Les socialistes victorieux s'inquiètent du fort vote FN

Les socialistes victorieux s'inquiètent du fort vote FN

"Ouais ! On a gagné ! Bravo !," se sont écriés les militants et les quelques élus présents hier soir à la fédération socialiste de la rue Montgrand, au moment où les résultats tant attendus de ce premier tour son tombés. Et puis plus rien. Les V de la victoire que certains brandissaient sont vite retombés. Quelques dizaines de minutes plus tard, la fédération s'était déjà bien vidée, les élus, déjà peu nombreux, quasiment tous partis. La fête est déjà finie.

Déjà vers 19h45, l'ambiance était plutôt calme. Certains commençaient à profiter du buffet, d'autres discutaient sur la terrasse en attendant l'heure fatidique. Cinq minutes à peine avant la tombée des premières estimations, la salle se rempli soudain. Tous les yeux sont rivés sur le compte à rebours défilant sur la télévision. Le président de la communauté urbaine Marseille Provence métropole Eugène Caselli et Jean-David Ciot, secrétaire fédéral du Parti socialiste font leur apparition. Les résultats tombent enfin. François Hollande est en tête. C'est l'explosion de joie. Mais celle-ci sera de courte durée. Marine Le Pen est 3e avec environ 20%. Mélenchon suit avec un score à deux chiffres.

Après l'annonce de leur candidat en tête au premier tour, et donc une jolie défaite pour le président sortant, l'inquiétude s'installe auprès des militants et élus socialistes. Car, si Marine Le Pen n'est pas au second tour, son score, supérieur à 2002, n'est pas fait pour les réjouir. Vers lequel des deux candidats au second tour se porteront les voix du Front national, mais aussi celles du candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon ? "Il nous reste encore beaucoup de travail pour les quinze jours à venir", martèle Joël Canicave, le mandataire de François Hollande dans les Bouches-du-Rhône.

Pas de discours prévu pour les quelques élus socialistes présents. D'autres élus, absents, se sont contentés de communiqués de presse. Pour Christophe Masse, vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône et candidat aux élections législatives dnas la première circonscription, "ces résultats ne reflètent pas seulement le rejet des Français pour la politique de Nicolas Sarkozy. C'est aussi la conséquence d'une campagne honnête, avec un projet construit et chiffré que François Hollande a mené sans jamais varier". De même pour la conseillère générale Marie-Arlette Carlotti, qui a préféré passer sa soirée aux côtés de Martine Aubry à Solférino. "Je constate le désaveu très profond de Nicolas Sarkozy puisque c’est la première fois que le président sortant arrive derrière son principal challenger. 75% des français n’en veulent plus. Je me réjouis du score exceptionnel de François Hollande, le score le plus élevé pour un candidat socialiste. C’est lui qui désormais porte tous les espoirs du changement. C’est autour de lui que le rassemblement doit se faire pour le second tour de l’élection présidentielle". Étonnant, non ?