Les candidats du Nouveau front populaire dans les Bouches-du-Rhône révélés au compte-gouttes

Manuel Bompard au siège des Insoumis marseillais au soir du premier tour des législatives 2022. (Photo : Emilio Guzman)

Dimanche soir à 18 h, les portes de la préfecture place Félix-Baret se fermeront, laissant sur le flanc tout candidat aux législatives étourdi. Mais d’ici là, dans tous les camps, beaucoup de retournements de situation semblent possibles. Notamment au sein du Nouveau front populaire, l’union de la gauche et des écologistes, où l’identité des candidats se fait attendre.

Les partis se sont répartis les circonscriptions et chacun décide désormais dans son coin des noms de ses représentants. À Marseille, la carte est stabilisée, avec les parlementaires insoumis Sébastien Delogu (7e circonscription) et Manuel Bompard (4e), l’ancien candidat Écologistes aux européennes Amine Kessaci (3e), l’adjointe au maire Écologistes Christine Juste (6e), son homologue socialiste Laurent Lhardit (2e) et la conseillère métropolitaine issue du mouvement Mad mars – via le quota du PS – Pauline Rossell (1re).

Changement de tête d'affiche dans la 3ᵉ

Amine Kessaci bénéficiait d'un ticket en or décerné par la direction d'Europe écologie-les Verts. "Le parti avait décidé de proposer aux candidats théoriquement éligibles aux européennes, et qui ont subi notre score, d'être candidat", explique le sénateur Guy Bennaroche. Ce statut lui permet d'être candidat sur ses terres, quand bien même sa présence n'a pas eu d'effet sur les résultats écolos à l'élection continentale. Il remplace le candidat insoumis de 2022, Mohamed Bensaada, qui souhaitait y retourner, mais paye le nouvel équilibre trouvé entre les différents partis. "Personne n'est irremplaçable en dépit des évidences arithmétiques ou politiques", a-t-il commenté sur les réseaux sociaux.

En acceptant cette circonscription, les Ecologistes ont lâché la 2e. C'est sur ce territoire que la gauche fonde ses espoirs de conquête. Pour apprivoiser l'électorat bourgeois, le maire de Marseille et le PS ont poussé la candidature de Laurent Lhardit, l'adjoint à l'économie, un social-démocrate formé par l'ex-député Michel Pezet dont il a été un collaborateur. Il contrecarre les desseins de Christine Juste, adjointe à l'environnement, qui glisse dans la bien moins favorable 6e circonscription où le sortant Lionel Royer-Perreaut (Renaissance) et surtout le RN sont en meilleure position.

Hendrik Davi, le flou puis la purge

Le cas de la 5e circonscription a été longuement discuté au sein de la France insoumise. Le député sortant Hendrik Davi a été laissé dans l'attente d'une réponse de la direction nationale pour savoir s'il repart bien en campagne. Membre du micro-parti La gauche écosocialiste, proche de Clémentine Autain, Hendrik Davi a critiqué le manque de démocratie au sein de LFI et y fait figure de frondeur. "Je ne crois pas qu'une purge interviendra", disait-il encore jeudi 13 juin. Si l'hypothèse Mélenchon a fait long feu, un candidat plus proche de la direction du mouvement a été investi vendredi soir en la personne d'Allan Popelard, ex-candidat aux européennes (64e position).

Du côté des partis alliés, Davi reste soutenu et apprécié. "Je ne me mêle pas des affaires internes à la France insoumise. La seule chose que je peux dire, c'est que c'est un député qui fait du très bon travail et est très respectueux de ses partenaires", commentait Jérémy Bacchi, secrétaire départemental du Parti communiste. "Des messages de paix et de stabilité sont transmis par de nombreux canaux", confirmait une tête pensante de la gauche locale. En vain donc.

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Hors de Marseille, la répartition fait la part belle aux socialistes qui raflent quatre circonscriptions. Il s'agit des 9e, 11e, 12e et 14e circonscriptions (respectivement pays d'Aubagne, Aix-Ouest, Marignane-Vitrolles et Aix-Nord). Si Bernard Ourgoulou-Oglou doit, selon La Provence, être candidat dans la 9e l'identité des autres candidats tarde à être révélée, notamment à Aix-en-Provence. Marc Pena, chef de file non encarté de la gauche locale, a déclaré se rendre en préfecture vendredi après-midi pour déposer sa candidature dans la 11e circonscription. Mais il n'est pas encore certain d'obtenir le label Front populaire.

Dans la 14e, si l'ex-député et maire du Puy-Sainte-Réparade, Jean-David Ciot, a fait acte de candidature dans La Provence, rien n'est encore acté. "En si peu de temps, on ne peut pas lancer les procédures internes habituelles, commente Audrey Gatian, adjointe au maire de Marseille et secrétaire nationale adjointe du PS. Les partis font vraiment comme ils peuvent. On est dans une urgence et une désorganisation totales et je pense que c'est pareil partout." 

Hors Marseille, des choix "en fonction de l'ancrage"

La situation semble plus claire dans les territoires restants. La France insoumise a choisi le suppléant de 2022, le conseiller municipal de Gardanne Jimmy Bessaih qui succède à Marina Mesure, réélue eurodéputée le 9 juin. LFI a aussi dévoilé sa représentantz dans la 15e circonscription (nord du département), Wassila Aïdarous et dans la 8e, c'est Alexandre Beddock, qui a été relaxé dans un combat judiciaire initié par le sortant Renaissance, Jean-Marc Zulesi, qui est investi.

Le Parti communiste quant à lui a investi le sortant Pierre Dharréville dans la 13e (Martigues-Istres) et le conseiller départemental Nicolas Koukas dans la 16e (Arles-Miramas). "L'accord global est plutôt satisfaisant, car on n'a pas réitéré l'erreur de 2022 d'appliquer une règle arithmétique un peu rigide. On a cherché la meilleure solution en fonction de l'ancrage, des forces en présence et des dynamiques", se réjouit Jérémy Bacchi qui croit y déceler "un pari gagnant". Réponse le 7 juillet.

Actualisation à minuit : ajout de précisions après la publication des candidats LFI.