Les Républicains choisissent Martine Vassal pour les municipales, Bruno Gilles part en solo

Actualité
le 28 Nov 2019
13

Par 27 voix contre 11, la commission nationale d'investiture du parti Les Républicains a choisi la présidente du département et de la métropole comme candidate aux municipales à Marseille. Son rival battu, Bruno Gilles, annonce poursuivre sa campagne.

Photo Emilio Guzman.
Photo Emilio Guzman.

Photo Emilio Guzman.

L'enjeu

Martine Vassal se retrouve désormais seule candidate investie par son parti pour les municipales de mars 2020. Elle retrouvera sur sa route Bruno Gilles déterminé à rester candidat.

Le contexte

Après des mois d'incertitude, la commission nationale d'investiture du parti Les Républicains a tranché ce mercredi soir pour celle à qui le maire sortant avait donné sa préférence.

La commission nationale d’investiture (CNI) du parti Les Républicains a tranché, son candidat pour les municipales de Marseille sera donc pour la première fois une femme, Martine Vassal. Ce choix vient clore un premier chapitre de la guerre de succession à droite, initiée par les atermoiements de Jean-Claude Gaudin quant au choix de ses dauphins potentiels.

Lancé depuis plus d’un an dans la course à la mairie, le sénateur Bruno Gilles, avait tout misé sur la répartition des pouvoirs avec Martine Vassal, présidente de la métropole et du département. En face, les propositions avaient afflué pour le pousser à l’abandon. On lui a successivement proposé la première vice-présidence de la métropole, un poste de premier adjoint, la présidence d’Euroméditerranée ou la tête de liste aux futures sénatoriales. Il a tout refusé en bloc et chacun a tenté de séduire les instances parisiennes du parti, jusqu’à ce mercredi soir où les deux candidats ont pu se défendre devant la CNI. C’est finalement par un vote à bulletins secrets que le choix a été entériné par 27 voix contre 11.

L’impossible entente

Depuis son élection à la tête du parti, Christian Jacob avait tenté de mettre d’accord les deux rivaux. Une grande réunion de conciliation incluant les parlementaires, Jean-Claude Gaudin et le président de région Renaud Muselier le 13 novembre n’avait rien réglé. Une seconde, plus discrète et houleuse, n’avait pas résolu les questions. Chaque candidat avait alors reçu le franc soutien d’un ténor, Jean-Claude Gaudin pour Martine Vassal et Renaud Muselier pour Bruno Gilles.

Avec ce choix, Martine Vassal va pouvoir pleinement se lancer dans la campagne. “On veut que ça soit fait pour pouvoir avancer”, confiait-on avec impatience dans son entourage depuis plusieurs semaines. La décision du soir laisse toutefois deux candidats sur la ligne de départ. Bruno Gilles ne se résout pas au choix “crève-cœur” de la commission d’investiture. “Je réaffirme, comme je l’ai toujours dit, que je poursuivrai ma campagne au plus près des Marseillaises et des Marseillais”, écrit-il dans un communiqué, proposant “un large rassemblement à tous ceux, politiques, membres de la société civile, associatifs qui veulent mettre fin au système et refusent les extrêmes”.

Quelle campagne pour Bruno Gilles ?

Plusieurs questions restent toutefois en suspens pour le dissident. Avec quels moyens et avec qui faire campagne ? Les premiers noms de soutiens dévoilés par le sénateur mêlent les nouveaux venus issus de la société civile comme le handballeur Jackson Richardson, des élus sortants de second ou troisième rang ou en rupture de ban comme Robert Assante. Côté finances, 100 000 euros auraient déjà été engagés selon Le Figaro :  il faut désormais miser sur les dons et sur l’apport des futurs colistiers. Mais s’engageront-ils, comme en 2014 avec Jean-Claude Gaudin, sur des montants de 15 000 euros, quand l’issue du scrutin est incertaine ? Les newsletters de campagne du candidat proposent déjà un appel au don : “Chaque contribution financière, quelqu’en soit le montant, nous permettra d’avancer un peu plus vers notre objectif commun et changer Marseille”, y clame le candidat.

Dans un communiqué publié après la décision, Martine Vassal a renouvelé sa main tendue à Bruno Gilles. “Je ne me résous pas à ce qu’il porte une candidature dissidente de celle de notre famille politique et l’appelle à me rejoindre pour associer nos forces et nos idées au service des Marseillaises et des Marseillais”, écrit-elle.

Quoiqu’il en soit, l’issue électorale pourrait être complexe pour la droite. Dans le camp de Martine Vassal, où se concentrent les piliers de l’actuelle majorité municipale, on la croit capable de s’imposer malgré une dissidence. Mais cette configuration reste périlleuse alors qu’au deuxième tour, toute possibilité de victoire du Rassemblement national dans un secteur posera la question d’un désistement aux listes qui ne figureraient pas dans le duo de tête. Il faudra peut-être aussi dans certains secteurs être capable de recoller les pots cassés en quatrième vitesse pour fusionner les listes dans l’entre-deux tours.

