La mairie d’Aubagne joue aux chaises musicales avec les associations caritatives

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le 5 Avr 2016
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Jusque-là installés dans la maison des solidarités, à l'entrée d'Aubagne, les Restos du cœur et le Secours populaire français sont appelés à retourner dans leurs anciens locaux. La municipalité y voit l'occasion de faire des économies. Ce mardi, l'opposition manifeste son indignation devant le bâtiment.

Le symbole est presque trop beau pour l’opposition de gauche au maire d’Aubagne, Gérard Gazay (LR) : la vidéo-surveillance pousse dehors les Restos du cœur et le Secours populaire. Rouges de colère, un certain nombre d’associations et de partis manifestent ce mardi devant la Maison des solidarités que les deux associations caritatives doivent quitter dans les mois qui viennent pour rejoindre leurs anciens locaux. L’affaire ressemble bel et bien à un jeu de sièges musicales, avec peu de chaises et pas mal de participants.

“Nous avons appris lors d’une réunion en mairie, le 22 février dernier, que nous étions appeler à rejoindre nos anciens locaux sur la route de Beaudinard, après trois ans passés à la maison des solidarités, raconte Jean-Marc Grégoire, l’un des nombreux bénévoles qui s’activent pour le Secours populaire. Nous savons que le centre communal d’action sociale doit y être installé mais nous nous ne savons pas par quoi il va lui-même être remplacé”.

Sur ce point, la mairie d’Aubagne ne cache pourtant pas ses intentions : faire de la place au centre de supervision urbaine qui gère le tout nouveau réseau de vidéo-surveillance installé en centre-ville. “Nous n’avions pas vraiment le choix, explique-t-on à la Ville. Il était très coûteux de mettre en place un centre de supervision provisoire pour à nouveau le déplacer ensuite. Nous avons donc opté pour la solution la plus simple : regrouper le centre communal d’action sociale et la direction de la solidarité au rez-de-chaussée d’un bâtiment qui comprend déjà les ressources humaines et la direction de l’informatique de la ville et installer le centre de supervision à sa place juste à côté de la police municipale”. Quitte donc à pousser dehors les deux associations caritatives installées depuis 3 ans dans cette ancienne caserne des pompiers, rénovée grâce à un financement du conseil départemental (à l’époque conseil général).

Regroupement ou éloignement

“Mais il y a une logique à regrouper dans un même lieu des services municipaux qui sont souvent éclatés aux quatre coins d’Aubagne et avec des loyers fort chers, reprend notre interlocuteur municipal. Il y aura là, en plus du CCAS, l’aide à domicile, la mission handicap, la mission femmes… Ce sont toutes des associations du secteur social, appelées à recevoir du public.” Quant à ceux qui avaient l’habitude de fréquenter les Restos du cœur ou le Secours populaire, ils devront aller plus loin. “À 800 mètres pas plus, c’est un peu plus périphérique mais ce n’est pas aux Paluds“, modère-t-on à la Ville. “Il y a une vraie logique d’éloignement des pauvres du centre-ville, contre Denis Grandjean, élu EELV d’opposition au conseil municipal. Quant à la volonté de faire des économies, je ne vois pas où elle est puisqu’il va falloir aménager les locaux actuels pour recevoir les services administratifs et également mettre aux normes ceux où seront installées les associations.”

Les pompiers ou les préfabriqués

Sans compter les préfabriqués que la Ville a promis de faire poser à ses frais sur le site si l’on en croit le bénévole du Secours populaire. “Mais comment les pompiers qui ont un hangar sur le site vont-il manœuvrer si on met des préfabriqués dans la cour ?”, s’interroge Jean-Marc Grégoire. Ce dernier pointe également l’amiante qui aurait été trouvée dans la toiture.

Là encore, la Ville d’Aubagne appelle à la mesure : “L’amiante est circonscrite dans un seul point du bâtiment et tout sera sécurisé avant que les associations ne s’y installent. Quant à la présence des sapeurs-pompiers, elle pose effectivement problème et nous sommes en train de trouver une solution pour permettre la cohabitation ou le déménagement de ces derniers”.

Mis bout à bout, l’ensemble des dépenses commence à peser lourd : installation du centre de supervision, déménagement des associations, pose des préfabriqués, départ et réinstallation des pompiers… “Nous avons fait nos calculs et cela nous fait tout de même faire des économies”, rétorque-t-on à la Ville. De toute façon, l’installation des associations à la rentrée prochaine est transitoire. La mairie d’Aubagne réfléchit à la création d’un pôle des solidarités, soit sur place, soit dans un autre site adéquat. Une sorte de maison des solidarités, donc.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Quand on arrive à Aubagne, on doit voir des platanes, entendre des cigales, voir des provençaux qui jouent à la pétanque, des provençales en jupe et châle sur les épaules, entendre fifres et tambourins, et respirer les parfums de lavande.
    C’est tout. Parce que c’est ça Laaa Proveeeence….
    (sous vidéo surveillance, bien sûr, les touristes ayant besoin d’etre rassurés).
    Les habitants ? les pauvres ? des trouble-fêtes, c’est tout.

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