux, expose “sa” vérité et, au pire, désinforme en caricaturant son ou ses adversaires. Les électeurs et électrices qui le souhaitent ont les moyens de s’informer réellement en lisant les tracts électoraux, en prenant connaissance des programmes : tout est sur internet.
La télévision est un média du passé dont l’audience s’érode, et les chaînes d’information nous montrent de plus en plus que pour survivre, elles cherchent plus à vendre du scoop, du clash et de la petite phrase que de la réflexion sur les questions de notre temps. Sans regret.
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8e , la télévision est passée et dépassée tout simplement du fait que le niveau ou du moins la prestation ( ce qui est différent) des intervenants politiques est d’un lamentable désolant . Ils sont dans la conjugaison du verbe paraître à tous les temps et tous les modes. En ce qui concerne les journalistes , ils sont dans le même registre en pensant que ce sont eux les vedettes Avec cela nous sommes bien servis. Mais que voulez vous les gens sont plus sensibles au paraître qu’à l’être. A ce titre quand j’au vu une fois F.RUFFIN député LFI faire un interview dans sa cuisine entre le frigo et la gazinière , c’était ri.di.cu.le. Mais nous avons les mêmes en couleurs de partout.
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Cela fait au moins 20 ans que je ne regarde plus les pseudo-debats télévisés avec les exercices de flagornerie journalistique à l’égard des “partis de gouvernent” et d’interruption hargneuse à l’égard de ceux qu’on désigne comme “extrêmes”.
Marsactu avait excellemment montré avant le premier tour ce que c’est qu’une émission oú on interroge avec pertinence et pugnacité chaque candidat.e, en lui donnant le temps de répondre sans aboiement intempestifs.
Le fait que Marsactu, qui nous redonnait le goût de l’information travaillée, anglée et rédigée, se mette à protester, au nom de ces exercices conformes d’antiinformation qu’on nomme “débats télévises”, contre l’absence de ces rituels spectaculaires, me paraît la première grosse faute d’orientation commise par mon site d’info préféré. Souhaitons qu’il n’y en ait pas d’autre…
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Felix Weygand, je comprends bien votre propos, mais ici il n’y a que des militants du PM qui sont déjà convaincus et dont le vote est acquis. Mais ça ne représente que très très peu de votants. Quid de ceux qui hésitent (sans doute la majorité) ? Quid des abstentionnistes ? Enormément de gens ne savent pas aujourd’hui pour qui ils vont voter, surtout quand vous êtes dans un secteur en quadrangulaire.
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Oui, mais c’est un constat récurrent avec ou sans débat dans les médias. Certains ne votent pas, une fraction non négligeable des électeurs ne savent pas pour qui elle va voter en entrant dans le bureau de vote… même quand il y a des débats décents entre des protagonistes d’un bon niveau (ça existe : je suis tombé sur le débat de Montpellier à la radio hier).
Alors l’ignoble foire que nous livreraient Ravier et Vassal en essayant d’être chacun plus FN que l’autre, je pense vraiment que l’on peut s’en passer pour se déterminer.
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D’accord avec Kitty. On ne peut pas non plus présumer que ce débat tournerait à la foire et Michèle Rubirola pourrait aussi lui donner de la dignité en apparaissant simplement telle qu’elle est : pas une femme de dossiers, pas un prix Nobel d’économie, mais une femme médecin, mère de famille, proche des gens et de leurs préoccupations, capable de rassembler les compétences pour apporter des réponses qui tireront toute la société marseillaise vers le haut avec du bon sens et de la probité. Et ça, Rubirola, elle l’a. Il faut qu’elle se fasse confiance. Sinon il sera dit et amplifié que le Printemps Marseillais refuse le combat (dans le 13-14)…et le débat (ce que Vassal exploite évidemment à fond, oubliant qu’elle a elle-même évité le débat au premier tour (Cela lui a t’il réussi ?)
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Cher FELIX , vous avez raison . Il ne faut pas ou plus intellectualiser cette élection.
25 années de gaudinisme ont donné une ville à la dérive sur tous les plans; Education, transports, etc, etc, etc etc, et surtout gérée par des voyous.
Si les gens ne le comprennent pas ou ne le voient pas c’est à désespérer de tout.
RUBIOLA n’est sûrement pas parfaite , mais qui est parfait sur cette Terre.
Femme, médecin , mère de famille et ayant réellement travaillé dans la vraie vie.
Le risque est modéré. Retenir Vassal serait suicidaire.
Comme Pascal , prenons ce risque ou plutôt ce pari . Que pouvons nous perdre de plus , avoir une femme honnête face à cette harpie ?
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Madame Vassal aurait accepté de débattre avec une ” stalinienne, sibérienne, putschiste et pantin”? Laissez-la (se) débattre avec ses fraudes, ses promesses, ses menaces et le bilan catastrophique de “sa” municipalité!
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Vassal est aux abois, pas besoin d’aller se faire mordre à trois jours du scrutin par les enragés de droite et extrême-droite.
Un peu dommage que Marsactu prête son concours à cette petite critique au côté de ses confrères bien souvent médiocres, même si je lis en fin d’article que le format que vous proposiez semblait le plus intéressant.
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