"L'Etat doit arrêter Véolia dans sa tentative de liquidation de la SNCM"

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le 15 Mar 2013
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"L'Etat doit arrêter Véolia dans sa tentative de liquidation de la SNCM"
"L'Etat doit arrêter Véolia dans sa tentative de liquidation de la SNCM"

"L'Etat doit arrêter Véolia dans sa tentative de liquidation de la SNCM"

 

Le style n'est pas le même, mais le combat est aujourd'hui commun, que ce soit pour Maurice Perrin, délégué syndical CFE/CGC et membre du conseil de surveillance (CS) en tant que représentant de l'actionnariat salarié (qui possède 9% du capital) et Frédéric AlpozzoCGT et lui aussi membre du CS mais en tant que représentant du personnel. 

Perrin est venu cette semaine sur notre plateau accompagné de son collègue officier Pierre Maupoint de Vandeul, autre représentant du personnel au CS, pour dénoncer les agissements de Véolia, leur ex/futur actionnaire. Pourtant, en 2005, Perrin mais aussi la CGT avaient voté pour l'arrivée de Véolia au capital de la SNCM, au moment de la privatisation, qu'ils avaient préféré au financier Butler. Mais aujourd'hui, si Véolia fait tout ce qu'il peut pour se débarrasser de l'armateur du boulevard des Dames, la Caisse des Dépôts n'a pas souhaité les conserver au sein de Véolia Transdev, en faisant même une condition suspensive au rachat de la filiale Transdev. La Caisse veut bien monter à 60% au capital de Véolia Trandev, mais sans la SNCM. Mais pour Maurice Perrin les jeux ne sont pas faits, d'abord parce que les instances du personnel n'ont pas encore été consultées sur ce changement d'actionnaire, mais aussi et surtout parce que l'Etat pourrait s'y opposer. C'est en tout cas ce que Perrin a cru comprendre de différents messages passés par l'entourage de Frédéric Cuvillier, le Ministre des Transports en charge du dossier :

 l'Etat s'opposera à un accord qui laissera la SNCM sur le bord du chemin

veulent croire Perrin et Maupoint de Vandeul. Pour les hommes de la CGT et de la CFE/CGC, le schéma idéal serait que la SNCM reste au sein de la Caisse des Dépôts. "C'est le sens de l'intérêt général pour l'environnement, pour l'emploi et pour l'avenir de l'industrie en France" a expliqué Alpozzo de son côté lors de sa conférence de presse. Perrin aquant à lui rappelé qu'en 2005, François Hollande, alors patron du PS souhaitait déjà que la Caisse rentre au capital de la SNCM. Evidemment plus facile à dire à l'époque…

Même nouvelle convergence de vues entre les deux syndicats sur l'ennemi commun, "les jaunes" de Corsica, qui pratiqueraient grâce à leur pavillon italien international une concurrence déloyale 

tous nos navires sont soumis à la législation française. Même l'Excelsior sous pavillon italien navigue avec un double commandement : français et italien. Mais l'équipage de la SNCM est français. Il est soumis à la législation française sur les retraites, la sécurité… Ce qui est scandaleux c'est que les autorités italiennes leur imposent une visite médicale immédiate par des médecins italiens et qu'ils cherchent à vérifier si tout l'équipage parle anglais. Dans le même temps, on n'impose aucun contrôle à Corsica Ferries qui emploie des personnels dans la plus grande précarité, sans temps de repos, sans respect. Et surtout sans contrôle médical

a détaillé Alpozzo. Un projet de loi proposé par Cuvillier et voté au Sénat il y a 15 jours et qui arrivé à l' Assemblée Nationale ces prochains jours devrait intensifier ces contrôles. Totalement inefficace pour la CGT qui estime que "la loi Cuvillier, c'est au contraire renforcer les compagnies low cost", elle demande à ce que seuls les navires battant pavillon français premier registre puissent être autorisés à bénéficier de la DSP entre la Corse et le continent.

D'autre part la Corsica est accusée de mener une incessante guérilla judiciaire, notamment  auprès de l'Europe : 

Antoine Frérot, le PDG de Véolia ne sait pas dire que l'essentiel de ces procédures lancées par Corsica le sont contre les décisions de la Corse, contre la DSP, contre les compagnies SNCM et CMN, contre la République française, contre la commission européenne

dénonce Perrin, qui rhabille son actionnaire pour l'hiver : "le PDG de Véolia est totalement défaillant car il fait comme si la SNCM était déjà condamnée". Perrin, Maupoint de Vandeul et Alpozzo réclament donc un conseil de surveillance de la SNCM où l'ensemble de ces sujets devraient être abordés, mais aussi le futur renouvellement de la flotte – 8 nouveaux cargo-mixtes de nouvelle génération, propulsés au gaz , indispensable selon eux à l'avenir de la Compagnie, et qui pourrait également être bénéfique pour les chantiers navals de Saint-Nazaire. Du coup, la CGT marseillaise avait invité à sa conférence de presse son camarade breton  Joël Cadoret, secrétaire général CGT ouvriers des chantiers STX, qui a un peu aussi cassé l'ambiance, le jour même où Montebourg et Cuvillier assistaient sous les flons flons, à 1000 km de là à la livraison du MSC Precioza :

L'avenir de la construction navale est en demi-teinte. Si le chantier de l'Oasis va nous apporter une bouffée d'oxygène, on a encore 50% des gars qui sont en chômage partiel. Ca va monter en puissance, mais pas avant 2014, on a un besoin de carnet de commandes remplis pour les années qui viennent. Surtout qu'on a des atouts, on dispose de brevets sur la propulsion au gaz.

Ils aimeraient donc que l'Etat qui a fait beaucoup d'effort pour que le futur Oasis de l'armateur américain RCCL soit construit à Saint-Nazaire, apporte la même énergie et surtout les mêmes garanties financières pour sauver la SNCM et lui permette d'investir dans cette nouvelle flotte, made in France. Wonderwall ?  

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    bravo pierre et mo

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  2. Trésorier Trésorier

    Tout ceci confirme que l’Etat gère a petite vue…. La SNCM, la ville de Marseille, la Corse, les nombreux salariés méritent mieux !!! Ils doivent être rassurés sur leur avenir.

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  3. stephane stephane

    La sncm est l’archétype de la fainéantise institutionnalisée par la Cgt. Ne mérite donc que de fermer

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  4. jardin jardin

    UNE PRÉCISION S’IMPOSE
    On devrait dire “l’État doit arrêter sa tentative de liquidation de la SNCM”. VEOLIA n’est qu’un instrument du plan, de l’État, qui
    mène la compagnie au naufrage.
    Pour mieux comprendre le scénario, vous pouvez lire ou relire, les post du 8 Mars 2013 qui suivent l’article de Marsactu “le poker menteur entre l’État, Veolia et la Corse”.

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  5. jardin jardin

    “IL N’Y A PLUS D’ARGENT”
    L’Office des Transports de Corse (OTC) est l’instance qui fixe les subventions des compagnies. L’OTC n’a plus d’argent (la presse). Si l’état ne paye pas, les compagnies seront coulées avant la fin de l’année. Que faire?

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