Les LGBT donnent de la voix, les partis à l'heure du choix
Les LGBT donnent de la voix, les partis à l'heure du choix
"La société est prête à accepter l'homosexualité. Les progressistes veulent donner plus de droits aux LGBT. Ce n'est plus une stratégie électorale mais une réelle volonté politique", défend Georges Sidéris, spécialiste des questions de genre et maître de conférence à l'Université Paris-Sorbonne (spécialistes des genres, sexes, politique et société à Byzance). Mais le professeur s'inquiète du blocage dans les institutions: "En France, l’orientation sexuelle reste un sujet tabou. Peu d’homosexuels s’affichent, ou font partie de l’élite française".
En pleine campagne législative, cette question des droits des homosexuels, bi et trans est remis sur la table électorale. SOS homophobie et Mémoire des sexualités ont ainsi organisé un débat sur ce thème le 4 juin au théâtre du Têtard (5e). Un sujet qui, s'il est le plus souvent abordé par le biais du mariage et de l'adoption, balaie l'ensemble des questions sociales et notamment les récurrentes discrimination à l’embauche.
Le coeur du problème est là : " Avec les mêmes droits, la différence entre un homo et un hétéro persistera dans la tête des gens". Se résigne George Sidéris. Installé dans la capitale, il n'était pas présent au débat. Les partis politiques ne semblent pas avoir autant de recul que lui sur la question.
La droite refuse toujours le débat
Dans la liste des convives, seule l’UMP a laissé sa chaise vide. "J’ai cru comprendre qu’ils préféraient envoyer un représentant de haut niveau sur un thème aussi délicat", explique Christian de Leusse, président de Mémoire des sexualités et par ailleurs militant socialiste. L’UMP 13 confirme ne pas avoir eu "d’élus disponibles" pour ce débat. Sans nous expliquer pourquoi ils n’ont pas sollicité de seconds couteaux. Le FN n'a pas été convié au débat. "Ils ont refusé nos invitations dans le passé. Et ils ne sont pas faciles à joindre", se justifie Christian de Leusse.
Il faut dire que le droit des homosexuels est un sujet délicat pour la droite. Au nom de "l’intérêt de l’enfant" , Renaud Muselier, député UMP (5e circonscription de Marseille), avait fait circuler une pétition contre l’homoparentalité en 2002. Aujourd’hui, la position de l'UMP n'a pas bougé. Le groupe Gaylib, un mouvement d’homosexuels affilié au parti, n’a d'ailleurs donné aucune consigne de vote en 2012. Seulement un slogan : "Sarkozy si tu veux nos voix, donne nous des droits". Sur le web, l'association se positionne pour les législatives: "GayLib s’engagera totalement dans la bataille législative auprès des candidats UMP qui soutiennent l’égalité des droits pour les familles homoparentales." Un engagement peu commun à droite mais respecté entre autres par le candidat Hervé Morin, soutenu par l'UMP, dans la 3e circonscription de l'Eure (27). Le président du Nouveau centre est favorable au mariage gay et à l'adoption pour les couples homosexuels.
Des différences de fond dans les partis
Les autres partis politiques sont plutôt d'accord sur le fond. Modem, PS, EELV et Front de gauche prônent tous des avancées vers l’égalité de droit entre hétéros et homos. Ces partis semblent toutefois mal informés sur les problèmes quotidiens des homosexuels. La question n'est manifestement pas une priorité électorale. Chaque formation n' a dépêché qu'un candidat suppléant pour le débat. Cet intérêt tout relatif n'a pas empêcher la révélation des points de divergence.
Contrairement à la gauche, le Modem défend l’idée d’une union civile: "Il ne faut pas choquer les bigots avec le mot "mariage". Avec l’union civile, on propose les mêmes droits mais sous un autre nom", explique Pascal Rivet, alors suppléant de Sophie Goy dans la 4e. Une subtilité gênante pour Romain Donda, représentant régional de SOS homophobie : "En fait le Modem nous différencie des hétéros".
La transexualité est reconnue comme un trouble de la personnalité : aujourd'hui, avant toute opération, un suivi psychiatrique reste obligatoire. Les écolos et les camarades de Mélenchon demandent "une dépsychiatrisation" des transexuels. Sans remettre en cause le remboursement de l'intervention chirurgicale. "Le désir de changer de sexe n’est pas un problème mental", fait remarquer Gilles Aspinas, représentant du Front de Gauche. Un autre son de cloche au PS et au Modem. Le suivi d’un expert n’est pas "dramatique" pour les deux partis. Arnaud Drouot, suppléant PS de Nicette Aubert (15e circonscription) s'explique: "Il est logique d’avoir le cachet d’un spécialiste médical pour se faire rembourser quelque chose par la sécurité sociale".
Des prises de position et d'éventuelles futures lois qui ne règleront pas la question essentielle : "Avec les mêmes droits, lâche Georges Sidéris, la différence entre un homo et un hétéro persistera dans la tête des gens".
Commentaires
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Il est temps que la France s”aligne sur la majorité des pays modernes.
Il faut que soit autorisé le mariage entre deux personnes du m^me sexe et l’adoption pour tous.
Assez d’hypocrisie !Le comportement del’UMP est malsain.
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