Les évacués du quartier Saint-Jean portent plainte contre X pour “crime contre l’humanité”
Huit anciens habitants du quartier Saint-Jean et leurs descendants déposent plainte contre X pour "crime contre l'humanité", 75 ans après l'évacuation forcée et la destruction de ce quartier populaire du Vieux-Port.
Commentaires
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Les immeubles Pouillon n’en sont que plus indécents, posés sur l’horreur sans stèle ou marque de mémoire (il y a peut-être quelque chose, que je n’ai jamais vu), construits avec une pierre des demeures aixoises…
La seule trace visible de ces crimes contre l’humanité est une pancarte apparemment privée sur la vitrine de l’ex librairie des Portulans place de l’Opéra 14 rue saint Saens en mémoire de la rafle des populations juives opérée par la police française.
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quid de la destruction du quartier de derrière la Bourse aussi ? Les plus grands malheurs urbains de Marseille c’est 1/ l’étalement urbain 2/ la fracture sociale nord/sud 3/ la destruction des 3/4 du centre historique (vieux port, république, bourse…).
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Merci pour cet article
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Je me demande s’il ne serait pas judicieux d’élargir la plainte aux éventuels bénéficiaires/commanditaires de l’operation Sultan, et pour cela il faut faire toute la lumière sur la création, le 25 janvier 1943, le lendemain de la fin des rafles, d’une société anonyme, la Régie foncière et immobilière de la Ville de Marseille, société dont l’objet porte sur “toutes operations immobilières municipales pour le compte de la Ville de Marseille”. 5 000 actions de 1000 francs sont partagées entre onze souscripteurs. Les sept premiers administrateurs appartiennent à la Caisse d’épargne et de prévoyance des Bouches-du-Rhone, à la Banque de Paris et des Pays-Bas, à la Société technique et financière pour la reconstruction urbaine, rurale et industrielle, au Credit Lyonnais, à la Société de gestion de la Ville de Marseille. ( Source Robert Mencherini : Resistance et occupation, page 299). Simple opportunisme sans vergogne? A priori , cette entité n’a rien pu produire, l’emotion suscitée par les rafles comme par sa creation ayant amené le gouvernement Laval à la “neutraliser”. Mais il faudrait s’en assurer et surtout pouvoir enquêter sur ce qui s’est passé avant. La question posée à l’époque était celle-ci : les gens doivent-ils être considérés comme victimes de la guerre ou comme des expropriés? Les conséquences financières n’étant pas les mêmes…
Les traces sont legion d’une volonté d’éradication du Marseille populaire. Il y eut meme avant et à l’orée de la guerre, un concours d’architectes pour redessiner tout le quartier de la rive Nord, avec des projets à faire frémir, du dernier chic moderniste et fascisant. Les plans et maquettes de la nouvelle Marseille furent exposés au Parc Chanot, sous le patronage de l’écrivain Jean Giraudoux et au nom de la refondation nationale, bien avant que les Allemands n’occupent la zone Sud. La revue Marseille, ancêtre de l’actuelle revue municipale du meme nom, a largement documenté au debut des années 40 ces sombres visées, qui cherchaient peut-être aussi à créer une sorte de capitale/vitrine futuriste de l’empire colonial. On songea même a recréer une Acropole…
S’il ne faut pas conclure tout de suite au noir complot franco-nazi, il convient, avant qu’il ne soit trop tard, de tenter de purger cette affaire, à l’heure où la fièvre immobilière bouleverse à nouveau la ville.
Pour ce faire, il faut ouvrir les archives, ici, à Paris, en Allemagne. La monumentale somme de Robert Mencherini “midi rouge, ombres et lumières”, notamment le tome 3 ‘Résistance et occupation’, est un point de depart ideal pour ceux qui veulent creuser cette histoire. La biographie de René Bousquet, signée Pascale Froment, donne de précieuses indications, sans parvenir à conclure sur le degré d’entente entre français et allemands ni sur la préeminence des uns ou des autres, d’un mobile du crime sur un autre, dans la réalisation de cette abomination. “La reconstruction à Marseille”, de Jean-Luc Bonillo, éditions Imbernon, retrace par le menu l’histoire des projets de renovation urbaine touchant notamment le Vieux-port, pendant l’entre deux-guerres. Et puis bien sûr, comme il est dit dans la plainte, l’ouvrage “Marseille 1942-1944, le regard de l’occupant”, aux editions Temmen, préfacé par Serge Klarsfeld est une lecture indispensable. Non seulement pour les informations qu’il délivre mais parce qu’il met sous nos yeux le reportage photographique réalisé par les Allemands eux-mêmes sur la rafle. Pour croiser le visage dévasté, révolté ou terrifié des victimes de cette horreur. Y-a-t-il d’autres rafles qui aient ainsi été documentées?
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La seule recherche ayant minutieusement dépouillé les archives de la “délégation spéciale” mise en place depuis le 20 mars 1939 montre que celle-ci n’a pas pris part à la décision de la destruction du Panier en 1943, mais même qu’elle a essayé dans la faible mesure de ses moyens de s’y opposer, et que son président Henri Ripert a même remis sa démission, qui a été refusée par les autorités de Vichy (il était nommé, et pas élu). La décision s’est prise dans des tractations entre les autorités d’occupation et le préfet. La presse contrôlée par le fasciste mafieux Sabiani a fait campagne pour faire porter le chapeau à la délégation spéciale, à qui il n’avait jamais pardonné d’avoir depuis 1939 commencé à mettre de l’ordre dans les magouilles qui nourrissaient sa nombreuse clientèle. On trouve le détail de tout cela dans l’ouvrage de François ROMAGNAN,
“Le bureau de l’homme en blanc, Louis Romagnan, un « Juste » au conseil municipal de Marseille”, publié en décembre 2017
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Merci à Benoit Gilles et JMA pour cette culture historique marseillaise passionnante.
Mes parents, vivant à Saint Mauront à l’époque, nous avaient raconté ce traumatisme vécu enfants : d’abord le bruit des déflagrations, puis l’odeur et enfin la vision d’horreur quand curieux, ils s’étaient pointés avec les grand-parents pour voir et avoir des nouvelles des amis ; disparus eux aussi. Mais dans leur récit tout était la faute des allemands.
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On estime que parmi les personnes visées par ce “nettoyage ethnique” figuraient un certain nombre de personnes classées dans la catégorie administrative des “nomades” qui avaient réussi à échapper à l’internement au camp de nomades de Saliers, Arles. Les recherches menées par le Mémorial des Nomades de France apporteront des précisions à ce sujet.
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