L’UPE garde la chambre de commerce mais devra gouverner avec ses ex adversaires
Le petit n'aura pas eu raison du gros. L'union pour les entreprises (UPE 13), le représentant local du Medef, a remporté pour la troisième fois consécutive l'élection pour la chambre de commerce de Marseille. Deux des six collèges lui échappent à la faveur du collectif Energie PME créé par la CGPME.
Jean-Luc Chauvin en meeting à Aubagne le 11 octobre
Jusqu’au dépouillement et la proclamation des résultats dans les salons dorés de la préfecture, l’élection pour la chambre de commerce de Marseille aura tout eu de ses équivalents politiques. Sans grande surprise, c’est la liste 13 engagés, menée par Jean-Luc Chauvin pour l’Union pour les entreprises des Bouches du Rhône (UPE 13), le représentant local du Medef, qui est arrivée en tête de ce scrutin où pouvaient s’exprimer, par voie postale ou numérique, 94 000 chefs d’entreprise du territoire. En revanche, si certains pronostiquaient une envolée du taux de participation en hausse du fait de la concurrence de trois listes, cela n’a pas été le cas : 15,4% contre 14 % lors de la dernière élection de 2010.
Le siège de président est probablement déjà réglé à sa hauteur tant Jean-Luc Chauvin apparaissait comme l’héritier tout désigné. S’il doit encore être élu par les 66 élus lors de la première assemblée générale, l’ancien président de l’UPE 13 prendra la place de Jacques Pfister, patron un temps d’Orangina, qui a passé deux mandats au Palais de la Bourse. Âgé de 46 ans, il est à la tête d’Otim Immobilier et possède trois agences immobilières à Marseille. Il a été également président de la fédération nationale de l’immobilier dans le département (FNAIM). Un candidat très clairement soutenu par les élus locaux de droite, à Aix, Marseille ou Aubagne. À chaque événement de campagne, maires et députés étaient sur la photo.
Une opposition ?
La liste Énergie PME, initiée par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) parvient toutefois à arracher à cette UPE toute puissante deux des six collèges au sein desquels les candidats concouraient. Le collectif a obtenu la majorité pour les entreprises du commerce et de l’industrie de moins de cinq et neuf salariés. “Nous avons entré seize élus sur soixante-six alors que nous n’en avions aucun jusqu’ici”, se réjouit une des élus issue de la CGPME, Corinne Pellegrini, commerçante à Saint-Barnabé. “On est un peu déçus, commente un autre élu, Karim Driouche. Nous avons perdu certains collèges avec des écarts de voix très faibles.” Les deux têtes de liste, Jean-Luc Chauvin pour 13 engagés et Stéphane Soto pour Energie PME n’avaient pas fait le déplacement pour découvrir les résultats. Ce dernier ne fera pas partie des futurs élus puisque sa liste ne l’a pas emporté dans le collège où il se présentait. Energie PME a en revanche obtenu la majorité à la chambre de commerce d’Arles avec quatre collèges sur six.
En réalité, des élus CGPME siègaient déjà dans l’assemblée sortante car il étaient en 2010 sur la liste de Jacques Pfister, qui avait réussi alors à unir les deux syndicats patronaux. Au sein de la CCI-MP, ils ne constituaient pas, à proprement parler, une opposition. La virulence de la campagne, tant sur la forme que sur le fond, amène à penser que ces seize élus prendront à cœur la représentation des “petits patrons” qu’ils estiment mal représentés. Si le scrutin offrait pour la première fois la possibilité de panacher les collèges, force est de constater que cela n’a pas été décisif.
Quant à la troisième liste, Objectif 13 avenir, ses scores n’ont pas été annoncés. Parmi les sortants réélus, on peut citer le patron des cafés Henry-Blanc Jean-Luc Blanc, Sandra Chalinet des Terrasses du Port ou Jean-François Suhas, le président du club de la croisière. Entrent François Ranise, de Cap au Nord entreprendre, Denis Philippe de Voyage Privé et d’autres personnalités connues des médias.
Douze pourcents de participation
Cette élection est avant tout la victoire d’un syndicat, l’UPE13, qui, comme l’a révélé Marsactu, s’est construit durant les deux mandats précédents une véritable galaxie en partie financée par la chambre de commerce. Il reviendra au nouveau président de mettre au clair ces financements dans le respect des règles de transparence qui s’appliquent à un établissement public administratif. C’est en tout cas ce qu’avaient réclamé ses adversaires de la CGPME dans un communiqué.
Autre dossier déjà sur son bureau, la réforme de la chambre de commerce dont le budget annuel devrait être amputé de six millions d’euros dès cette année. Le candidat Jean-Luc Chauvin préférait attendre l’issue de l’élection pour se prononcer sur la manière dont il imaginait faire face à ce nouvel obstacle alors que le budget et les effectifs ont déjà considérablement fondus ces dernières années. Entre plans de départ annoncés et économies, petits fours et flûtes risquent d’être moins nombreux qu’à l’accoutumée.
Modification le 8 novembre à 11h : ajout de la liste complète des élus et du résultat à la CCI d’Arles
Rectification à 11h45 du taux de participation suite à la publication d’un communiqué de presse de la chambre de commerce dont le taux est différent de celui issu de nos calculs le soir du résultat.
Commentaires
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Bravo à Marsactu pour son rôle indépendant et courageux dans cette campagne qui a fini dans le caniveau et la peur. Je suis fier de pouvoir lire tous les jours des articles qui ne sont pas conditionnes par la publicité ou les rôles des politiques locaux.
Vous avez lèvé un problème important avec votre article la semaine dernière et l’avenir ne sera pas facile pour l’UPE. L’analyse précise des résultats des élections montre que l’UPE est perdante, moins de participation, moins de voix, le nom de JL Chauvin le plus barré au sein de son collège, un président de l’UPE sur le qui vive pour défendre des financements, à priori, douteux, …
Les vrais gagnants sont Energie PME : complètement outsiders, autofinancés, aucun appui politique de la majorité, aucun des grands médias locaux achetés par la publicité de l’UPE, ….
Et avec tous ces obstacles, de 3 élus négociés, ils gagnent 16 élus et la CCI d’Arles… La victoire n’est pas où l’on croit
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