Législatives : vol au-dessus d’un nid de coucous pour le PS dans la 8e

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le 31 Jan 2012
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Législatives : vol au-dessus d’un nid de coucous pour le PS dans la 8e
Législatives : vol au-dessus d’un nid de coucous pour le PS dans la 8e

Législatives : vol au-dessus d’un nid de coucous pour le PS dans la 8e

Après son « bizutage » dans les Pyrénées-Orientales, « où là pour le coup j’étais parachuté », le pour-l’instant-candidat-socialiste dans la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône Olivier Ferrand assure être « blindé en terme de campagne politique ». On lui souhaite. « Ce sont mes premiers voeux dans le département mais ce ne seront pas les derniers », glissait-il aussi au siège du PS13, en introduction de ce qui ressemblait davantage à un point presse de crise. On lui souhaite bien du courage.

Car avant même que ses concurrents chahutent ce Marseillais qui a fait un long aller-retour depuis Paris (études : « HEC, Sciences Po, l’Ena » ; carrière : « la direction du Trésor » où il planchait sur les G7, le FMI, l’OMC, « conseiller de Lionel Jospin à Matignon puis sherpa de Pierre Moscovici et délégué général du club de réflexion de DSK » avant de fonder Terra Nova en 2007), la campagne en interne ne lui épargne rien.

Dissidence et ralliement

Marsactu vous a déjà raconté l’accueil aussi glacial que le temps ces derniers jours offert pour son arrivée dans cette circonscription qui regroupe les cantons de Salon-de-Provence, Berre l’Etang et Pélissanne. Le maire de Salon, Michel Tonon, tout juste blanchi par la justice, se dit prêt à entrer en dissidence si Solférino, qui a la main sur les investitures dans le département, ne revient pas sur sa décision.

En l’absence des Marseillais Patrick Mennucci ou Eugène Caselli – qui assistaient ce mardi aux vœux de Jean-Pierre Mignard – et même de son hôte du jour, le premier secrétaire Jean-David Ciot, le revenant a tenté de nuancer sa solitude. Comme annoncé, un autre postulant, le conseiller général et maire de Velaux Jean-Pierre Maggi, s’est « mis à son service », au nom d’une attitude « légitimiste. Je ne suis pas pour le bal des égos ».

Question de principe, mais aussi de raison : « en 1989, je me suis désisté pour un candidat dissident (aux cantonales partielles de Salon, ndlr). Mais tant de plaies avaient été ouvertes que c’est le FN qui a été élu« , rappelle-t-il. Et même un peu par choix : « Quand je vois les problématiques de cette circonscription, je me dis qu’il nous faut du sang neuf, des élus capables de faire la liaison avec Paris ». Ce qui serait le cas avec « un député de cette qualité (Ferrand,ndlr). Il faut être modeste : je sais dans quelle cour je joue. Vous ne pouvez pas parler un jour d’un bout de route de 20 mètres et le lendemain faire des textes de loi » complexes et à portée nationale.

Une-deux avec les Verts

Voilà pour le réconfort interne. Au nom d’Europe Ecologie-Les Verts, Patrick Vella a lui permis a Olivier Ferrand d’incarner l’un des axes de sa campagne : « le rassemblement autour d’une candidature progressiste. Nous ferons une campagne paritaire avec partage des porte-parolat et des thématiques socio-démocrates mais aussi écologistes », assure le patron de Terra Nova. « Où travaillent notamment beaucoup de Verts ou des Modem comme Christophe Madrolle et Jean-Luc Bennahmias », souligne-t-il, glissant que « ce serait intéressant de répliquer cela dans le département ». La semaine dernière, le porte-parole marseillais Sébastien Barles le citait parmi les « élus avec lesquels [EELV] espère nouer un nouveau partenariat« .

Sauf que, campagne paritaire ou pas, Fabienne Barrère-Ellule, candidate EELV du temps où le PS leur réservait la circonscription (au lieu de la 9e actuellement), ne sera pas forcément désignée suppléante, Jean-Pierre Maggi prétendant également à ce titre. Les représentants écologistes dans la circonscription affirment ne pas y voir d’inconvénients, malgré sa proximité avec Jean-Noël Guérini, théoriquement casus belli pour le mouvement. Il faut bien trouver un moyen d’exister.

