L’Assemblée nationale ouvre la porte à une fusion métropole-département
En adoptant la loi sur la métropole de Paris, l'Assemblée nationale a apporté des modifications à la métropole Aix-Marseille Provence. Cela inclut une étude gouvernementale pour fusionner cette dernière avec le département.
L’Assemblée nationale ouvre la porte à une fusion métropole-département
La loi sur la métropole de Paris charrie à la marge un certain nombre de modifications de la métropole Aix-Marseille Provence, fondée le 1er janvier dernier. Adoptée ce mardi par l’Assemblée nationale, la loi ouvre notamment la porte à la fusion du département et de la métropole d’ici 2020. Fusion sur laquelle le gouvernement devrait rendre une étude d’ici septembre. “Ce rapport s’attache à étudier les conséquences de la fusion institutionnelle entre ces deux entités et sa faisabilité avant l’échéance des prochaines élections territoriales”, engage le texte dans son article 49.
Poussé par les députés PS Patrick Mennucci, rapporteur du texte, et Jean-David Ciot, il s’agit là du sujet le plus délicat de la partie marseillaise de ce projet de loi. Ciot assure qu’il s’agit de donner des moyens d’action à la nouvelle institution en mettant “la capacité financière du département au service de la métropole”
La fusion département-métropole toujours clivante
Successivement, le président de la métropole et maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, la présidente du département Martine Vassal et même le gouvernement se sont opposés à cette réforme. Lors de l’explication du vote contre du groupe communiste, André Chassaigne est lui aussi revenu, courroucé, sur ce point du texte. À ses yeux, “l’article 49, voté contre l’avis du gouvernement pour satisfaire des volontés existentielles d’acteurs politiques locaux, trace la voix d’une fusion inacceptable entre le département et la métropole alors que tous les élus locaux, union des maires en tête, y sont défavorables”.
Ce mardi, un autre nom est venu s’associer à cette liste d’opposants à la fusion département-métropole, celui de Michel Vauzelle, député PS de la circonscription d’Arles, un territoire qui n’appartient pas à la métropole Aix-Marseille Provence. “Coincé dans les embouteillages au moment du vote” selon son entourage, il a annoncé dans un communiqué avoir voulu voter contre l’intégralité de la loi du fait de ce point précis : “Le pays d’Arles a besoin d’un pôle d’équilibre territorial et rural que j’ai toujours défendu pour, uni, mieux protéger aujourd’hui et demain un territoire exceptionnel. Pour pouvoir le soutenir face à la métropole, au sein du département, de la région et de l’État. C’est une question de survie pour le pays d’Arles”, a-t-il expliqué. “Ce pôle d’équilibre territorial et rural est en cours et devrait être mis en place en mars par le préfet pour regrouper les communes du pays d’Arles et des Alpilles”, précise le même proche de l’ancien président de région. Une fusion métropole-département condamnerait cette entité autonome naissante.
Adaptations sur les compétences
Le texte prévoit aussi des ajustements en terme de compétences. Il s’agit de rendre aux communes la gestion des offices de tourisme d’ici 2018. Mais aussi de laisser aux communes la gestion de la voirie jusqu’en 2021 quand la loi initiale prévoyait un transfert en 2018 à la métropole. La loi annonce encore la remise d’un deuxième rapport en septembre. Celui-ci plancherait sur l’opportunité d’une société du Grand Marseille, promise par l’ex premier ministre Manuel Valls et censée permettre à la métropole de mettre le turbo.
Votée en procédure accélérée dans une version différente de celle du Sénat, le texte doit encore être étudié par une commission mixte paritaire pour tenter d’établir un texte de consensus et le faire valider par les deux chambres. Elle se réunira pour la première fois ce mercredi. “Le calendrier retenu permet son adoption définitive avant la suspension de nos travaux en février prochain”, s’est réjoui le porte-parole des radicaux de gauche sur ce texte Jacques Krabal.
Commentaires
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« l’article 49, voté contre l’avis du gouvernement pour satisfaire des volontés existentielles d’acteurs politiques locaux, trace la voix d’une fusion inacceptable entre le département et la métropole alors que tous les élus locaux, union des maires en tête, y sont défavorables ».
Et l’avis de la population, on le prend en compte? Le citoyen veut moins de doublon et que l’argent public soit mieux utilisé! Si la fusion de 2 établissement dont les frontières se superposent en grande partie le permet, alors le choix du peuple doit l’emporter sur celui de l’élu s’agrippant à son écharpe coûte que coûte!
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C’est quand même hilarant (ou une fois de plus attristant ?) de voir qu’en ce moment la moindre sous-préfecture se bat pour accéder au statut de métropole et que notre territoire fait tout pour que cela ne marche pas… Toulon vient d’y accéder, Nice a été précurseur, les nouveaux équilibres politiques régionaux réorientent les moyens publics vers l’Est de la Région… la marginalisation de Marseille n’est pas prête de s’arrêter…
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Il faudra que certains, à droite comme à gauche, expliquent pourquoi la fusion entre la métropole et le département serait “inacceptable” ici mais acceptable, actée et réalisée à Lyon…
La population de la métropole d’Aix-Marseille représente 90 % de celle du département : quel est l’intérêt de conserver deux couches administratives sur ce périmètre ? Pour ma part, je ne vois pas – mais je n’ai pas de “carrière” d’élu à gérer, ceci explique peut-être cela.
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Qu’il est formidable l’élu bucco-rhodanien ! Lui, petit maire de commune dont la grande majorité des administrés travaille sur Aix ou Marseille, est contre la métropole pour garder son tout petit pouvoir de décision (ou plutôt, son grand pouvoir de nuisance) et ne pas être occulté quand il faudra faire un choix quant aux futurs types d’ampoules à utiliser dans les réverbères publics.
Encore une fois, l’élu marseillais, aixois et bucco-rhodanien trouve toujours le moyen de se faire remarquer, alors que la métropole est nécessaire et qu’une fusion avec le CG (comme cela a été fait pour Lyon notamment) n’a rien d’infamant (sauf peut-être pour la toute nouvelle majorité fraichement élue).
Peut-être bien que l’on est confronté à l’un des reliquats d’un département biberonné au clientélisme durant des décennies entières…
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