Marseille : conseil municipal remix pour commencer l'année

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le 7 Fév 2011
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Marseille : conseil municipal remix pour commencer l'année
Marseille : conseil municipal remix pour commencer l'année

Marseille : conseil municipal remix pour commencer l'année

Ceux qui assistaient pour la première fois au conseil municipal, comme certains adhérents de l’association Marseille Autrement, ou qui viennent de débarquer dans la ville ont eu droit à une séance de rattrapage ce lundi, à l’occasion du débat sur les orientations budgétaires 2011.

Quand le BTP va tout va

Et ceux qui n’avaient jamais croisé l’adjoint aux Finances Jean-Louis Tourret (UMP) ont pu découvrir son style de banquier, parler structuré, cheveux bien mis et costard impeccable. Celui qui est aussi président de la Banque Populaire Provençale et Corse leur a même servi un condensé de ses interventions sur les riantes caisses de la commune : après avoir assuré que « la ville est gérée dans la transparence, avec sérieux et courage », il a vanté les vertus des « investissements multiplicateurs » (stade Vélodrome, hôtel Dieu…), qui « fabriquent de l’emploi ». Pour le BTP, personne ne le contredira.

Les néophytes du bunker de la place Bargemon ont peut-être vu ou entendu double avec la prise de parole du premier adjoint Roland Blum. Remplacez la mèche brune par le cheveu grisonnant, le banquier par l’avocat spécialisé dans le droit de la construction, et vous obtenez une énumération des chantiers de la ville : Euroméditerranée, le Centre Bourse, la rue de la République, les périmètres de restauration immobilière, « des opérations difficiles, de longue haleine », et bien sûr le grand stade, le pôle de la Capelette, le tout assaisonné d’équipements structurants, « métros, trams, tunnels ». Ces derniers n’étant, assure-t-il, pas une erreur : « on le voit chaque fois que l’un d’eux est fermé on ne circule plus » Pas inquiet de cette dépendance, Roland Blum conclut au contraire que « cela doit être complété par le tunnel Prado Sud ». Quand vous avez des autoroutes qui arrivent en plein centre-ville, prolongez les avec des tunnels…

Concerto en dette majeure

Le cadre de la majorité Gaudin étant posé, les spectateurs ont pu assister au tour d’horizon de l’opposition. Côté PS, c’est la jeune Nathalie Pigamo qui est montée au front avec là encore un mix des derniers conseils : regrettant l’absence de « véritable programmation pluriannuelle des investissements » qui permettrait d’y « voir plus clair », elle a rappelé le chiffre de 1,8 milliards d’euros d’autorisations de programmes (c’est-à-dire des crédits votés à moyen terme), ce qui représente environ 8 ans d’investissements, une « situation surréaliste » selon elle.

Quant à la dette, dont Jean-Louis Tourret nous annonçait un peu plus tôt la baisse entre 2004 et 2009 de 10% (ramenée au nombre d’habitants et en tenant compte de l’inflation), mais au niveau toujours record avec plus de 2000 euros par Marseillais, elle y a vu la source des augmentations d’impôts successives. La dernière en date étant la réduction de l’abattement général à la base, touchant même les foyers plafonnés et équivalant à une hausse de 15% de la taxe d’habitation. L’adjoint aux Finances livrant un numéro supposé rassurant sur les taux d’impositions n’augmentant pas plus que l’inflation. Mais au final inquiétant puisque le Parlement se charge déjà de la répercuter…

Prisé privé

Pour clore ce tableau des reproches socialistes, elle a estimé que les grands chantiers qui « sont maintenant réalisés au détriment des équipements de proximité » et passent par des partenariat publics-privés, un « endettement déguisé supplémentaire qui sera de toute façon payé par le contribuable », quand dans le même temps les frais de personnels sont réduits par le biais de délégations de service public (DSP) pas forcément moins coûteuses pour les Marseillais.

Un discours complété par Frédéric Dutoit pour les communistes et Michèle Poncet-Ramade pour Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Au menu pour le premier, se faisant instit’ sévère : refus du tram rue de Rome au profit d’un axe en site propre de l’Hôpital Nord à Luminy et dénonciation des conséquences de la réforme de la taxe professionnelle. Hormis le débit plus lent, le public n’a pas dû être surpris par la dénonciation par Michèle Poncet-Ramade du tropisme municipal pour les « grands événements éphémères » (Forum Mondial de l’Eau 2012, Marseille Provence 2013, Euro 2016) et des marges de manoeuvres restreintes pour les collectivités confirmée par l’agence de notation Fitch.

Michèle Poncet-Ramade qui a développé le leitmotiv d’EE-LV à Marseille : les arides DSP agrémentées d’extraits de code général des collectivités territoriales, d’absence de commission de contrôle des comptes et de non communication de documents. Comme pour l’eau c’est plutôt à la communauté urbaine, chez leurs amis socialistes, que cela se passe, elle a pris par la suite au vol l’exemple du stationnement, dont la DSP vient d’être renouvelée avec une autre société, et de la Cité internationale de la musique, dont elle a eu les plus grandes peine à obtenir un rapport ne comprenant ni « les comptes détaillés, ni l’état du personnel (…) ni aucune information expliquant les déficits. »

Mais l’année 2011 s’ouvre sur une prise de position au cours d’un débat nourri sur le port, de Roland Blum contre l’aide sociale au passager accordée aux concurrents de la SNCM, car « il est anormal que nous subventionnons les touristes qui viennent en Corse. » Ce qui a fait sortir de sa boite le communiste Jean-Marc Coppola : « Et Ryanair dans ce cas ? » Patience, c’est peut-être pour 2012…

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, sur Marsactu

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Commentaires

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  1. lucide lucide

    Que les coiffeurs me pardonnent, mais il semble que le conseil municipal ait lieu le lundi afin qu’ils puissent y assister ou voir leur clients aux idées courtes mais aux cheveux…soignés.
    A vrai dire les adhérents de Marseille autrement ont vu Marseille d’antan.

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  2. L'inquiet L'inquiet

    Quand les ogres se dénoncent,pigmentés à la sauce franc-maçonne,
    ( Communiste,socialiste,les verts, l’ump…), le contribuable marseillais a peur.

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