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. EGP1375 EGP1375

    Très bien qu’une femme se présente enfin à la tête de la ville! Elle est compétente et saura faire le tri dans le bilan de JC Gaudin (lui-même héritier de décennies de gestion lamentable et de clientélisme de RP Vigouroux et G. Deferre, ne l’oubions pas).

    Signaler
    • Alceste. Alceste.

      EGP 1375 , pour mémoire G.DEFFERRE est décédé en 1986.Cela fait 33 ans . Donc ces pratiques auraient put être éradiquées. L’argument VASSAL est une femme n’est pas un argument, elle est dans la droite ligne de son mentor. Alors ??????

      Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Après 25 ans de règne sans partage de Gaudin et son équipe (y compris Mme Vassal) sur Marseille, renvoyer à l’héritage qu’ils ont trouvé à leur arrivée à la mairie en 1995 est soit comique, soit consternant. En un quart de siècle, on a plus que le temps de tourner la page de la “gestion lamentable” et du clientélisme des prédécesseurs… à condition évidemment de le vouloir plutôt que de (mal) reproduire leurs us et coutumes. J’ajoute que la “gestion lamentable” de Defferre ne dérangeait apparemment pas trop le jeune Gaudin quand il faisait partie de sa majorité.

      D’autres villes en France ont montré qu’après une trop longue période d’une gestion contestable, il suffisait de deux mandats pour remettre la collectivité sur les rails. Mais pour cela, il faut une vision, une stratégie, et une gestion rigoureuse, et pas seulement une collection impressionnante de promesses. On ne voit personne, dans l’équipe actuellement aux commandes de la ville, qui ait cette dimension ; et le début de la campagne de Mme Vassal nous montre qu’elle pratique les mêmes méthodes que son mentor : multiplier les promesses à destination de tout le monde, sans projet d’ensemble ni d’objectif autre que celui de se faire élire.

      Signaler
    • vékiya vékiya

      vassal soutenue par gaudin. faut-il en dire plus.

      Signaler
    • julijo julijo

      pas trop de risques qu’on oublie gaudin à marseille….. il y a les marques de dents sur chaque dossier et dans chaque quartier.
      vassal, compétente ???? et on a les preuves ????

      Signaler
  2. toine toine

    Elire Vassal c’est avoir un 6ème mandat de Gaudin. Alors, non merci!

    Il est temps que l’opposition se fédère pour renouveler en profondeur “l’executif local”.
    Il y a urgence, Marseille suffoque…

    Signaler
  3. vékiya vékiya

    allez bruno vas-y.
    où peut-on faire un don ?

    Signaler
    • julijo julijo

      ok pour un don mais de neurones surtout.
      ils sont super les “décideurs” du parti LR !!! j’adore l’idée qu’ils ont pris leur décision sans rien connaître de la ville… un don ne suffira pas ! une lobotomie….
      trève de plaisanterie (encore qu’il vaut mieux en rire !) mais les vicissitudes médiatisées largement de la nullicipalité gaudin, l’état de la ville, … les écoles, l’habitat insalubre, les morts de la rue d’aubagne, les transports, les impôts…. tout ça ne leur a pas permis de dire basta !! à cette équipe !
      le grand dommage de cette espèce de mascarade, c’est que la droite est amnésique et bête, ok, mais la gauche ???? elle en est où la gauche à marseille ??? (et je ne parle pas de barles, qui lui doit finalement être plutôt content, sa copine a emporté le morceau….)
      il faut retrousser les manches.

      Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Tiens, bonne question : “elle en est où la gauche ?” A 3 mois et demi du premier tour, on a un candidat RN, une candidate LR, un candidat LR en congé du parti, un candidat Vert solitaire… et toujours personne du côté de LREM, où l’on attend la décision de Jupiter, et toujours rien du côté de la gauche, où l’on attend… euh… quoi donc, au fait ?

      Si la publication des rapports de la CRC, les “réponses” scandaleuses de la majorité nullicipale et la mise au point de la même CRC ne réveillent pas ces Messieurs-Dames qui discutent, c’est à désespérer. Pourtant, la première ligne du programme commun est facile à écrire : dégager le gang malfaisant qui occupe la mairie. La deuxième ligne aussi, d’ailleurs : mettre le paquet sur les écoles, dont dépend l’avenir des petits Marseillais…

      Signaler
  4. Forza Forza

    La présidence d’Euroméditerranée ? Ca ouvre des “perspectives” sur où irait Caradec en cas de victoire de sa meilleure amie, mais franchement elle peut bien cumuler le CD13 avec le reste, non, elle n’en n’est plus à un mandat près ?

    Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Précision : je n’attends rien de Yves Jadot… 😉

      Signaler
  5. petitvelo petitvelo

    Alors, soyons clair, si le RN arrive en tête, les électeurs de gauche devront se souvenir des régionales et si leurs candidats se désistent il leur faudra voter RN, sinon ils repartiront pour 25 ans de LR version marseillaise…

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire