[Long format] Massilia Sound System raconte 30 ans d’histoire en sept chansons
[Long format] Massilia Sound System raconte 30 ans d’histoire en sept chansons
Ce jeudi soir, à 23 heures, Massilia Sound System fait son retour sur la scène marseillaise pour la 23e édition de la Fiesta des suds. Pour l’occasion, Marsactu vous propose de revoir l’interview augmentée de Papet J et Tatou, réalisée dans un coin de studio à Port-de-Bouc.
La Vieille montagne est bien usée : à peine une colline où affleure le calcaire à son sommet. En face, le bleu en grand et la cité encore rouge de Port-de-Bouc qui y trempe ses pieds. Pendant quelques jours, au mois de septembre, Massilia Sound System a posé ses valises dans la bastide qui a emprunté son nom à la colline. Longtemps gérée par des anciens de Kanjar’oc en bonne intelligence avec la municipalité, elle accueille désormais le studio K qui tourne une fois par mois des lives dans la grande salle du château. Derrière leurs tables de mixage, ils ont déjà accueilli bon nombre de groupes de la scène reggae et électro. Pour l’heure, le tournage du live est bouclé et la table de mixage est celle de la cuisine. Les Massilia viennent d’y savourer une daube des familles et passent aux activités digestives. Pas de quoi donner un entrain formidable aux demandes d’interview mais il faut bien s’y coller.
Le groupe fête cet automne ses 30 ans de carrière même si le mot cadre mal avec l’esprit libertaire des hérauts de la chiourme. Avec un nouveau disque, un livre et 30 ans de souvenirs à égrainer, ils vont devoir s’en taper des interviews avec des plumitifs qui étaient à peine nés quand Jali chantait son ode à l’électricité sur un clavier Bontempi. Pour anticiper sur la vague promotionnelle attendue, Marsactu s’est donc glissé entre la poire et le collage, pour un entretien longue distance avec les deux plus anciens membres du groupe : Jali dit Papet J et Tatou du Moussu T.
Confortablement installé sur le canapé du studio, les deux hommes se prêtent au jeu de l’interview vidéo. Marsactu soumet les deux hommes à une contrainte supplémentaire : l’obligation d’écouter une sélection de leurs propres morceaux. L’occasion de revenir sur les grands moments de la vie du groupe en tournant l’une après l’autre ses pages musicales. Pour vous présenter ce qu’en disent les deux hommes du Massilia, nous les avons pris au mot en proposant une version augmentée de leur interview. Alors que Jali invoque la nécessité de relire “a minima le manifeste du parti communiste”, Tatou ajoute : “Là, vous mettrez en dessous un sous-titre…” Jali approuve : “Oui, les références, la bibliographie…” Choses dites, choses faites.
Tout au long de cette interview musicale, vous pouvez donc cliquer sur les liens qui apparaissent au fur et à mesure de l’écoute. L’entretien musical débute par quelques mesures tombées du camion d’un morceau à paraître le 21 octobre prochain. Il s’intitule Ma ville, réveille toi ! et permet d’évoquer le regard croisé que les deux hommes portent sur la ville qui les a vus naître artistes.
(Attention si vous souhaitez regarder les vidéos en plein écran, privilégiez le navigateur Firefox)
Après cette entrée en bouche plutôt politique, place à l’un des hymnes du Massilia : Mais qu’elle est bleue. Une ode à cet horizon marin, patrimoine commun qui permet à la Canebière d’être la plus longue avenue du monde et à tous les Marseillais des rois du plongeon de rocher. Tatou et Jali en font une écoute critique qui replace le morceau dans une continuité historique : de Scotto à Sarvil en passant par les grands noms de l’opérette marseillaise, justement au coeur du dernier album de Moussu T & lei jovents. L’occasion de parler de langue occitane et même de marketing du territoire.
En 30 ans de carrière, ils ont vu la ville se transformer. Même si pour Tatou, elle s’est éloignée depuis son exil ciotaden. Ce point de vue décentré permet de jeter un oeil sans concession sur l’évolution de la ville. De la disparition du marché du soleil à la rénovation du centre-ville populaire, ils fredonnent l’air du “c’était mieux avant” propre au “grand âge” qui leur a fait le poil blanc. Bien entendu, ils ne s’en tiennent guère à cette analyse nostalgique de l’air du temps et évoquent le “Marseille light” que le marketing a construit autour de la ville comme destination moins cher que les métropoles de la Côte d’Azur.
Alors que Jali part se chercher de quoi humecter un gosier très éprouvé, Tatou évoque le tournant “fusion” de Massilia qui, avec les années 2000 sont allés voir ce qui se tramait tant du côté du Brésil que des musiques électroniques. Des Pilotis au Chourmo, ils définissent “ce regard sur la vie” qui fait le sel de l’histoire des Massilia.
Massilia sound System fait paraître son nouvel opus éponyme, le 21 octobre prochain en même temps qu’un livre de Camille Martel, intitulé “Massilia Sound System, la Façon de Marseille”, publié aux Editions Le Mot et Le Reste. Ils débutent également une tournée qui passe par la Fiesta des suds le 16 octobre prochain. La veille, ils seront à 17h30 à l’Alcazar pour une rencontre publique alors que la bibliothèque consacre une exposition à leurs 30 ans de souvenirs.
Commentaires
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Aïoli !massilia tjs et tjs une belle histoire de vie partagée !!
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Retrouvez les au Phare à Tournefeuille (31) le jeudi 23 octobre
Pour réserver vos places : http://www.digitick.com/index-css5-premierepression-pg1.htm
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papet fait plus de la résistance …! je sais pourquoi je ne les écoute plus “marseille se réorientalise” oui papet
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Aïe aïe j’ai trop tardé pour lire cet article.
C’est possible de remettre les liens pour les vidéos ?
Merci
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