Législatives : le RN investit Franck Allisio, sa tante et son cousin

Législatives : le RN investit Franck Allisio, sa tante et son cousin

Comme un aveu, Franck Allisio a qualifié le Rassemblement national (RN) de “giron familial”, le 5 mai pour présenter les candidats du parti pour les législatives dans les Bouches-du-Rhône. Cette expression n’a rien d’étonnant dans ce mouvement fondé par Jean-Marie Le Pen et repris par sa fille. Mais elle revêt un sens plus intime pour le délégué départemental du RN. Sur la liste des 16 candidats investis par le parti se trouvent, en plus de Franck Allisio lui-même, deux membres de sa famille.

Monique Griseti, conseillère d’arrondissements des 11/12, a été investie par le RN dans la première circonscription de la ville qui couvre ce secteur. Un territoire où Franck Allisio bénéficie d’un ancrage puisqu’il y était candidat en 2017. Cinq ans plus tard, il tente un parachutage ailleurs dans le département en rejoignant la 12e circonscription de Marignane et de la côte Bleue où son parti fait des scores historiques.

“La femme de son oncle” dans la première…

Mais il laisse sa place à une proche alliée, sans en faire mention : sa tante. “Monique Griseti nous représente déjà au conseil d’arrondissements des 11 et 12e, justifiait Franck Allisio pendant la soirée d’investiture. Elle a été candidate aux élections départementales. Elle est d’ailleurs arrivée en tête au premier tour dans son canton.” Cette fois-ci, Monique Griseti représentera sa famille politique et personnelle, aux législatives.

Monique Griseti et Franck Allisio lors de la conférence de presse. (Photo : ML)

“Je ne suis pas de sa famille, je suis la femme de son oncle”, précise immédiatement Monique Griseti à Marsactu. La candidate assume, mais tient à rappeler qu’“une famille c’est grand”, surtout en incluant les liens acquis par alliance. “Moi j’ai 62 ans. Je milite au RN depuis que je suis en âge de voter. Je suis en politique car ce sont mes convictions, souligne la candidate. Ce n’est pas parce que X ou Y est là. Pour moi ça n’a aucune incidence. Ce genre de question ne sert à rien.” 

Franck Allisio use des mêmes arguments. “La femme de mon oncle, elle est élue depuis 2020, elle est allée aux départementales. Est-ce qu’elle ne devrait pas être candidate parce qu’il y a un lien familial ?”, soulève-t-il. Il passe tout de même sous silence le fait qu’en 2020, aux municipales, Monique Griseti était en deuxième position derrière lui et devant son oncle Jean-Pierre, en 13e position ainsi qu’une certaine Ornella Griseti, en 28e position. Mais les histoires de famille ne s’arrêtent pas là pour le référent départemental.

… et son cousin dans la 4e circonscription

Dans la 4e circonscription, au centre de Marseille, Julien Tellier représentera le parti les 12 et 19 juin. Il est par ailleurs le cousin de Franck Allisio et figurait en 2020 en 11e position sur cette même liste décidément très familiale. Avec un ancrage plus récent dans ce secteur acquis à gauche, Julien Tellier sera plus en difficultés que Monique Griseti car il devra faire face au successeur de Jean-Luc Mélenchon. “Mon cousin hérite du secteur le plus pourri du département, se dédouane Franck Allisio. C’était lui ou j’avais personne !” Les liens familiaux aident parfois aussi à boucher les trous.

“J’ai autant d’exemples dans mon ancienne famille politique, se défend celui qui a démarré sa carrière chez l’UMP avant de reconnaître : “…mais c’est peut-être fait un peu plus finement.” Après tout, Franck Allisio n’est pas le premier au RN à mêler famille politique et liens de sang. Outre les Le Pen, difficile d’oublier les Mégret, mari et femme à Vitrolles ou monsieur et madame Lechevalier à Toulon… À Marseille, Stéphane Ravier a implanté sa nièce, Sandrine D’Angio, qui a réussi à se faire un nom depuis en occupant le siège de maire de secteur, cédé par son oncle. Pas sûr que les proches de Franck Allisio y arrivent ce coup-ci.

Avec Jean-Marie Leforestier

À LIRE

Législatives : le RN lance sa campagne dans les Bouches-du-Rhône et affrontera Reconquête