On verra ce qu’en disent les instances régionales et nationales, mais c’est surtout un absent qui pourrait plomber la belle séance de thérapie de groupe : Gérard Frisoni, lui aussi ex-postulant à l’investiture socialiste. « Si on avait fait voter les militants, cela aurait été lui », a concédé Ferrand dans son tour des légitimités. « C’est fort possible, au moins c’eût été démocratique », lâche l’intéressé, qui n’a toujours pas digéré la prise en main par Paris, pour cause de suspicions sur la démocratie interne du PS13, notamment dans la (grosse) section de Berre, la sienne. Au siège de la fédération, Olivier Ferrand cache mal sa gêne à l’évocation du cas Frisoni :

Le coucou et les Berrois

Et pour cause : le premier adjoint à la mairie de Berre l’Etang n’est « pas du tout chaud pour la candidature de Ferrand sur le plan local. J’ai eu l’occasion de discuter avec lui. C’est un garçon intelligent – on n’anime pas Terra Nova sans ça – il est bien entouré, mais sur le plan local c’est un coucou. Il a sa place dans un cabinet ministériel, pas ici » Et d’ajouter que lors de ses vœux vendredi, le sénateur-maire de Berre Serge Andréoni, lui aussi mix en examen, « l’a dit haut et fort ». Ambiance…

La suite est prévisible : « Je prendrai mes responsabilités de manière forte ». C’est à dire une candidature dissidente ? « Pourquoi pas ». Par exemple en tant que suppléant de Michel Tonon, avec qui « discute pour aplanir [leurs] divergences philosophiques (sic) » ? Ca pourrait être l’idée, « vous serez fixés dans pas longtemps ».

Machine à perdre

Qu’est venu faire Ferrand, que certains voient briguer un ministère, dans ce nid de coucous ? Rien qu’en terme de physionomie électorale, la 8e « n’est pas la plus facile », concède-t-il, citant la circo voisine de Gardanne. Que de bonnes âmes parmi ses amis marseillais lui avaient conseillé, assurant qu’il y serait bien accueilli en l’absence de candidat naturel dans cette circonscription. « Je n’ai sollicité que la 8e car mes parents habitent à Velaux », l’un de ses aïeux ayant même été maire, justifie Ferrand.

Il a semble-t-il été suffisamment vacciné par son parachutage catalan pour blinder sa défense. Au risque de tomber dans un champ de mines… Et de lancer « la machine à perdre&
nbsp;»
, voire à mettre sur orbite l’extrême-droite : « mon concurrent sera le candidat UMP, mais mon ennemi sera le FN », prévient-il, estimant qu’il y a localement « un danger réel d’envoyer des députés frontistes nous représenter à l’Assemblée ».

Un lienOlivier Ferrand n’est pas prophète en son pays, sur Marsactu

Un lien Les détails de l’accord PS – EELV dans les Bouches-du-Rhône, sur Marsactu

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Commentaires

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  1. Marceline Marceline

    J’ai bien entendu ce que dit OF ? Il dit “avec Jean-Pierre Maggi on a pas parlé d’argent, contrairement à d’autre”.

    Est ce à dire que les rumeurs que l’on distille à Berre d’une sollicitation pécuniaire de certains pour ne pas se présenter seraient fondées ? Julien VINZENT nous attendons des réponses ! Merci par avance.

    Décidément le PS de notre département est bien loin du compte.

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  2. lanzaro lanzaro

    Frisoni et Andreoni affirment que Ferrand “a sa place dans un cabinet ministériel”. Ils se trompent.
    La raison profonde du parachutage de Ferrand est qu’il est plus facile de devenir Secrétaire d’Etat si on a passé positivement l’épreuve de l’élection à la députation.
    S’il est député, on lui a donc réservé un poste de Secrétaire d’Etat (à défaut de Ministre…).
    Donc Ferrand se fait bombarder candidat dans une fédération qui s’est vu retirer sa possibilité de voter pour les investitures…
    Que ne ferait-on pas pour une carrière ?
    Sauf que Tonon ne l’entend pas de cette oreille… La seule chose qui pourrait empêcher Tonon d’être candidat, c’est qu’en cas de duel PS-PS au premier tour, la probabilité de duel UMP-FN au second est très forte. Et qui gagnerait ? L’UMP Nicolas Isnard, conseiller municipal opposant au Maire de Salon Tonon, avec une grande probabilité de lui chiper la Mairie en 2014.
    Ferrand ministre, Tonon suppléant entrant à l’Assemblée ? Nul doute que les crânes d’oeuf de Terra Nova peuvent aussi penser à une telle hypothèse. Ca fâcherait les verts auxquels la suppléance leur semble promise….
    Petite histoire : Michel TONON, 55 ans l’année prochaine, est ancien troisième ligne de (l’AS Mont)ferrand…

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  3. jean-bernard jean-bernard

    J AI ENTENDU

    IL EST VIERGE ENCORE?

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