L'histoire des transports en commun est (aussi) un éternel recommencement

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le 27 Oct 2011
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Deux lignes de tramway, 14 millions de voyageurs à Marseille en 2010. 91 lignes de tramway, près de 200 millions de voyageurs. Marseille dans 20 ans ? dans 30 ans ? Non , non, ce sont les chiffres du réseau de tramway de Marseille, en 1939. A l’époque, Marseille possédait le deuxième réseau de France de tram. Vous avez été nombreux à nous en faire la remarque, à l’occasion de l’article que nous avons récemment publié sur les transports dans la cité phocéenne, où l’on devrait poussivement arriver à financer un bout de tramway supplémentaire, au-dessus d’une ligne de métro.

Alors que nous possédions une glorieuse et méconnue histoire dans les transports en commun. Omnibus, trolleybus, tramway, à l’occasion de la fête de ces disparus, et alors qu’un centre-ville marseillais sans voiture semble être une douce utopie, nous vous proposons un petit retour en arrière avec le concours de l’Institut National de l’Audiovisuel et de Wikipedia. Séquence nostalgie.

Tout démarre réellement en 1872 lorsque le Gaudin de l’époque, le maire Melchior Guinot lance un appel d’offres pour la construction de 7 lignes de « voitures à traction hippomobile » – pour faire simple un tramway (donc sur rail) tracté par des chevaux. La Compagnie Générale des Tramways qui exploite aussi les réseaux de Nancy et du Havre remporte la concession. Ce fut très vite un large succès. En 1877, il y a déjà 7 millions de passagers et plus de 50 tramway. Une tentative d’introduction de machines à vapeur pour remplacer les chevaux fut tentée en 1889, mais après de gros soucis techniques cette piste fut vite abandonnée, pourtant en pleine période du développement des chemins de fer, mais qui restaient à l’extérieur des villes.

En 1892 un tunnel fut creusé qui permettait de relier Noailles à La Blancarde et à Saint-Pierre. Le premier tramway souterrain français était né, ancêtre du métro et où passera la célèbre ligne 68, qui d’ailleurs sera la dernière ligne de « l’ancien tramway » et qui fermera définitivement en 2004. En voiture avec Monsieur Grégoire le 26 janvier 1960 :

Mais c’est bien évidemment l’électrification du tramway qui va tout changer, au tournant du siècle. En 1900 la mairie de Marseille autorisa l’électrification de tout le réseau. En 1914, la Canebière était desservie par 27 lignes de tramway , à raison d’une voiture toute les 10 secondes ! (ça fait rêver, non ?).

C’est le développement de l’automobile qui va faire disparaitre les tramways marseillais. D’abord concurrencés à la fin des années 30 par quelques voitures individuelles et autobus, puis à la sortie de la guerre, les rails ayant été bombardés, le nouveau Maire Gaston Defferre, plutôt que de les reconstruire, décida de supprimer définitivement les trams. Seule la fameuse ligne 68 continuera jusqu’en 2004. Ils seront remplacés par les trolleybus dans les années 50 et 60.

Mais là encore, la circulation anarchique made in Marseille avec le développement de l’automobile auront la peau de ce mode transport , pourtant très économique (pas de rails) et écolo avant l’heure, car fonctionnant à l’électricité. Et c’est en juin 2004 que le dernier trolleybus marseillais roula. Les lignes électriques sont toujours au-dessus de nos têtes dans certains quartiers de la ville pour nous le rappeler. Et pour finir on vous propose une vidéo, toujours de l’INA, de l’inauguration du métro, le 26 novembre 1977, et on se dit que Marseille n’a pas toujours été en retard. En voiture Edmonde:

Un lien En savoir (beaucoup) plus avec Wikipedia

Un lien Une perle, issue des fonds du comité du Vieux Marseille : un film où l’on voit circuler les tram sur la Corniche, au Prado, et bien sûr la fameuse ligne 68.

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Commentaires

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  1. TONARA TONARA

    Bravo a Marsactu pour ce rappel

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  2. Benjamin Benjamin

    «Le métro est ouvert jusqu’à minuit.» Hé beh…
    Et le silence, l’air frais, la lavande… ils sont passés où?

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  3. Carla2marseille Carla2marseille

    C est vrai qu on est pris de nostalgie quand on lit votre article. Ce qui est navrant, c est qu au lieu de sinspirer du passe, nos dirigeants actuels multiplient les erreurs et les mauvais choix. Imaginez un article comme le votre redige dans 50 ans qui fera le constat qu en 2008, messieurs Gaudin et Caselli, ont fait le choix de depenser 80 millions d euros pour faire le tram rue de Rome alors que tout le monde reconnait qu il ne sert a rien puisqu il va doubler l une des 2 pauvres lignes de metro existantes. Ceux qui liront cet article dans 50 ans se demanderont pourquoi une telle aberration et porteront un drole de regard sur leurs ancetres! On est roujours rattrape par l histoire!

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  4. céhère céhère

    Le tram rue de Rome ce n’est pas la moins inutile des sections du réseau choisi par Gaudin et Muselier… ça permettra de changer l’atmosphère de cette rue commerçante qui est bien triste aujourd’hui et de donner le vrai signal contre la voiture. Je pense qu’il sera emprunté, car il n’aura échappé à personne que le métro passe bien plus haut, au-dessus du Cours Lieutaud, et ça permet d’envisager un jour de réaliser la promesse d’aller jusqu’au 4 septembre, qui là serait bien utile.

    Le problème c’est le réseau bancal qui a été mis en oeuvre jusqu’alors, qui plombe la ville pour des décennies.
    Maintenant que fait-on avec ça ? On repart sur ce qui aurait du être fait, à savoir des trams en périphérie, mais qui du coup ne seront pas connectés avec le réseau de centre-ville ? Ou un prolonge l’existant en engloutissant des sommes importantes dans des portions peu pertinentes pour rejoindre la périphérie ?

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  5. Casanovette Casanovette

    Les transports comme le reste, sont une affaire de Business :
    Les moins couteux, les plus pratiques, les plus utiles, les moins polluants … ne sont malheureusement pas les plus rentables pour des intérêts privés.

    Le reste doit suivre et tout à l’avenant car BUSINESS IS BUSINESS.

    Et puis … il faut voir le bon côté des choses. En nous amputant systématiquement de notre intelligence sur l’autel du profit, Tout les jours, nous apportons la preuve que Darwin ne s’était pas trompé : nous descendons bel et bien du singe et le babouin reste notre plus sur cousin … (enfin pour DSK, c’est le Bonobo ) … Enfin … Il y a des époques plus ou moins simiesques, mais là, on bat des records … le tout, en monnaie de singe, s’il vous plait !

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